M. Bodmer
Interview

Mathieu Bodmer : «Une fois que la proposition de Téléfoot est arrivée...»

Mathieu Bodmer : «Une fois que la proposition de Téléfoot est arrivée...»

Interview
Publié le 21/08 à 09:41 - ADS

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Après 20 ans de carrière, l’ex-joueur du LOSC, de l’OL ou encore du PSG Mathieu Bodmer a rejoint l’équipe des consultants de la nouvelle chaîne Téléfoot. L’occasion d’évoquer cette transition, sa vision du métier mais aussi Ousmane Dembélé et ses fils.

Est-ce que ça été dur de mettre un terme à votre carrière de joueur ?
Non car c’était la suite logique, notamment par rapport aux événements de ces dernières semaines et l’arrêt du championnat, le confinement, la relégation de l’Amiens SC… J’ai eu l’opportunité de commencer à travailler pour Téléfoot et vu tous ces éléments, mon âge, j’ai pris cette décision assez facilement. Au départ, j’étais dans l’optique de continuer, je voulais reprendre le championnat et voir si je pouvais prolonger l’aventure avec Amiens. Mais les dirigeants ne m’ont pas proposé de prolongation et j’ai eu cette opportunité de reconversion qui m’a permis de tourner la page rapidement.

« Contacté dès la fin du championnat »

Comment s’est déroulée votre arrivée à Mediapro ?
J’ai été contacté dès la fin du championnat. Je connais bien un des rédacteurs en chef de la chaîne qui m’a appelé pour savoir ce que je comptais faire car il savait que j’étais en fin de contrat. Je lui ai dit que je n’avais encore rien décidé concernant mon avenir, que j’étais ouvert et ça s’est ensuite fait vite.

Est-ce que le métier de consultant vous a toujours attiré ?
C’est quelque chose qui m’intéressait même si je n’avais pas que ça en tête. Encore une fois, ma priorité était de continuer à jouer. Mais une fois que la proposition est arrivée, que j’ai vu ce projet, le nom des consultants, des commentateurs, des dirigeants, ça a été simple car il y a beaucoup de gens que j’apprécie, beaucoup d’anciens coéquipiers et de joueurs contre qui j’ai joué 50 fois dans ma carrière.

Pour vous, qu’est-ce qui fait un bon consultant ?
C’est quelqu’un qui apporte son analyse tactique et technique, son œil d’ancien joueur. Il faut se faire comprendre le mieux possible par les spectateurs, expliquer pourquoi un geste a été raté, ce que le coach a pu demander… Il faut partager son vécu, ses expériences personnelles, retranscrire tout ça à l’écran. Dans ce rôle, j’aime beaucoup ce que font Eric Carrière et Habib Beye. Et chez les commentateurs, j’appréciais beaucoup Thierry Gilardi et désormais, c’est Grégoire Margotton... Il a une voix, il connaît son sujet et il te fait vivre le match.

« Gérer un club au quotidien, quelque chose d’épuisant »

Parallèlement à votre carrière de joueur, notamment de l’OL et du PSG, vous étiez président de l’Evreux FC 27. Comment réussissiez-vous à jongler entre les deux rôles ?
Ce n’était pas évident car c’était une grosse structure, avec 750 licenciés. Ça demandait beaucoup de travail et au bout de 4 ans, j’ai dû prendre du recul pour me concentrer sur ma fin de carrière. Quand je jouais au PSG, je faisais beaucoup d’allers-retours. Gérer un club au quotidien, c’était quelque chose d’épuisant, c’est beaucoup de travail. Vous êtes régulièrement dérangé, même si ce n’est qu’un coup de fil, car il y a des décisions à prendre, parfois importantes pour la vie d’un club. Il m’arrivait de faire des procurations mais il y a beaucoup de situations où il n’y a pas le choix, c’est au président de signer.

Beaucoup de joueurs professionnels sont passés par ce club d’Evreux…
Je les ai tous côtoyés. J’ai joué avec les plus vieux, j’ai été président des plus jeunes… On vient quasiment tous du même quartier donc on se voit pendant les vacances. Il y en a certains que je vois plus que d’autres mais on est toujours en contact, on échange régulièrement, on est plus que connectés. Par exemple, j’ai parlé à Dayot Upamecano cette semaine, à Ousmane Dembélé la semaine dernière, à Rafik Guitane lorsqu’il a signé au Portugal il y a peu, à Samuel Grandsir dont c’était l’anniversaire… Je parle tout le temps avec Joseph Mendes, qui s’entraîne avec Le Havre, Bernard Mendy bien sûr…

Est-ce que vous vous imaginez reprendre une carrière de dirigeant un jour ou même devenir entraîneur ?
Coach, ce n’est pas d’actualité. Maintenant, dans la vie, on ne sait jamais… Mais dirigeant, pourquoi pas.

Vous avez deux fils en centre de formation, au Havre AC et au SM Caen. Est-ce qu’ils vous ressemblent ?
Le grand, Mathéo, c’est le même que moi. Il joue à tous les postes de l’axe. Il peut jouer défenseur, 6 ou 10 dans un même match. Contrairement à moi, il a un peu moins de talent inné mais c’est un gros travailleur, un acharné. Mon second, Timéo, c’est un peu différent. Il est plus artistique. Il joue 6 aussi, il est plus longiligne. Il n’a que 14 ans mais il a un bon potentiel également.

(Photo : Sindy Thomas)