Dimanche 21 mars dernier, stade de la Beaujoire, 87e minute. Le FC Nantes mène depuis la 2e minute. Armand Laurienté hérite d'un coup franc à près de 40 mètres. Le ballon s'envole en direction des tribunes puis flotte et revient se loger dans le petit filet pour une précieuse égalisation. Il vient d'entrer de manière fracassante dans l'histoire du Moustoir. « Armand a une frappe de balle incroyable », salue le gardien du FC Lorient Matthieu Dreyer, qui a tenté d'en parer tant d'autres à l'entraînement. « La balle bouge tout le temps, elle n'a jamais la même trajectoire. C'est téléguidé, c'est hallucinant ».

Sur le site de la Ligue 1 Uber Eats, ce bijou de puissance et d'adresse est désigné « but du mois ». Comme l'avait déjà été un précédent coup franc de Laurienté en février sur la pelouse de l’AS Saint-Étienne, première réalisation en championnat de l'ailier droit qui, entré à l'heure de jeu, s'était payé le luxe d'un doublé (2-1). Juste avant Nantes, il a aussi impressionné en remontant le terrain balle au pied sur plus de 70 mètres pour offrir à Yoane Wissa l'égalisation contre l’OGC Nice (1-1). « En ce moment, il est dans une bonne dynamique », résume son entraîneur Christophe Pélissier.

Covid et blessure

Une belle leçon de patience pour cet attaquant de 22 ans, formé au Stade Rennais F.C., mais qui n'a pas trouvé de temps de jeu en Rouge et Noir. Prêté à Orléans (National) puis à Lorient, alors en Ligue 2 BKT, il avait suivi la préparation d'été des Rennais. Mais plutôt que de regarder ses équipiers disputer la Ligue des Champions, il a opté en septembre pour un transfert chez les Merlus. « J'avais fait une bonne saison en Ligue 2 BKT, tout était mis en place pour que je sois bien ici », explique-t-il dans un entretien à l'AFP.

Les débuts sont pourtant compliqués : arrivé convalescent du Covid-19, il se blesse aux adducteurs. Et il peine à s'adapter à la Ligue 1 Uber Eats, à l'image de l'équipe, qui ne glane que 12 points sur les 19 matchs de la phase aller. Sa vitesse, son explosivité et son toucher de balle sont pourtant déjà là, mais rarement décisifs. Bien soutenu par son entourage, il répète patiemment ses gammes. Une habitude pour lui qui, ayant grandi tard, a longtemps été le petit, obligé de faire beaucoup plus d'efforts pour rester au niveau.

Pape Gueye 🛠️ @Abergellaurent
👀 Un duel à suivre au milieu de terrain 💪

🕔 17h
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🎙️ François Marchal • @carriere_eric •
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— Ligue 1 Uber Eats (@Ligue1UberEats) April 17, 2021

« J'espère être rappelé »

« Je sais d'où je viens et tout le travail que j'ai dû faire pour être là où je suis maintenant. Dans les moments difficiles, ça me permet de me surpasser », explique-t-il. « Maintenant avec le travail, à force de répéter les efforts, ça a marché ». Pas de quoi se laisser aller à l'euphorie pour autant : « Sur le moment, on reçoit des compliments mais après il faut vite passer à autre chose parce qu'il reste encore des rencontres ». Les exploits c'est beau, les répéter c'est mieux, martèle Laurienté. Mais comme un bonheur n'arrive jamais seul, juste après son coup franc magistral à Nantes, il a été appelé pour la première fois en Bleu, pour pallier un forfait à l'Euro Espoirs.

« Je ne m'y attendais pas ! » raconte-t-il, encore ravi. Mais là encore, il garde la tête froide : « Sur le moment, oui, on joue l'Euro et tout, mais quand on arrive sur le terrain, ça reste du football ». Même si l'appétit vient en mangeant, d'autant que les Bleuets sont qualifiés pour le dernier carré du 31 mai au 6 juin. « Maintenant que j'y suis allé une fois, j'espère être rappelé pour la suite. Mais pour cela, il faut que je sois performant d'abord avec mon club ». Et qu'il continue à frapper fort.