Après un début de saison fracassant, ponctué de 5 passes décisives sur les six premiers matchs et d’un but face au Stade de Reims, Moses Simon est désormais plus attendu par ses adversaires : « Il est un peu en difficulté physiquement. Il doute un peu plus aussi. Et surtout les adversaires le connaissent mieux. Il a souvent deux joueurs sur le dos. Ça fait partie d'une situation un peu nouvelle pour lui », explique son entraîneur Antoine Kombouaré. 

Adepte des situations nouvelles et fort de ses différents voyages dans plusieurs clubs européens, Moses Simon a d’abord découvert le football dans les rues : « Mon père adore le football mais il ne voulait pas que je joue. Il voulait que je m'engage dans l'armée, comme lui. Parce que la plupart des footballeurs de ma région n'ont pas réussi dans le foot. Et ceux qui y sont parvenus n'ont pas fait bon usage de leur argent. Il pensait que je n'y arriverais pas, mais il ne m'avait jamais vu jouer ! », explique-t-il. Soutenu par sa mère, il intègre cependant l'Académie GBS de Kaduna, puis est retenu au sein de l'équipe du Nigeria des moins de 20 ans.

Appelé chez les Super Eagles à 19 ans

Remarqué par des recruteurs, il s'envole à l'été 2013, à tout juste 18 ans, pour un essai à l'Ajax Amsterdam. Mais ça coince « entre l'agent et le club » et le jeune Moses rentre au Nigeria. Quelques mois plus tard, en compagnie de Kingsley Madu, un autre jeune Nigérian, il repart pour Trencin (1ère division slovaque). A 18 ans, tous deux découvrent l'hiver. « Il faisait vraiment froid, mais on n'avait pas le choix, on a dû tenir ensemble et s'encourager ». En un an en Slovaquie, il enchaîne 17 buts et 10 passes décisives en 38 matchs. Des performances et des sprints ravageurs qui l’emmènent à la Gantoise (Jupiler League) en janvier 2015 mais aussi à intégrer l’équipe nationale la même année, à 19 ans. « J'aime beaucoup ce joueur, il a un mental à toute épreuve », explique Gernot Rohr, sélectionneur du Nigeria depuis 2016. « Il est petit (1m68) mais il a un grand coeur (...) Il est très doué techniquement, physiquement avec sa vitesse, malgré son gabarit ».

Beaucoup de cordes à son arc

Côté club, on compte un passage mitigé à Levante (Liga), puis une première saison tout feu tout flamme au FC Nantes (9 buts, 8 passes décisives) avant un nouveau passage à vide l'an passé, avec des soucis physiques et une équipe en difficulté. Jusqu'à l'arrivée d'Antoine Kombouaré, qui voit en lui une « fusée », un coach qui « a apporté une bonne mentalité à l'équipe. Il parle de travail et de discipline, et je pense qu'il a beaucoup aidé », dit le joueur.

Pièce déterminante du FCN, il ne cache pas rêver de jouer un jour en Angleterre mais aussi de la CAN avec le Nigeria. Remplaçant quand l'équipe a terminé 3e en 2019, l'ailier est désormais un titulaire régulier, mais rarement au même poste. « Avec moi, il peut jouer arrière droit, et il le fait ! Il a beaucoup de cordes à son arc », explique Rohr. « Je suis prêt à tous les sacrifices (...) Si un entraîneur me dit qu'il veut que je joue gardien parce qu'il croit en moi, je me mettrai dans les cages », assure Moses Simon.