Assommé dans le temps additionnel par le Stade Rennais F.C. (3-2), vendredi, le FC Nantes veut se remobiliser sous l’impulsion de son capitaine Abdoulaye Touré avant d’accueillir le Paris Saint-Germain, mardi soir, dans le cadre de la 23e journée de Ligue 1 Conforama.
« Il va falloir qu'on tape du poing sur la table ». Sonnés par l'improbable défaite à Rennes, les Nantais ont été remobilisés par leur capitaine Abdoulaye Touré, pilier bien présent malgré ses rêves d'ailleurs et qui sera en première ligne mardi contre le Paris Saint-Germain. A la 94e minute vendredi, les Canaris menaient 2-1 au Roazhon Park, tout près d'un exploit qui les ramenait à deux points du podium. Mais avec deux buts marqués en trois minutes, les Rennais ont jeté un grand froid sur leurs rivaux, redescendus à la 9e place juste avant de s'attaquer à la montagne parisienne.
« Dans le vestiaire, il n'y avait pas un bruit. On était très déçu. On avait tout en main mais on repart sans rien », a témoigné le nouvel attaquant belge, Renaud Emond. Mais alors que l'entraîneur Christian Gourcuff rappelait les blessures qui ont fauché la défense nantaise, le capitaine Touré n'a pas mâché ses mots : « On perd ce match sur deux buts où on est complètement attentiste (...). On prend ça comme une erreur professionnelle ».
Comme à son habitude, le milieu défensif franco-guinéen de 25 ans s'était montré solide pendant la majeure partie de la rencontre, à la récupération et à l'animation, appelant aussi le parcage nantais à redoubler d'ardeur pour soutenir les siens dans les moments de tension. Mais « on a complètement plongé », s'est-il désolé. Désormais, « c'est à nous de nous remettre en question. Il va falloir qu'on tape du poing sur la table, car cette fin de match ne doit pas se reproduire ».
« Franchir un palier »
« On paie cash le fait de ne pas être concentré. Il faut travailler sur ça et être plus rigoureux car sinon ça va être compliqué jusqu'à la fin », a-t-il insisté, tout en tempérant : « On a vu qu'on pouvait faire de bonnes choses sur les derniers matches ». Ses troupes ont pourtant affiché une apathie inquiétante lors du match précédent contre Bordeaux (défaite 1-0 à la Beaujoire), même si elles ont peut-être été saisies par l'émotion de l'hommage rendu à leur ancien équipier Emiliano Sala, disparu un an plus tôt dans un accident d'avion.
Et Touré avait probablement aussi une préoccupation plus personnelle : le mercato. Né à Nantes et formé au club, il n'a pas caché ses envies d'ailleurs. Lui qui a fait ses débuts professionnels en 2013, mais a dû patienter un peu avant de s'imposer en 2017 sous les ordres de Claudio Ranieri, voudrait partir pour « franchir un palier », si possible à l'étranger.
Mais contrairement à Valentin Rongier, son camarade du centre de formation parti à Marseille, Touré, sous contrat jusqu'en juin 2022, est toujours à Nantes. « Les deux parties doivent être d'accord. Ça ne dépend pas de moi. Si ça se fait, ça se fait. Sinon c'est le destin », a-t-il expliqué récemment. En attendant, il se contente volontiers du brassard que Rongier lui a laissé, « une fierté, une consécration » à laquelle l'enfant du pays entend faire honneur. Face à l'armada parisienne, le capitaine aura à cœur de maintenir son équipe à flot.