Déçu de la préparation estivale de Gautier Larsonneur, Michel Der Zakarian n'a pas mis de gants pour évoquer la situation : « Je voulais déclencher quelque chose (...). C'est un choix personnel, je suis payé pour en faire. Gautier est un bon gardien, mais Marco a de l'expérience, un gros vécu (...). Il est aussi explosif, il va vite malgré sa grande taille. Il s'impose dans les airs, il prend de la place dans les buts », a insisté le nouvel entraîneur brestois.

Formé à l'Ajax Amsterdam, ce gardien longiligne (1,93 m) de 30 ans a derrière lui une longue expérience en championnat néerlandais et belge, ainsi qu'en Ligue Europa. Régulièrement convoqué en sélection depuis 2018, il a porté le maillot national une fois lors d'un match amical l'an dernier contre l'Espagne (1-1) et était sur le banc pour l'Euro cet été. Arrivé la semaine dernière en provenance de l'AZ Alkmaar, il a très vite remis la hiérarchie en cause : « Gautier Larsonneur, révélation de la saison 2019/2020, fils de pêcheurs de la région et l'un des chouchous du public brestois, n'est plus le N.1.»

« On doit s'entraider »

Si la saison dernière du jeune gardien breton a été mitigée, la pilule est d'autant plus difficile à avaler que la blessure de son ancien N.2, Sébastien Cibois, l'a obligé à renoncer à la dernière minute aux JO de Tokyo pour assurer la préparation et la reprise. Désormais, plusieurs médias évoquent son désir de partir chercher du temps de jeu ailleurs. Mais avec l'absence prolongée de Cibois, Brest pourrait hésiter à laisser partir son gardien, sous contrat jusqu'en 2023. Et le directeur sportif Grégory Lorenzi assure n'avoir reçu aucune offre dans l'immédiat. En attendant, Larsonneur « m'aide beaucoup, il m'explique beaucoup », a déclaré Bizot lors de sa présentation à la presse, après le match contre l'OL. « Partout où je suis passé, les gardiens étaient toujours proches. On s'entraîne ensemble, on doit s'entraider. Même si malheureusement il n'y en a qu'un qui joue ».

Et qui joue bien, en l'occurrence. Dès ses débuts face à Lyon (1-1), Bizot, qui a déjà appris les quelques mots de français nécessaires pour communiquer sur le terrain, s'est montré plein d'assurance dans ses interventions comme dans ses dégagements. Rebelote dimanche dernier face au Stade Rennais (1-1), où il a encore affiché une grande maîtrise et sorti une parade réflexe du pied sur une frappe de Jérémy Doku. « Ce qu'il fait, c'est juste. Avec les pieds il n'est pas fâché avec le ballon. Dans les airs aussi... Il a une bonne lecture du jeu. C'est un bon gardien », a salué Der Zakarian jeudi. Mais il lui faudra encore élever le niveau d'un cran, lui qui a signé à Brest juste avant le départ de Lionel Messi du FC Barcelone... Par chance, l'Argentin est encore à court de rythme pour être du voyage en Bretagne.