Benjamin Bourigeaud attaque à 29 ans sa 7e saison au Stade Rennais, la 1ère comme capitaine. Le plus ancien joueur de l’effectif sera encore une pièce maîtresse des Bretons en Ligue 1 Uber Eats.
En 2017, un Ch'ti de 23 ans débarquait dans un club de milieu de tableau breton. Six ans plus tard, entré dans l'histoire d'un Stade rennais désormais abonné à l'Europe, Benjamin Bourigeaud explique à l'AFP qu'il « a toujours envie de gratter plus » au sein d'un club ambitieux. Dernier Rennais à avoir vécu le titre en Coupe de France au printemps 2019, le milieu de terrain né à Calais et formé au RC Lens est devenu par son engagement un symbole du club breton et a hérité cet été du brassard de capitaine de Hamari Traoré, arrivé le même jour que lui et parti à la Real Sociedad.
« Quand je suis arrivé, c'était Romain Danzé le capitaine. Une légende du club. Donc porter le brassard, c'est une responsabilité, une marque de confiance et toujours une fierté », déclare-t-il. La responsabilité est grande, tant les objectifs du club sont élevés. Depuis 2020, le Stade Rennais dit viser une place européenne chaque saison. Mais cet été, le mot d'ordre officiel est monté d'un cran : le podium et la Ligue des champions. « Ce n'est pas une pression », assure Bourigeaud, alors que le SRFC a arraché la Ligue Europa d'extrême justesse ces deux dernières années. « Les objectifs sont clairs et c'est toujours bien de voir toujours plus haut ».
Entendre l'hymne de la Ligue des champions retentir au Roazhon Park à l'automne 2020 a été l'un des points forts de sa carrière, mais il garde la frustration d'un stade quasi-vide à cause des restrictions sanitaires. « On a envie d'y retourner, cette fois avec nos supporters », explique-t-il. Et pour cela, le club s'est encore donné les moyens en recrutant notamment deux voisins de talent, Enzo Le Fée (ex-Lorient) et Ludovic Blas (ex-Nantes). « Quand je suis arrivé, ce n'était pas vraiment le même club », se souvient Benjamin Bourigeaud, qui a connu quatre entraîneurs en Bretagne (Christian Gourcuff, Sabri Lamouchi, Julien Stéphan et Bruno Genesio).
Présent sur 80 buts rennais
Pour lui, le déclic a été la Coupe de France en 2019, qui a mis du baume sur les « blessures profondes » des finales perdues auparavant et lancé le club vers les sommets. Il y a aussi eu le passage de quelques joueurs d'exception, comme Benjamin André, capitaine 2019, « un joueur sous-coté, qui a une énorme qualité de défense, un timing de fou », mais aussi le compliqué Hatem Ben Arfa – « j'avais rarement vu un joueur aussi à l'aise avec le ballon » - et surtout la fusée Eduardo Camavinga, fierté du centre de formation rennais. « Mais là je pense qu'il y a des pépites qui arrivent. Désiré Doué a déjà montré pas mal de ses qualités et ça pousse fort aussi derrière, il y a des petits jeunes qui arrivent qui ont pas mal de ballon », prévient-il.
Avec les Rouge et Noir, Benjamin Bourigeaud est directement impliqué sur 80 buts en Ligue 1 Uber Eats, en compilant 42 buts et 38 passes décisives lors des 208 matchs disputés. Capitaine lors des quatre matchs de préparation auxquels il a pris part, le milieu est l’homme des phases arrêtées dans l’équipe. Outre les coups francs et les corners, il est aussi le tireur des pénaltys (buteur contre Wolverhampton sur cet exercice), comme lors du si précieux pénalty inscrit à Brest en juin dernier en J38 (1-2).
Cette saison, celui qui est devenu le joueur le plus décisif du club veut « grossir les chiffres pour ne jamais être rattrapé », en espérant parvenir pour une fois à entamer la saison « pied au plancher », lui qui a tendance à démarrer doucement pour finir très fort. Dimanche (17h05), la réception du promu messin au Roazhon Park sera peut-être l’occasion de gonfler ses stats rennaises.
(Photo : SRFC)
La petite interview de Benjamin Bourigeaud