Remonté en Ligue 1 Uber Eats en 2020, à l'issue d'une saison écourtée par la pandémie de Covid-19, le RC Lens était déjà passé tout près d'une qualification européenne ces deux dernières saisons, toutes deux achevées à la septième place. Cette fois, c'est la bonne. Mais cette qualification en C1, le club artésien est allé la chercher avec un effectif qui n'avait à première vue pas la richesse et la profondeur nécessaires pour viser de telles sphères.

« On est programmé pour faire un top 8-top 10, avec l'ambition en interne d'aller jouer l'Europe ou de s'en rapprocher. On n'était pas programmé au départ pour la Ligue des Champions », soulignait l'entraîneur Franck Haise en avril. Symbole de cette "non-programmation" pour la C1, deux des titulaires les plus réguliers de Lens, Jonathan Gradit et Florian Sotoca, étaient déjà là quand le club était en Ligue 2 BKT. Le club a bien cassé sa tirelire en recrutant l'été dernier Loïs Openda, mais il l'a fait dans des proportions bien moindres que ses adversaires.

Si la musique de la Ligue des Champions résonnera bientôt à Bollaert-Delelis, le RCL entend bien rester sur cette philosophie faite de recrutements malins, illustrée par Openda, donc, nommé parmi les meilleurs joueurs de Ligue 1 Uber Eats pour les trophées UNFP, ou du gardien Brice Samba, appelé en mars en équipe de France.

« On va rester sur ce qu'on sait faire » en matière de recrutement, a assuré jeudi Arnaud Pouille, directeur général du club, sur France Bleu Nord.

« Pas de folies »

« Je pense qu'il n'y aura pas de folies parce qu'on n'en a pas les moyens, et il ne faut pas faire n'importe quoi même si on obtenait une qualification dans une compétition très prestigieuse », avait ainsi assuré Haise en avril, alors que Lens était troisième. « Même s'il y a Ligue des Champions, il n'y aura pas de recrutements hors normes, parce que, un, ce n'est pas dans notre volonté, et de deux, ce n'est pas dans nos possibilités non plus », avait-il ajouté. « Il faut avancer, franchir les étapes mais ne pas les brûler ».

« L'objectif, c'était de pérenniser le club en Ligue 1 Uber Eats, je pense qu'on est en train de le faire et de bien le faire », a estimé l'attaquant Florian Sotoca jeudi dernier devant la presse. « On sait que le football, ça peut aller vite dans un sens comme dans l'autre. Cette année, c'est assez exceptionnel ce qu'on vit ». Dans la bouche du joueur comme dans celle de l'entraîneur, la volonté du club réside dans la continuité.

Ces derniers mois, le RC Lens a enchaîné les annonces de prolongation de contrats : Florian Sotoca, David Pereira Da Costa, Facundo Medina, Deiver Machado ou encore Wesley Saïd ont prolongé jusqu'en 2026, imitant le capitaine Seko Fofana qui a lui prolongé l'aventure jusqu'en 2025 lors d'une signature mise en scène sur la pelouse de Bollaert-Delelis en août.

Quant à Openda, qui sera probablement courtisé par de nombreux clubs européens au vu de ses 20 buts en championnat à 23 ans, « il est sous contrat pour de nombreuses années encore », a rappelé Haise jeudi, assurant qu'il était « possible » de voir l'international belge rester à Lens cet été.

« A un moment donné, ce qui fait notre force, c'est la stabilité », a souligné Pouille jeudi. « On travaille avec Franck Haise et Grégory Thil (le directeur technique du club, ndlr) pour savoir quelle est la limite du nombre acceptable de départs. (...) Le principe, vous l'avez : on ne pourra pas dépecer (l'effectif) ».

Lucides, les dirigeants du RC Lens sont conscients que l'excellente saison a attiré les regards de clubs plus riches, clubs qui vont tenter leur chance lors du mercato. Malgré la C1, plus que dans le sens des arrivées, c'est peut-être dans celui des départs que l'intersaison lensoise sera la plus agitée.