Montassar Talbi avec le maillot du FC Lorient.
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Montassar Talbi, à Lorient et au Mondial pour « titiller les grands »

Montassar Talbi, à Lorient et au Mondial pour « titiller les grands »

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Publié le 30/11 à 09:21 - avec AFP

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Elément important de la charnière centrale du FC Lorient depuis son arrivée l’été dernier, Montassar Talbi dispute actuellement la Coupe du Monde au Qatar avec la Tunisie, qui affronte la France ce mercredi.

Montassar Talbi, le globe-trotter tunisien venu assurer les arrières du FC Lorient, explique son ambition de « titiller les grands », que ce soit les stars de Ligue 1 Uber Eats ou les favoris du Mondial, qu’il dispute en ce moment avec la Tunisie.

Après avoir croisé Neymar en match amical fin septembre puis en championnat début novembre, le défenseur central de 24 ans a découvert Kylian Mbappé lors du dernier Lorient-PSG, joueur avec qui il a rendez-vous mercredi pour Tunisie-France au Qatar.

Avant le match face au PSG, le défenseur confiait : « Le football, ça reste un jeu collectif. C'est Lorient contre le PSG puis la Tunisie contre la France. Ca va être deux matchs de football, à 11 contre 11. Et moi je vais essayer de tout donner à chaque fois. »

Finalement, les Merlus n’ont pu éviter la défaite face à l'ogre parisien (1-2) mais ils ont malgré tout posé de sérieux problèmes au club de la capitale, vainqueur grâce à un but de Danilo Pereira sur corner à la 81e minute. Ils sont ainsi restés dans la lignée de leur bon début de saison, synonyme d’une belle cinquième place, bien loin de la lutte pour le maintien des deux dernières saisons.

« Beaucoup d’ambition »

« On sait que tout est possible dans le football et encore plus aujourd'hui, parce qu'on a des bases et une façon de voir le football qui nous parlent à tous. On parle tous la même langue sur le terrain », explique Talbi, qui a choisi le FC Lorient cet été après une longue discussion avec le nouvel entraîneur, Régis Le Bris.

« C'était un pari », reconnaît-il. « Mais j'ai réellement senti qu'on attaquait un nouveau projet avec beaucoup d'ambition ». Jusqu'alors, ses choix « au feeling » ne lui avaient pas toujours facilité la vie. Né en région parisienne, il a été formé à l'Espérance à Tunis, où ses parents sont revenus vivre quand il avait 12 ans. Là-bas, il découvre l'ambiance électrique des derbys avec 3 à 5.000 supporters même pour les catégories les plus jeunes.

Passé professionnel dès 18 ans, il est deux fois champion de Tunisie avec l'Espérance (2017 et 2018), avant de partir trois ans à Rizespor (1ère division turque), qu'il voit comme « un bon tremplin » vers le football européen. Mais, peu après son arrivée, un changement de direction dans le club turc le relègue en tribunes. Passé un temps de doute et de frustration, il se remet au travail, persuadé que sa chance va revenir. « Elle est venue un peu tard, mais elle est venue », raconte-t-il. Propulsé titulaire en octobre 2019, il gagne la saison suivante ses premiers galons en sélection tunisienne, où il s'impose vite.

« Ça s’est corsé »

L'an dernier, il pense rejoindre la Serie A avec Benevento mais le club italien est relégué et le défenseur tunisien bifurque vers la Russie, au Rubin Kazan. « C'était un club qui montait en puissance », qui avait disputé la Ligue Europa et visait plus haut, explique-t-il. Là-bas, il est surpris par la chaleur de l'accueil, mais aussi par « l'intensité physique et le niveau du championnat ».

« Je progressais vraiment », explique-t-il. Sauf qu'après l'invasion de l'Ukraine en février, « ça s'est corsé ». Si rien n'a vraiment changé au quotidien, la plupart des joueurs étrangers sont partis et le club a sombré. Lui est resté pour finir la saison : « Je suis pacifiste mais je sais très bien que les gens du club de Rubin Kazan n'étaient pas responsables de ce conflit. C'est un club qui avait confiance en moi, qui m'a donné beaucoup de responsabilités. J'ai voulu rendre la pareille ».

Il tenait aussi à rester compétitif en vue des barrages de mars pour le Mondial. « Je suis très attaché à mes racines, à ma culture, et pouvoir porter le maillot de la sélection tunisienne, c'est une grande fierté. Chaque fois que j'entends l'hymne national retentir, c'est des frissons ».

Comme pour beaucoup de ses équipiers binationaux en sélection, cela sera encore plus fort contre la France, même si l'ambition restera la même pour chaque match : « Montrer une belle image, essayer de titiller les grands » et enfin qualifier la Tunisie pour les 8es de finale.