Désormais plus utilisé par Christophe Galtier, le milieu de terrain espagnol Fabian Ruiz se fait peu à peu une place au sein de l’entrejeu du Paris Saint-Germain.
Fabian Ruiz n'était pas la recrue la plus spectaculaire du Paris Saint-Germain mais le milieu international espagnol monte en puissance avant la réception du Maccabi Haïfa mardi (21h00), qui peut permettre au PSG d'assurer sa qualification pour les huitièmes de finale de Ligue des Champions.
Titulaire depuis cinq matchs en Ligue 1 Uber Eats, l'ex-Napolitain est le grand gagnant du passage au milieu à quatre (et à la défense à quatre) opéré par l'entraîneur Christophe Galtier depuis deux rencontres. Après une première titularisation timide à Lyon (victoire 1-0), Ruiz a aussi profité des absences pour s'imposer. Avec la blessure de Renato Sanches et le repositionnement de Danilo Pereira en défense centrale, pour pallier le forfait de six semaines de Presnel Kimpembe, il a joué tous les matchs suivants en Ligue 1 Uber Eats.
Le besoin de ménager Marco Verratti (suspendu contre Haïfa) et Vitinha, qui ont énormément donné, a aussi permis à l'Andalou de gagner du temps de jeu. Mais c'est grâce à ses bonnes performances qu'il est resté. « Sur les matchs qu'il vient de faire, il me semble qu'il a le bon tempo sur la gestion des temps forts et des temps faibles », a salué Galtier après la victoire à Ajaccio (0-3), vendredi.
« Élégance, percussion… »
« Je ne dirais pas pour autant qu'il a gagné sa place, mais c'est une belle découverte », analyse l'ancien Parisien Jimmy Algerino. « Avec Vitinha, il est celui qui s'est le plus rapidement adapté parmi les recrues. »
Pour l'ancien défenseur du PSG, Ruiz « amène son élégance, sa technique, sa percussion balle au pied ou ses dédoublements de passes, pour se retrouver sur sa frappe préférentielle, l'enveloppée du pied gauche qu'il utilisait déjà à Naples », où il a marqué 7 buts la saison dernière.
L'Espagnol « a un gros volume de jeu », salue Algerino, « il travaille au milieu, bonifie le rendement d'un Verratti ou d'un Vitinha, qui sont beaucoup plus dans un rôle d'agressivité, de harcèlement pour récupérer le ballon ».
Ruiz n'a reçu aucun avertissement depuis le début de la saison, remarquable comparé au pedigree de Marco Verratti (8 jaunes en 16 matchs cette saison). « C'est moins son registre », estime Algerino, consultant pour Europe 1. « Déjà, ce n'est pas un joueur agressif, il met de la densité avec son physique, et il a une indéniable qualité technique. Il peut porter le ballon, échanger avec les attaquants, et puis il ne centre quasiment jamais, il va plutôt frapper ou échanger ». Pour Algerino, « la première lame défensive, c'est Verratti voire Vitinha », Ruiz est plutôt « une deuxième rampe de lancement », après la défense ou le duo italo-portugais.
« Très bon pied gauche »
L'Espagnol est aussi « un super mec, très discret, toujours avec la banane », raconte Foued Kadir, qui a joué avec lui au Betis Séville (2015/2016). « Il venait de monter chez les pros, dans le foot espagnol de petits gabarits, il était très fin techniquement malgré sa taille longiligne, capable de sortir des petits espaces », poursuit l'international algérien.
Alors âgé de 19 ans, Ruiz s'impose vite. « Il a joué assez rapidement », poursuit Kadir, retourné à Martigues (National), son club de cœur, à 38 ans. « Le nouveau coach, Juan Merino, lui a vite fait confiance, il l'entraînait depuis les équipes de jeunes et le connaissait par cœur », poursuit le Martégal de naissance. Ce Betis jouait un 4-4-2 classique, où Ruiz était « capable de se projeter vers l'avant, avec son très bon pied gauche ».
« Comme il est plus offensif que défensif, il est plus adapté à un milieu à trois, à mon avis », estime Kadir, « avec un récupérateur qui va gratter les ballons et un troisième joueur comme lui, pour sortir des petits espaces et relancer. C'est plus un numéro 8 ».
Après trois entrées en jeu en C1, seize minutes à Haïfa plus deux fins de match, l'Espagnol devrait être titularisé pour la première fois en Ligue des Champions avec le PSG, sur un côté du losange de Galtier, dans un match où une victoire assurerait aux Parisiens leur place en 8es de finale. De quoi valider l'acclimatation de Fabian Ruiz.