Mory Diaw (Clermont Foot).
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Clermont : Mory Diaw prend enfin son envol

Clermont : Mory Diaw prend enfin son envol

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Publié le 28/04 à 13:09 - avec AFP

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Formé au Paris Saint-Germain, le gardien Mory Diaw a eu un parcours tortueux avant de se trouver, à 29 ans, sous les feux de la rampe en Ligue 1 Uber Eats avec le maillot du Clermont Foot 63.

« Il nous apporte de la sérénité. Il prend de la place dans les cages, il est agile », se réjouissait l'entraîneur Pascal Gastien, dès le mois d'octobre, après quelques journées de championnat, au sujet de son nouveau gardien Mory Diaw au physique imposant (1,95 m, 88 kg). Et si le Clermont foot a déjà quasiment assuré un maintien bien plus facile que celui obtenu la saison dernière (17e), il le doit bien en partie au jeune Franco-Sénégalais, soit par ses arrêts, soit par la chance dont il bénéficie parfois.

En 2021/22, la concurrence entre Arthur Desmas, aujourd'hui au Havre AC et Ouparine Djoco, relégué comme numéro 2, deux portiers insuffisamment décisifs, ne donnait pas assez d'assurance à la défense et fragilisait les résultats. A l'intersaison, le club auvergnat a tenté le pari Diaw pour remédier à cette porosité. Ce coup de poker s'est révélé gagnant-gagnant, autant pour le CF63 que pour le gardien venu de Lausanne, en Suisse. A six journées de la fin du championnat, il affiche un total de 100 arrêts (6e meilleur bilan) et 8 clean sheets (8e meilleur bilan).

Son rebond à Clermont met fin à une période de galère étendue sur sept longues années. Ses ennuis ont débuté en 2015 à la suite d'un scandale lié des tweets vulgaires datant de 2012, remontés à la surface et qui ont précipité la fin de son aventure au Paris Saint-Germain, son club formateur. Le gardien natif de Poissy (Yvelines) venait de se hisser au 4e rang de la hiérarchie des gardiens du groupe professionnel. Il a dû alors s'exiler pour des expériences mitigées vers des destinations improbables, en deuxième division portugaise à Mafra (2015-2017), puis six mois en Bulgarie au Lokomotiv Plovdiv (2017) avant de rester, ensuite, deux ans sans jouer.

Renaissance en Suisse

« Je me suis dit : soit j'arrête le foot, soit je remonte la pente. J'ai choisi la deuxième option. Ça m'a forgé un mental mais à un moment, cela a été dur. Tous les matins, j'allais courir à 6h00. Des agents me promettaient monts et merveilles mais au final rien », a-t-il confié en octobre au quotidien La Montagne dans un entretien rare. En 2019, il saisit l'opportunité de signer en D4 suisse au FC United Zürich. « Je voulais jouer pour le plaisir car j'avais perdu ça. Je me sentais important dans l'équipe. Je mettais le même niveau d'exigence que je mets ici à Clermont et ça a payé », explique-t-il alors.

Ce dernier club a finalement été un tremplin avant qu'il ne s'engage à Lausanne sport (2019-2022), en deuxième division suisse avec au final une accession en Superleague helvétique en guise de récompense de sa persévérance. Le début du renouveau pour Mory Diaw. C'est là que Philippe Vaugeois, recruteur en chef de Clermont, est venu le dénicher. Son discours a séduit le Sénégalais. « Il me fallait un endroit où me sentir important. C'est ce que l'on m'a donné ici », s'est-il encore félicité toujours auprès de La Montagne. Les avis positifs du milieu Lucas Da Cunha, prêté la saison dernière au CF63, et de l'attaquant Grejohn Kyei, passé par Lausanne, ont fini de convaincre Diaw, en passe de devenir enfin l'une des valeurs sûres de la Ligue 1 Uber Eats.