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PSG : Navas-Donnarumma, « deux profils bien différents »

PSG : Navas-Donnarumma, « deux profils bien différents »

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Publié le 15/07 à 10:15 - AFP

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Stéphane Cassard, ancien gardien désormais membre du staff au RCSA, livre son analyse comparative entre les portiers du Paris Saint-Germain, Keylor Navas et Gianluigi Donnarumma.

Concurrence en vue : le Paris Saint-Germain va devoir choisir entre deux des meilleurs gardiens du monde, Keylor Navas, impeccable depuis deux ans et sacré meilleur gardien de Ligue 1 Uber Eats en 2020/21, et le meilleur joueur de l'Euro, Gianluigi Donnarumma, qui a signé mercredi. A droite Navas, 34 ans et 1,85m, impérial sur sa ligne, qui a enfin tenu depuis 2019 le rôle de grand gardien que le PSG cherchait depuis huit ans. A gauche Donnarumma, 22 ans et 1,96m, envergure de condor, surdoué dans tous les domaines et invincible aux tirs au but, l'avenir à ce poste. L'entraîneur Mauricio Pochettino devra choisir, ou bien gérer une alternance entre n°1 et n°1 bis déjà testée par le passé.

« Ils savent que la concurrence fait partie du métier »

« Ça doit être tranché, clair et net, ce qui n'a pas toujours été le cas à Paris avant l'arrivée de Navas », explique l'entraîneur des gardiens de Strasbourg, Stéphane Cassard. « Ce qui est primordial, c'est la communication et entre guillemets la stratégie. Pour moi, le coach doit établir une hiérarchie », ajoute Cassard, qui a géré la concurrence entre Steve Mandanda et Yohan Pelé à l’OM. Même si Donnarumma et Navas sont « deux gardiens top niveau, très forts mentalement, et qu'ils savent que la concurrence fait partie du métier, quand la hiérarchie est définie, c'est plus simple. Et après les performances font la différence pour valider le statut ». Au PSG, la concurrence entre deux portiers avait eu cours entre Salvatore Sirigu et Kevin Trapp puis entre Alphonse Areola et Gianluigi Buffon. Avec un résultat mitigé.

Depuis deux saisons, le Costaricien avait réglé ce problème récurrent du PSG. Tous les supporters parisiens se souviennent notamment de ses deux grands matchs contre le Bayern Munich la saison dernière (3-2, 0-1), en quarts de finale de la Ligue des champions, où il a découragé les tenants du titre. On ne compte plus les matchs où Navas a parfaitement tenu le rôle bien spécifique d'une équipe ultra-dominatrice : rester vigilant sur les deux ou trois arrêts nécessaires en un match. Modèle de concentration, Navas ne sort jamais de son match. Seul petit bémol, il reste un portier à l'ancienne, divin sur sa ligne, mais moins à l'aise dans les sorties et le jeu au pied, une des qualités que l'on réclame aux gardiens modernes. Prolongé jusqu’en 2024, Keylor Navas a l'antériorité au sein d’une formation très hispanophone, et retrouve un ancien complice, Sergio Ramos, qui fut le chef de sa défense au Real Madrid, avec lequel il a remporté trois Ligues des champions d'affilée (2016 à 2018).

Donnarumma a crevé l'écran

Mais Donnarumma représente le futur. Sera-t-il possible de laisser sur le banc le meilleur joueur de l'Euro ? Arrivé libre de l'AC Milan, le gigantesque "Gigio" a crevé l'écran pendant l'Euro. Il a joué un rôle décisif dans les séances de tirs au but remportées par l'Italie en demi-finales contre l'Espagne (1-1, 4-2 t.a.b.) et en finale contre l'Angleterre (1-1, 3-2 t.a.b.). Depuis le début de sa foudroyante carrière, Donnarumma est d'ailleurs invaincu dans l'exercice : il a remporté les cinq séances de "pénos" auxquelles il a participé. Pochettino va devoir choisir entre « deux profils bien différents », complète Cassard. L'Italien est « un gardien avec beaucoup d'envergure, qui prend beaucoup de place », le Costaricien a « moins d'envergure, mais est très dynamique ».

« Donnarumma sort beaucoup sur les ballons aériens, et il est capable d'aller soulager sa défense loin de son but, sa prise de risques est plus importante », poursuit l'ancien Sochalien. « Navas va sortir avec sécurité, vraiment s'il est sûr à 100% d'aller chercher le ballon, c'est aussi une qualité : il joue sur ses points forts », ajoute le Strasbourgeois. Au final, « pour moi », estime Cassard, « avec le titre de champion d'Europe et sa performance à l'Euro, le statut de Donnarumma a quand même changé. Il a montré qu'il pouvait être très bon dans un grand championnat, il va arriver avec de grandes ambitions ».