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Numéros de 1 à 99 : Choix originaux et petites histoires

Numéros de 1 à 99 : Choix originaux et petites histoires

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Publié le 11/08 à 18:30 - Arnaud Di Stasio

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99, 75, 91, 70, 44… Depuis cette saison, les joueurs peuvent choisir un numéro allant jusqu’à 99. Retrouvez la liste et les explications pour chacun des 20 clubs du championnat.

La Ligue 1 Uber Eats est de retour depuis le week-end dernier ! L’occasion de voir Alexandre Lacazette inscrire un pénalty avec le numéro 91 dans le dos, Mamadou Sakho dégager le ballon de la tête avec le 75 ou encore les gardiens Gianluigi Donnarumma et Mory Diaw s’opposer sur la pelouse de Clermont avec le 99… Sans oublier bien sûr le bain de foule d’Alexis Sánchez devant l’aéroport de Marignane mardi soir, maillot de l’OM floqué 70 sur les épaules. Depuis cette saison, ces numéros autrefois considérés fantaisistes sont autorisés. L’article 576 du règlement de la LFP a connu une évolution il y a quelques semaines, permettant aux joueurs de choisir des numéros allant de 1 à 99. Une nouveauté qui a déjà séduit une cinquantaine d’entre eux.

« Avec la nouvelle réglementation, les joueurs vont pouvoir représenter leur ville d’origine. C’est kiffant ! », s’exclame le milieu strasbourgeois Jeanricner Bellegarde, qui a toutefois conservé son numéro 17 pour ne pas que les gens à qui il a offert des maillots se retrouvent avec une version « périmée ». Des collègues plus téméraires ont franchi le pas dans presque tous les clubs du championnat. Les numéros évoquant des villes ou plutôt des départements fleurissent désormais quand d’autres joueurs choisissent d’afficher leur année de naissance, le numéro de leur bus préféré, celui de leur idole d’enfance, un double ou un porte-bonheur.

AC Ajaccio

A l’ACA, on affiche fièrement ses origines. Né à Nantes, formé à Nantes et joueur des Canaris jusqu’à ses 23 ans, Chaker Alhadhur affiche désormais le 44 du département de la Loire-Atlantique sur son maillot. Même raisonnement pour la recrue Fernand Mayembo, né en RDC mais qui a grandi à Melun, en Seine-et-Marne (77). Un autre numéro double a rejoint les rangs acéistes avec le latéral Youssouf Koné, prêté par l'OL et désormais propriétaire du 99. Passé de Brest à l'île de Beauté en cours de saison, l'international algérien Youcef Belaïli est passé du 31, le numéro de la wilaya (la collectivité territoriale) d'Oran, d'où il est originaire, au 92, comme son année de naissance. Avant de récupérer le 10 fin janvier.

> Les joueurs : Chaker Alhadhur (44), Fernand Mayembo (77), Youssouf Koné (99)

Angers SCO

Né à Nanterre, le chef-lieu des Hauts-de-Seine, Sada Thioub représente le 9-2. Pour Yan Valery, né à Champigny-sur-Marne comme Aliou Cissé, Djamel Belmadi ou... Tonton David, c'est le 94 ! Le SCO comptait un autre original dans son effectif en première partie de saison : Marin Jakoliš. Prêté à l'AEK Larnaca fin janvier, l’attaquant croate est un habitué du 44, déjà porté sous les couleurs de l’Admira Wecker (Autriche) et du HNK Šibenik (Croatie). Un hommage à Dražen Petrović, la légende du basket yougoslave, qui portait le 44 avec les Portland Trail Blazers et qui avait été entraîné par le père de Marin Jakoliš à ses débuts, comme relevé par So Foot.

> Les joueurs : Sada Thioub (92), Yan Valery (94)

AJ Auxerre

L’AJA était l'un des rares clubs à faire dans le classique jusqu'à l'arrivée de l'international malgache Rayan Raveloson, qui disputera la saison avec le numéro 97, comme son année de naissance et le début du code postal de la Réunion (974), dont il est originaire. Prêté pour la seconde moitié de saison par l'OM, le jeune défenseur Isaak Touré joue, lui, avec le 95 car il est né à Gonesse, dans le Val-d'Oise.

> Les joueurs : Isaak Touré (95), Rayan Raveloson (97)

Stade Brestois 29

Le nouveau latéral brestois Noah Fadiga a choisi le 99 que portait son père Khalilou, ex-international sénégalais de l’AJ Auxerre, en fin de carrière à La Gantoise. Arrivé en fin de mercato en provenance de l'AC Ajaccio, le jeune attaquant Taïryk Arconte a conservé le 97 qu'il avait choisi en Corse. Le Guadeloupéen a dû trancher. La nouvelle réglementation permettant de choisir un numéro de 1 à 99 mais pas encore d’afficher trois chiffres sur son maillot, le natif des Abymes a opté pour le 97, soit la première partie du code départemental de la Guadeloupe (971). De son côté, l'ex-Stéphanois Mahdi Camara a choisi le 45 en hommage à William Gomis, son compagnon de chambre au centre de formation de l'ASSE, tué dans une fusillade en 2018. Pourquoi le 45 ? Car William Gomis « a souvent porté le numéro 4 et le numéro 5 », comme expliqué au Télégramme.

> Les joueurs : Mahdi Camara (45), Taïryk Arconte (97), Noah Fadiga (99)

Clermont Foot 63

A Clermont, on ne s’est pas fait prier avec la nouvelle numérotation. Outre le 95 de Grejohn Kyei, né en 1995 dans le Val-d’Oise, on trouve d’autres numéros de départements sur les maillots, comme le 91 de l’Essonne pour Jérémie Bela (passé par Évry) ou le 69 du Rhône pour le Lyonnais Sofyan Chader, ensuite parti à Lucerne (Suisse). Yuliwes Bellache convoitait le 69 pour les mêmes raisons et s’était finalement rabattu sur le 88 avant d'être prêté à Lustenau (Autriche) où il a pu choisir le 69 ! Chez les jeunes Clermontois, Yanis Massolin a opté pour le 97 non pas car il mesure 1m97 mais « pour le 972 de la Martinique ». Un clin d’œil à ses origines antillaises. Titulaire lors de la 1ère journée de Ligue 1 Uber Eats, le jeune milieu offensif autrichien Muhammed Cham aurait bien voulu le 10, propriété de Saïf-Eddine Khaoui. « Du coup, j’ai pris le 70 car, de loin, ça ressemble au 10 », rigole-t-il. A noter aussi le 99 de Mory Diaw.

> Les joueurs : Muhammed Cham (70), Jérémie Bela (91), Grejohn Kyei (95), Yanis Massolin (97), Mory Diaw (99)

RC Lens

Que des numéros classiques pour le RC Lens cette saison. Comme depuis plusieurs années, le 12 et le 17 n’ont pas été attribués. Le 12 symbolise le public de Bollaert, le 12e homme lensois, tandis que le 17 a été « retiré » depuis la disparition tragique de Marc-Vivien Foé, numéro 17 des Sang et Or dans les années 1990.

LOSC

Comme Lens, le rival lillois verse peu dans la fantaisie même si Ismaily, le latéral brésilien arrivé du Chakhtar, a pris le 31. « Ça fait maintenant neuf ans que je porte ce numéro. Il fait partie de ma carrière, de ma vie. […] J’espère que ce numéro m’apportera la même réussite qu’à Donetsk », détaille-t-il.

> Les joueurs : Ismaily (31), Carlos Baleba (35)

FC Lorient

Il y a un peu de tout chez les Merlus. Le gardien Teddy Bartouche porte le 77 de la Seine-et-Marne, lui qui est né à Lagny, qui a vécu à Lognes et qui a joué à Torcy, comme un certain Paul Pogba. Le nouveau gardien suisse Yvon Mvogo a, lui, jeté son dévolu sur le 38 : « Pour être honnête, j’aurais bien pris le 1 mais il n’était pas disponible ! Je me suis donc rabattu sur le 38 car je voulais un numéro avec un 8, mon chiffre porte-bonheur. Tout au long de ma carrière, j’ai toujours eu des numéros avec un 8 : le 18, le 28 et le 38, comme au PSV. » Après avoir déjà choisi le 70 à l'ASSE au début de l'été, Adil Aouchiche a disputé la première partie de saison avec ce numéro avant de récupérer le 10 d'Enzo Le Fée. Pourquoi ? Car ce dernier est passé au 80, comme l'année de naissance de son père, passé par les équipes de jeunes du FC Lorient et disparu en 2021. Deux joueurs avec des numéros « exotiques » ont quitté le club en fin de mercato estival : Armand Laurienté et son 45 ainsi qu’Umut Bozok et son 99.

> Les joueurs : Yvon Mvogo (38), Teddy Bartouche (77), Enzo Le Fée (80)

Olympique Lyonnais

Pour son retour dans son club formateur, Alexandre Lacazette a d'abord arboré le 91, lui qui est né en 1991, avant de récupérer son numéro 10 à la fin du mois d'août, à la suite du départ de Lucas Paquetá. L’autre illustre revenant, Corentin Tolisso, portera le 88. Le milieu a choisi de doubler le 8 qu’il avait à l’OL avant de partir au Bayern, désormais sur les épaules de Houssem Aouar. Autre joueur formé à l'OL et revenu cet été, le gardien Rémy Riou a choisi le 35, son tout premier numéro au club, lors de la saison 2005/2006. Lors de ses deux saisons à l'étranger, avec Alanyaspor puis Charleroi, le natif de Lyon affichait le... 69 !

> Les joueurs : Rémy Riou (35), Corentin Tolisso (88)

Olympique de Marseille

Son 7 fétiche déjà pris par Jonathan Clauss (qui le lui aurait cédé volontiers), la recrue star Alexis Sánchez s’est rabattu sur le 70. Le 7, Amine Harit le portait la saison dernière à l'OM alors qu'il était prêté par Schalke. Revenu à Marseille avec la même formule, l'international marocain a doublé son 7, se retrouvant avec le 77. De son côté, le nouveau gardien espagnol Rubén Blanco a opté pour le 36, son premier numéro au Celta. Son habituel 13 est la propriété de Cédric Bakambu, qui avait expliqué à son arrivée avoir notamment choisi ce numéro car il jouait maintenant dans les Bouches-du-Rhône, lui qui est originaire de la région parisienne. Enfin, Chancel Mbemba a craqué pour le 99, son 19 de Porto appartenant à Jordan Amavi.

> Les joueurs : Rubén Blanco (36), Alexis Sánchez (70), Amine Harit (77), Chancel Mbemba (99)

AS Monaco

L’ailier portugais Gelson Martins est passé du 7 au 77 pendant l’intersaison. Un numéro qu’il arborait lors de ses deux dernières saisons au Sporting, prenant la suite d’un certain Nani parmi les 77 du club lisboète. Mais la palme de la raison la plus originale revient peut-être à Breel Embolo, le nouveau numéro 36 de l’AS Monaco. « Ce numéro m'a déjà porté chance à Bâle. C'est avec lui que je suis devenu professionnel. Et puis, quand j'étais plus jeune, je prenais toujours la ligne de bus 36 pour me rendre à l'entraînement. Enfin, 3 + 6, ça fait 9, le numéro classique des attaquants », livrait-il lors de sa présentation à Schalke 04 il y a quelques années. Chez les jeunes, Soungoutou Magassa est entré lors de la 2e journée avec son numéro 41 dans le dos alors qu’Yllan Okou est, lui, apparu sur la feuille de match en Europa League avec le 99.

> Les joueurs : Breel Embolo (36), Soungoutou Magassa (41), Eliesse Ben Seghir (44), Gelson Martins (77), Yllan Okou (99)

Montpellier Hérault SC

S’il n’a jamais porté le 9 en carrière, Wahbi Khazri a succombé au 99 au MHSC. Autre double de l’effectif montpelliérain : le 77 de Falaye Sacko, un autre ex-Stéphanois. « J’ai choisi le numéro 77 car j’aime le chiffre 7 donc quand je prends un numéro, il me faut un 7 dedans. C’est un conseil de ma grand-mère. Comme je n’ai pas pu avoir le 17 (son numéro en sélection), j’ai pris le 77 », confiait l’international malien à son arrivée au club. Dans sa deuxième saison à Montpellier, Mamadou Sakho délaisse le 3 pour le 75, lui le Parisien de naissance, au PSG pendant 11 ans entre centre de formation et équipe première.

> Les joueurs : Mamadou Sakho (75), Falaye Sacko (77), Bingourou Kamara (90), Wahbi Khazri (99)

FC Nantes

Né à Aulnay-sous-Bois, dans le 9-3, Charles Traoré a décidé de représenter la Seine-Saint-Denis, là où Bridge Ndilu, qui a fait toutes ses classes et ses débuts professionnels à Laval, a choisi le 53 de la Mayenne avant de partir en prêt à Cholet. Quant au nouvel attaquant égyptien Mostafa Mohamed, il porte le 31, comme auparavant à Galatasaray et Tala'ea El Geish. Continuité pour João Victor également, qui a gardé le 38 avec lequel il a commencé la saison à Benfica. De son côté, Abdoul Kader Bamba avait choisi le 55 avant d’être prêté à l’ASSE pour la seconde moitié de saison. Habitué à porter le 7, le 10 ou le 9, Andy Delort a choisi le 99 bien que personne ne porte le 9 chez les Canaris.

> Les joueurs : Mostafa Mohamed (31), João Victor (38), Charles Traoré (93), Andy Delort (99)

OGC Nice

Au club jusqu'à cet hiver, Mario Lemina avait le 99, comme avec Galatasaray auparavant. Le prometteur défenseur italien Mattia Viti, 20 ans, a choisi de garder le numéro 42 qu’il portait avec Empoli. Sans que l’on sache encore pourquoi, Marcin Bułka a commencé la saison avec le 90 alors que le 1 lui semblait promis. Un geste de bienvenue envers Kasper Schmeichel, débarqué à Nice quelques jours plus tôt ? Sofiane Diop a fait dans le classique chez les Aiglons avec le 10, lui qui a porté le 37 à Monaco car il vient de Tours, dans l’Indre-et-Loire. A noter qu’Aaron Ramsey arbore le 16, un numéro jusqu’ici réservé aux gardiens (même chose pour Nuno Tavares à l’OM avec le 30). Arrivé en cours de saison, Youssouf Ndayishimiye arbore le 55, qu'il avait déjà dans le championnat turc, au Yeni Malatyaspor puis à l'İstanbul Başakşehir, car le 5 est son numéro fétiche.

> Les joueurs : Mattia Viti (42), Teddy Boulhendi (77), Marcin Bułka (90), Lucas Da Cunha (97)

PSG

Né en 1999, Gianluigi Donnarumma retrouve le numéro 99, comme lors de ses saisons sous le maillot de l’AC Milan. L’Italien n’est pas le seul gardien du PSG avec son année de naissance dans le dos, Alexandre Letellier ayant opté pour le 90. Hugo Ekitike a, lui, choisi le 44, le double du numéro sous lequel il s’est révélé à Reims (22).

> Les joueurs : Hugo Ekitike (44), Alexandre Letellier (90), Gianluigi Donnarumma (99)

Stade de Reims

Plusieurs Rémois ont profité de la nouvelle réglementation pour changer de numéro, à commencer par Alexis Flips, nouveau 70 du club champenois car fan de Robinho mais pas seulement. « Mon fils est né le 7 mai. C’était l’occasion parfaite pour changer de numéro et lui faire un clin d’œil », détaille-t-il. Après Robinho, 70 à l’AC Milan… Ronaldo. Rafik Guitane a choisi le 99 de l’attaquant brésilien avec le club milanais. L’ex-Havrais, prêté au Portugal pour la seconde moitié de saison, a également fait ce choix car il est né en 1999. International chez les jeunes, le gardien Yehvann Diouf a facilement succombé au 94. « J'ai grandi dans le Val-de-Marne et je me suis toujours dit que si j'avais la possibilité de choisir mon numéro de maillot un jour, je prendrais le 94 pour représenter le département. C'est un numéro qui me va bien. Même quand je joue à FIFA en carrière, je prends le 94 ! », expliquait-il au site officiel du Stade de Reims. Sa doublure Alexandre Olliero porte le 96 de son année de naissance. La recrue japonaise Junya Ito, comme noté par L'Equipe, a pris le 39 car, dans son pays, le 3 se prononce « san » et le 9 « kyu », « thank you » donc. Petite bizarrerie : le milieu offensif Kamory Doumbia évolue désormais avec le 3, numéro qu’il avait lors de ses premières sélections avec le Mali U20 et devenu son porte-bonheur. Avant de signer au Servette, le milieu suisse Dereck Kutesa avait débuté la saison avec le 77 car « le 7 est le chiffre saint dans la Bible. El Bilal Touré avait déjà le 7, j’ai donc pris le 77 ».

> Les joueurs : Junya Ito (39), Alexis Flips (70), Yehvann Diouf (94), Alexandre Olliero (96)

Stade Rennais FC

Habitué des numéros originaux, puisqu’il a porté le 77 et le 78 dans le championnat du Portugal, le gardien rennais Romain Salin est passé cet été du 1 au 89 car le 8 et le 9 sont les derniers chiffres de l'année de naissance de ses enfants, qui ont vu le jour en 2008 et 2009. Habitué au 8, le joker médical Xeka s'est rabattu sur le 80, comme à Braga, où il a découvert la première division portugaise. Arrivé cet hiver en provenance de Tottenham, le latéral anglais Djed Spence porte le 90.

> Les joueurs : Xeka (80), Romain Salin (89), Djed Spence (90)

RC Strasbourg Alsace

Aucune fantaisie à relever dans les rangs du Racing jusqu'à la signature à mi-saison de l'international ukrainien Eduard Sobol, porteur du 77.

> Les joueurs : Eduard Sobol (77)

Toulouse FC

Entré à la 79e minute de jeu dimanche contre Nice pour sa grande première dans l’élite, Kévin Keben avait le 31 dans le dos. Né au Cameroun d’un père toulousain et arrivé dans la Ville Rose à l’âge de deux ans, formé au Téfécé, on peut penser que le jeune défenseur a choisi d’afficher le numéro du département dont Toulouse est le chef-lieu, la Haute-Garonne.

> Les joueurs : Kévin Keben (31)

ESTAC Troyes

Plusieurs numéros originaux dans l’effectif de l’ESTAC, notamment le 39 de Yasser Larouci. Le latéral gauche troyen est né à El Oued, en Algérie, dont la wilaya a pour code 39. CQFD.

> Les joueurs : Yasser Larouci (39), Levi Lumeka (44)