Des buts et de l'expérience : Nolan Roux a apporté ce qui manquait le plus au Nîmes Olympique. L'attaquant a relancé en même temps sa carrière et les « Crocodiles », requinqués dans la course au maintien à l'heure de recevoir l’Olympique de Marseille, vendredi en Ligue 1 Conforama (20h45).
Un chat noir Nolan Roux ? Se renforcer avec un joueur descendu deux fois d'affilée en Domino’s Ligue 2 (FC Metz en 2018 et EA Guingamp en 2019) pouvait sembler de mauvais augure. Cinq titularisations, deux buts et une passe décisive plus tard, ses détracteurs sont muets. Avec lui, Nîmes a remporté quatre de ses cinq matchs pour revenir à la place de barragiste (18e), mais à la hauteur du Dijon FCO (17e).
Et il ne pèse pas seulement statistiquement. « Nolan Roux amène son expérience, son état d'esprit. Il est là depuis un mois, mais on a le sentiment qu'il est à Nîmes depuis six mois ou un an », raconte le technicien « croco » Bernard Blaquart. « Il s'est tout de suite fondu dans l'effectif. »
« Il a retrouvé du temps de jeu, il est épanoui et il fait du très bon boulot », abonde l'attaquant Renaud Ripart. « Il a une intelligence de jeu dans ses appels de balle et le sens du but. Avec Moussa (Koné) et Yassine (Benrahou, les deux autres recrues, ndlr), il a amené au mercato de la fraîcheur et du renouveau. On n'avait pas son profil d'attaquant d'expérience. »
« Un battant »
A bientôt 32 ans (le 1er mars), Nolan Roux pèse près de 400 matchs en professionnels (270 en Ligue 1 Conforama, 37 en Coupe d'Europe), et plus de 100 buts inscrits (73 en L1). Formé à Lens, passé par Brest, Lille, Saint-Étienne, Metz et Guingamp, il s'est vite mis dans la peau d'un Crocodile. « C'est un joueur de tête, un battant, une frappe de balle, de la combativité, de l'abnégation et de la générosité », résume l'entraîneur adjoint Jérôme Arpinon.
C'était un pari, « mais à Nîmes on ne tente que des paris, explique pour sa part Blaquart. S'il avait été titulaire dans un club de Ligue 1 Conforama, on n'aurait sûrement pas pu le faire venir ici. » « Son rendement depuis un an aurait pu être un bémol, admet le coach, mais, en fait, on a l'impression qu'il n'a pas quitté la Ligue 1 Conforama, il nous apporte énormément ». Roux ne jouait plus à l'En-Avant (4 titularisations, 2 buts), le club breton l'a laissé partir libre à Nîmes, avant-dernier à la trêve.
« Redonné de l'élan »
Il a retrouvé le chemin des filets dès son deuxième match contre Dijon (2-0), et a claqué à Rennes (défaite 2-1) le but le plus rapide de la saison en championnat. Roux assure être « libre dans sa tête et dans les efforts. La réussite, il faut aller la chercher, mais la force de notre état d'esprit, c'est notre concentration collective sur l'objectif du maintien ». Si Nîmes en est bien plus proche qu'avant le mercato, Nolan Roux n'est pas le seul facteur X. Yassine Benrahou, venu des Girondins de Bordeaux, a transformé le jeu nîmois, et Moussa Koné (Dinamo Dresde, en 2e div. allemande) a aussi marqué 2 buts.
Avec Roux, mais aussi « Yassine et Moussa, on a d'autres arguments, on est plus équilibré. On a resserré les lignes et on a plus de choix, souligne-t-il, pour un entraîneur, c'est un bon casse-tête ». Tous les trois « ont redonné de l'élan à tout le monde », commente Bernard Blaquart et Nîmes a retrouvé « son efficacité offensive » et « de la réussite », conclut Renaud Ripart. De quoi aider Roux à effacer sa réputation de chat noir.
