Jérôme Arpinon - Nîmes Olympique
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Nîmes : Jérôme Arpinon est prêt

Nîmes : Jérôme Arpinon est prêt

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Publié le 11/08 à 15:18 - AFP

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Adjoint pendant près de cinq ans, Jérôme Arpinon va faire ses débuts comme entraîneur principal en Ligue 1 Uber Eats cette saison avec Nîmes Olympique.

C’est l'aboutissement d'un apprentissage poussé et « pointu » pour Jérôme Arpinon, un jeune technicien qui assure avoir canalisé son fort tempérament. Le départ de Bernard Blaquart, qui a mis fin à son contrat d'entraîneur qui courait jusqu'en 2023, a précipité les choses mais l'intronisation de Jérôme Arpinon, 42 ans, aux commandes du Nîmes Olympique était programmée. Elle a été préparée par le président Rani Assaf lui-même, qui a financé le passage de son brevet d'entraîneur professionnel de football (BEPF), obtenu en mai 2019. Jérôme Arpinon a l'avantage d'avoir l'oreille du président gardois : il a obtenu le budget pour un poste d'analyste vidéo et l'achat de matériel.

Jérôme Arpinon va endosser pour la première fois le statut de numéro 1. « J'ai travaillé toute ma vie pour en arriver là », explique ce pur Nîmois, qui sera l'un des plus jeunes techniciens du championnat avec le Rennais Julien Stéphan (40 ans). « Mon projet est ficelé, j'ai confiance en moi. Je n'aurais pas accepté le poste si ce n'était pas le cas. »

Image de dur

Face à l'image de « bad boy » et de dur qu'il renvoie depuis plusieurs années, Jérôme Arpinon se définit simplement : « Je ne fais pas des trucs de fou, je ne sors pas, je ne vais pas en boîte, je reste focus sur mon job ». Pour aller au-delà, il faut connaître son histoire. Il y a bien sûr le traumatisme lié au suicide de sa mère en 2004. Un drame qui a d'abord poussé cet homme très proche des siens à se renfermer. De cette souffrance, il a fait une force pour se construire.

Très tôt, et pas uniquement parce que deux ruptures des ligaments croisés l'ont empêché de passer professionnel et d'évoluer plus haut qu'en National 2, Jérôme Arpinon a décidé de privilégier une carrière d'entraîneur. « Une vocation et, surtout, une volonté », précise celui qui apprécie les sports de combat, et pratique d'ailleurs la boxe et le kickboxing. Ce passionné de moto s'est aussi mis à la guitare pendant le confinement. Cela résume la soif d'apprendre de l'entraîneur des « Crocos », qui est intervenu pendant sept ans dans les prisons d'Arles et de Nîmes, a travaillé dans les quartiers sensibles, et n'a eu de cesse de se former.

« J'ai gagné en maturité »

L'entraîneur Thierry Froger, dont il a été l'adjoint à Nîmes entre mars 2011 et juin 2012, avait découvert à l'époque « un homme brillant et pointu au niveau de ses connaissances ». Et s'il n'a pas oublié qu'avec lui, « les choses ne sont pas feutrées », il insiste : « Il est tout sauf primaire ». Son tempérament, Jérôme Arpinon a appris à le canaliser. « L'époque de l'intox est révolue. J'ai évolué dans ma tête, j'ai gagné en maturité, j'ai travaillé sur mes points faibles », assure l'entraîneur nîmois, qui se dit « perfectionniste et à cheval sur les détails ».

Il apprécie « la force tranquille » de l'entraîneur de River Plate Marcelo Gallardo, auprès de qui il a passé un stage de quatre jours en Argentine, « l'humilité et la simplicité » d'un Zinedine Zidane et « le charisme naturel » de l'entraîneur de l'Atlético de Madrid, Diego Simeone, dont le livre Mes secrets de coach est posé sur son bureau. Sur le plan du jeu, Arpinon veut « créer une identité nîmoise » et prône la continuité du projet qu'il animait avec Bernard Blaquart : accent mis sur le pressing haut, la récupération et la transition. Avec les recrues Reynet, Meling et Cubas qui ont rejoint un groupe où tous les cadres ont été conservés (prolongation de Roux et levée de l'option d'achat de Benrahou), Nîmes espère accrocher le maintien sous la direction de Jérôme Arpinon. Et Bernard Blaquart le voit réussir : « Il est prêt ».