Nommé lundi à la tête des Girondins de Bordeaux en remplacement de Paulo Sousa, l'entraîneur Jean-Louis Gasset a entamé une revue d'effectif express pour trouver la formule capable de relancer son nouveau club.
Il avait quitté le club du Haillan en 2010 en tant qu'adjoint de Laurent Blanc et animateur d'entraînement, après un cycle de trois ans haut en couleurs et riche de trophées. Il y est revenu cette semaine par la grande porte, en numéro 1, pour relancer un club qui a terminé 14e puis 12e ces deux dernières saisons.
En cette période troublée, l'expérience de Jean-Louis Gasset est gage de sérieux, de sérénité et de stabilité pour les Girondins de Bordeaux. Il en aura besoin pour prendre le pouls d'un groupe formaté aux préceptes tactiques de Paulo Sousa (défense à trois), vivant très bien malgré des résultats qui n'ont pas suivi sur la durée (4e de Ligue 1 Uber Eats en décembre 2019, 12e au début de la pandémie).
Pompier de service
Chargé de jouer le pompier de service lors de ses arrivées au Montpellier Hérault SC début 2017 et à l’AS Saint-Étienne fin 2017, deux équipes en difficulté, le vieux loup (66 ans) hérite cette fois d'une équipe sans handicap comptable, ni d'a priori défavorable à sa venue.
Lors de ses 17 mois en Gironde, Sousa s'était appuyé sur quatre cadres : le capitaine Benoît Costil, qui a vu partir à regret son entraîneur spécifique Paulo Grilo, et trois vice-capitaines, Laurent Koscielny, Jimmy Briand et Nicolas de Préville. Gasset devrait en faire de même.
Il connait très bien Koscielny via l'équipe de France lorsqu'il était adjoint du sélectionneur Laurent Blanc entre 2010 et 2012, un peu moins Briand qu'il a aussi croisé en Bleu et il s'est entretenu longuement le jour de sa nomination avec Costil. Mieux, il a promu comme adjoint le Tchèque Jaroslav Plasil, une décennie en marine et blanc, encore en activité il y a un an avec la majorité des joueurs girondins mais qui se morfondait depuis dans le staff de la réserve.
A une semaine de la reprise de la compétition face au FC Nantes, les choix de Gasset seront scrutés ce samedi à Auxerre pour sa seule répétition à balles à blanc. Notamment son système.
Pragmatisme
Plutôt adepte de la défense à quatre, l'Héraultais n'en demeure pas moins un pragmatique. On l'avait aperçu lors de son passage réussi dans le Forez (1,75 point pris par match), où il avait fait évoluer les Verts à 3 derrière, le système privilégié par Sousa plutôt goûté par ses nouveaux joueurs.
Gasset fera-t-il table rase du passé ? A voir, surtout après la démonstration des Bordelais configurés en 3-1-4-2 samedi dernier à Reims (victoire 4-0) qui n'a pu lui échapper.
Quid des hommes ? Dans un contexte d'austérité financière, sa feuille de route lui demandera de valoriser les jeunes du cru (8 nouveaux contrats professionnels durant cette intersaison). Or, à Saint-Étienne, Gasset avait privilégié l'expérience à la jeunesse à court terme pour sortir de l'ornière, sans développer forcément la formation verte quand tout allait mieux au classement.