Recruté l’été dernier, l’attaquant sud-coréen Hwang Ui-jo est la bonne surprise des Girondins de Bordeaux cette saison, alors que les Bordelais défient le PSG, au Parc des Princes, dimanche.
Buteur ne rechignant pas à la tâche, frais et disponible, l'attaquant sud-coréen Hwang Ui-jo est la bonne trouvaille réalisée l'été dernier par les Girondins de Bordeaux, en déplacement dimanche à Paris en Ligue 1 Conforama (21h00).
Au Pays du Matin calme, sa cote ne vaut pas encore celle de Son Heung-min, qui fait les beaux jours de Tottenham. Mais Hwang, 27 ans, qui n'avait pas été retenu lors du dernier Mondial en Russie, s'en rapproche depuis qu'il a quitté le Japon et Osaka (31 buts en 71 matchs) pour rejoindre le Vieux Continent en juillet dernier.
Changement de culture, d'environnement, de repères mais pas d'objectif. Quand on est attaquant, il faut marquer. En Ligue 1 Conforama, son compteur affiche 5 buts : 3 de l'extérieur de la surface lors de la phase aller, plus beaux les uns que les autres ; puis 2 de la tête depuis janvier, après être rentré trois semaines dans son pays pendant les fêtes pour effectuer son service civique.
Pas mal pour un novice qui a très peu soufflé depuis janvier 2019 : pas de trêve estivale et plusieurs allers-retours pour jouer avec son équipe nationale (32 sélections, 10 buts). En matière de moyenne, il fait légèrement mieux que ses contemporains, le Dijonnais Kwon Chang-hoon (13 buts en 61 matchs) et le Troyen puis Rémois Suk Hyun-jun (10 buts en 61 matchs).
Son fait d'armes bordelais, personne ne l'a oublié. C'était le 3 novembre dernier, à l'occasion d'un derby de l'Atlantique face au FC Nantes retransmis en direct dans son pays, avec des maillots portés par ses équipiers floqués en coréen.
« Du Cavani » en lui
Une passe décisive, un but, des sourires, des accolades, le statut d'homme du match, un paquet de maillots vendus dans la foulée à Séoul et la confirmation que GACP, l'ancien propriétaire du club, avait misé juste.
Pour lui, la langue est encore une barrière, pas encore fissurée mais « le groupe est fantastique avec lui, l'aide beaucoup pour son intégration et est très content pour tout ce qu'il fait », plaide son entraîneur portugais Paulo Sousa, en relation avec son compatriote Paulo Bento, le sélectionneur de la Corée du Sud.
Très fort techniquement, volontaire, Hwang se distingue aussi par une intelligence de jeu, adaptable en fonction des systèmes mis en place, derrière l'attaquant ou sur le côté gauche.
« C'est le joueur de l'effectif qui fait le plus de mouvements de rupture, avec la plus haute intensité, avec des appels en profondeur, le bon timing, poursuit Sousa. Il doit s'améliorer dans les zones de vérité, soit par le dribble, soit par le centre, soit par la frappe. Il doit être plus froid pour prendre la meilleure décision. C'est ça qui fait la différence entre un bon joueur et un joueur de haut niveau. »
Habitué du Matmut ATLANTIQUE, l'ancien attaquant international Philippe Fargeon retient également son apport défensif. « C'est toujours bien pour une équipe de voir un attaquant faire ce travail-là. Regardez un (Edinson) Cavani qui est un buteur, qui ne participe pas forcément à l'élaboration du jeu mais qui plaît beaucoup à ses collègues car on sait qu'on peut compter sur lui comme premier rempart défensif. »
« C'est important quand on est joueur à côté, c'est un plaisir, ça permet d'avoir une confiance. Sur cet aspect, il me fait penser au niveau de la mentalité à Cavani. » Qu'il pourrait donc croiser dimanche au Parc des Princes.