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Qu’est-ce que la force du SCO ?

Qu’est-ce que la force du SCO ?

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Publié le 25/11 à 10:02 - LFP

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Actuel 6e de Ligue 1 Uber Eats sous la houlette de Gérald Baticle, Angers SCO mise toujours sur ses valeurs collectives qui font sa renommée. Et qui seront encore précieuses à Lens, vendredi lors de la 15e journée.

Si Angers a changé d’entraîneur à l’intersaison, les valeurs du club restent bien ancrées. Depuis le début de la saison en Ligue 1 Uber Eats, l’une des forces du SCO avec Gérald Baticle est de ne rien lâcher en s’appuyant sur des valeurs collectives fortes, comme cela a été le cas lors de la victoire arrachée début octobre face au FC Metz (3-2), sur un but de Bahoken dans le temps additionnel après avoir été mené deux fois au score, ou encore à Lille avant la trêve de novembre (1-1). Si bien que cette saison le SCO a glané quatre points dans le dernier quart d'heure : seuls le PSG, Bordeaux, Saint-Etienne et Nice en ont pris davantage cette saison. Mais surtout, les Angevins ne comptent que trois défaites en 14 journées, bilan qu'ils n'avaient présenté qu'à deux reprises dans leur histoire en championnat (1960/61 et 2015/16).

De quoi valider les prévisions de Stéphane Moulin à son départ du club en mai dernier après 16 ans passés au club, dont 10 comme entraîneur de l’équipe première : « Je pars avec ce morceau de vie en moi mais la dalle angevine est toujours là ». Cet état d’esprit est donc la force du SCO. En quoi cela consiste-t-il ? « Ne jamais renoncer, toujours y croire ! », selon l’ancien entraîneur historique du club. La fameuse dalle angevine. « Dans les mauvaises circonstances, ça veut dire être capable de renverser un score, de renverser une tendance. C’est quelque chose dont les joueurs s’imprègnent. Ils comprennent ce qu’ils ne savaient pas forcément avant de venir chez nous », développe Stéphane Moulin.

Les « anciens » assurent la transmission

Au club depuis ses 6 ans, Vincent Manceau (32 ans) en est un bel exemple et fait ainsi partie de ceux qui transmettent « les valeurs du SCO » aux nouveaux. « C’est notre force. C’est quelque chose d’ancré en nous. Il faut se battre jusqu’au coup de sifflet final ou jusqu’au dernier point. On se doit d’aller chercher ce supplément d’âme. Les « anciens » doivent perpétuer ça aux plus jeunes ou aux nouveaux ». Le latéral peut ainsi compter sur les soutiens de poids de ceux qui ont aussi connu la montée en Ligue 1 Uber Eats : Romain Thomas (au club depuis 2013), mais aussi le capitaine Ismaël Traoré, Pierrick Capelle et Thomas Mangani, tous scoïstes depuis 2015.

L’historique Romain Thomas avait tenté d’expliquer il y a quelques années cette capacité angevine à ne jamais se résigner et avance également la transmission : « Il y a un noyau dur qui reste tous les ans et on doit faire passer un message à ceux qui arrivent. Ça peut paraître bateau mais ça existe vraiment. Jamais, on n’a cessé d’y croire. Cette notion de ne rien lâcher, elle existe partout. Mais ici, le discours passe plus qu’ailleurs. »

Le gaucher Thomas Mangani avait, lui, été directement plongé dans cet état d’esprit local. Dès sa première rencontre en février 2015, il avait été impliqué sur l’ouverture du score contre Tours… à la 89e minute (2-0). Un mental de fer qui a conduit à la montée du club quatre mois plus tard, avec au final 30% des buts inscrits dans les 15 dernières minutes de ces matchs sur toute la saison. « Notre force est la solidarité et jouer les coups à font avec un cœur énorme », confiait Mangani à l’époque dans Ouest France.

Même le président Saïd Chabane la mettait en avant lorsque le SCO n’était encore qu’un promu en Ligue 1 Uber Eats, en août 2015 : « On le sait, c'est un championnat qui sera difficile pour nous : on n'a pas les mêmes moyens, pas les mêmes hommes, pas la même expérience... Mais, on a la dalle ! Donc on va utiliser la force du SCO et on sera là ». Force est de constater que cela fonctionne : le club étant dans sa 7e saison consécutive parmi l’élite.

Une capacité à lutter jusqu’à la dernière seconde

Ce n'est pas qu'un simple slogan mais une réelle identité qui a notamment été mise en mots par Olivier Auriac (13 ans au club et capitaine lors de la montée) à l’occasion d’une nouvelle preuve de ces qualités en septembre 2012, lorsque le club évoluait en Ligue 2. « On se déplace en Corse sur la pelouse du Gazélec Ajaccio et on joue un match très compliqué. On subit la pression tout le match, on est en difficulté, et on marque sur un contre à la 75e minute sur notre seule occasion. On arrache la victoire au mental. Dans le vestiaire, Olivier Auriac lance son cri de guerre : « C’est ça les gars, on a la dalle, on a la dalle angevine ! », avait expliqué Charles Diers, ancien milieu du club, à l’UNFP.

Une saison 2012/13 qui avait été marquée par quelques grands moments, comme à Châteauroux, quand le SCO est mené 2-1 à la 90e, et que David de Freitas, qui jouait encore à Angers quelques semaines auparavant, avait dit : « C’est des malades en face, ce n’est pas fini avec eux, les gars ». Le SCO gagne finalement 3-2. Un scenario qui s’était déjà déroulé un mois plutôt face au RC Lens. Angers perd 2-1 à la 88e minute et renverse le match pour l’emporter 3-2. Idem contre Dijon. Mené 3-1 à la 85e, les joueurs de Moulin arrachent le nul 3-3, grâce à Keserü et Doré. « Ce sont des moments magnifiques à vivre. On était réputés pour notre capacité à ne rien lâcher tant que le coup de sifflet final n’était pas là. On n’est pas montés, mais une vraie histoire s’est créée », s’est rappelé Diers.

Les chiffres ne trompent pas et confirment la capacité qu’avaient déjà à l’échelon inférieur les Angevins à ne rien lâcher. A partir du moment où Olivier Auriac a mis en avant ce talent local, et jusqu’à la montée du SCO à l’issue de la saison 2014/15, aucune équipe n’a davantage marqué dans le dernier quart d’heure de jeu. Les troupes de Moulin y sont parvenues à 43 reprises (7 buts de plus que l’ESTAC), représentant 32% de l’ensemble des buts inscrits sur la période ! Depuis que les Scoïstes évoluent en Ligue 1 Uber Eats (2015/16), cette capacité demeure avec 24% des réalisations intervenant au-delà de la 75e minute de jeu (2e des bilans parmi les équipes à 50 matchs et plus).