Burak Yilmaz (LOSC)
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Burak Yilmaz, buteur affamé des Dogues

Burak Yilmaz, buteur affamé des Dogues

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Publié le 30/10 à 14:55 - NM

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Auteur de quatre buts lors des quatre dernières journées de Ligue 1 Uber Eats, Burak Yilmaz s’impose comme le porte-drapeau de l’attaque du LOSC. Passé par les plus grands clubs turcs, le buteur très calme dans la vie se métamorphose une fois sur un terrain.

« Un grand professionnel, un leader d’équipe, une locomotive. » C'est par ces mots que l’entraîneur du LOSC Christophe Galtier décrit l’apport de son avant-centre Burak Yilmaz, arrivé cet été dans un relatif anonymat. À 35 ans, l’international turc montre qu’il n’est pas venu en France pour découvrir le nord mais bien pour empiler les buts. Comme il a toujours su le faire au cours de sa carrière. Ce dimanche, face à l’Olympique Lyonnais, un nouveau résultat positif pour les Dogues est obligatoire pour ne pas voir des concurrents directs revenir les chatouiller sur le podium. Et cela passera certainement par un match abouti de son numéro 17, pas des plus élégants mais ô combien précieux. Recruté en compagnie de Jonathan David pour succéder au duo Osimhen-Rémy, auteur de 32 buts la saison passée, le pilier et capitaine de la sélection turque a mis quelques semaines à s’acclimater à son nouveau championnat.

« D'un point de vue footballistique, il y a une nette différence entre la Turquie et la France en termes de mentalité, de jeu, a-t-il concédé. L'adaptation a été compliquée, mais j'ai su passer le cap et désormais, je me sens très bien. Parce que chaque personne qui m'entoure au club a mis son grain de sel pour que je me sente bien. » Avant de poser ses valises à Lille, Burak Yilmaz n'avait joué qu'une saison et demie hors des frontières turques en quinze ans de carrière. Si le joueur a cédé aux sirènes de la Chine en 2016, l’expérience n’a pas duré. Il est rapidement retourné chez lui, d’abord pour sa famille puis pour son pays, auquel il est très attaché. A son arrivée en France et en parallèle de son adaptation à la Ligue 1 Uber Eats, l’attaquant n’a, une nouvelle fois, pas échappé au coup de blues pour sa première dans un grand championnat européen, malgré la présence de Yusuf Yazici et de Zeki Çelik, ses compatriotes, ou l’aide permanente du club. Mais la situation s’est vite améliorée.

Surnommé « Kral Burak », le roi Burak sur ses terres

La raison ? « Mes deux filles et ma femme m’ont rejoint, a-t-il avoué, avec un visage radieux, la semaine passée en conférence de presse. C'était ma plus grande difficulté personnelle. » Accrocheur, provocateur, vicieux, râleur sur le pré, l’homme aux 24 buts en 59 caps en sélection affiche une personnalité tout autre en dehors : « C’est vrai, sur un terrain, je suis un homme différent. À l’entraînement comme en match, je déteste perdre. Je peux hausser le ton contre un équipier, contre l’arbitre, mais je n’ai qu’un objectif, celui de gagner. Après, dans la vie de tous les jours, je suis un papa. » Complétement libéré en dehors des terrains, le côté sportif s’inscrit dans la même lignée ces dernières semaines. C’est simple, lors des quatre dernières journées, le natif d’Antalya, technique et adroit, a systématiquement trouvé la faille. De quoi lui permettre d’être le meilleur buteur du LOSC après huit matchs de championnat. Ce qui, en soi, n’est pas une grosse surprise.

Car avant de revêtir les couleurs des Dogues, Burak Yilmaz a réussi dans les plus grands clubs de Süper Lig, notamment dans les trois grands clubs d'Istanbul (Galatasaray, Fenerbahçe, Beşiktaş), ce qui n’est pas chose aisée quand on connaît la passion qui anime leurs supporters. Preuve de sa popularité, ce surnom de « Kral Burak », le roi Burak, chez les supporters turcs. Lancé en pro à seulement 18 ans, le buteur effectue des débuts remarqués sous le maillot d’Antalyaspor. De quoi lui ouvrir les portes des tops clubs d’Istanbul. À commencer par Beşiktaş en 2006, où il remporte par deux fois la coupe nationale (2006 et 2007). Le grand gaillard (1,88m) passe ensuite par de nombreux clubs turcs : Manisaspor, Fenerbahçe, Eskişehirspor, puis Trabzonspor où il remporte une nouvelle coupe de Turquie (2010). En 2011-2012, toujours sous les couleurs de Trabzonspor, il claque 33 buts en 30 matchs et termine meilleur buteur du championnat. Alors convoité par des clubs européens, Burak Yilmaz décide de rester sur ses terres.

À la conquête de la Ligue 1 Uber Eats

Cette fois, direction Galatasaray (2012). Un club dans lequel il continue de martyriser les défenses de Süper Lig. Et même de se montrer performant en Ligue des champions (8 buts en 9 matchs en 2012-2013). Cette saison-là, l’attaquant est à nouveau meilleur buteur du championnat (24 buts en 30 matchs). En quatre saisons avec Galatasaray, il ajoute à son palmarès deux titres de champion (2013 et 2015) et deux nouvelles coupes nationales (2014 et 2015). Après sa fameuse expérience en Chine, le serial buteur effectue son retour en Turquie, en juillet 2017, plus précisément à Trabzonspor. En 2017-2018, accompagné d’un certain Yusuf Yazici, il signe une nouvelle saison de haut niveau (23 buts en 25 matchs). Un peu plus d’un an plus tard, Burak Yılmaz quitte à nouveau le club et revient au… Beşiktaş. Au départ conspué par les supporters pour ses passages dans les deux autres grands clubs d'Istanbul, il les oblige à ravaler leur fierté. Il claque 11 buts en 15 rencontres et se montre immédiatement indispensable. La saison suivante, il signe 13 buts et sept passes décisives en 25 matchs. En pleine force de l’âge, le buteur attire les regards du staff lillois.

Convaincu par Luis Campos, le buteur turc n’a pas voulu manquer l’occasion de relever un ultime défi, à 35 ans : briller hors de chez lui dans un championnat renommé. Présenté comme « un grand frère, quelqu’un qu’on écoute et qui donne des repères » par Christophe Galtier, Burak Yilmaz est pleinement en phase avec son entraîneur. « J'ai plus d'expérience que certains de mes coéquipiers. Comme pour Jonathan David dans la façon de surpasser une période plus creuse, je discute avec certains d'entre eux. Le foot est une activité quotidienne On ne vit que l'instant T. Il n'y a pas d'hier, ni de demain. Après avoir joué un match, une heure après, c'est terminé. On n'a pas non plus beaucoup plus de temps pour s'attarder si on a marqué ou pas. Le foot est sans pitié. Notre comportement est toujours interprété en fonction du dernier match que l'on a joué. Je le sais très bien. Mon rôle de grand frère, je le joue depuis longtemps. C'est naturel et cela ne me dérange pas du tout. Mais il ne faut pas oublier que ma priorité, mon rôle principal est de jouer, d'être combatif et de marquer. » Ce dimanche, le choc face à l’OL sera encore l'occasion de le montrer. Les Lyonnais et la Ligue 1 Uber Eats sont prévenus.