Bulka, émancipation réussie

Ses deux pénaltys stoppés face à Folarin Balogun dans le derby azuréen à Monaco (1-0) marqueront à jamais sa relation avec les supporteurs. Devenu numéro 1 cette saison, obligeant ainsi Kasper Schmeichel, pourtant proche des dirigeants d'Ineos, à s'exiler à Anderlecht alors qu'il lui restait deux ans de contrat, Marcin Bulka, colosse d'1,99 m, peut enfin exprimer ses qualités, mêlant réflexes sur sa ligne et prestance aérienne.Appelé en sélection polonaise pour la première fois en septembre, il veut, à 24 ans, aller vite, mais entend rester « humble, les pieds sur terre ».

« J'ai eu de la patience et j'ai beaucoup travaillé, explique-t-il. Le passé n'a pas été facile avec ma blessure (opération de l'épaule en octobre 2022). Mais j'ai gagné ma place de N.1 et je ne sortirai pas des cages. » Il sait cependant qu'il doit encore progresser. « A son arrivée, le coach m'a dit que je toucherais plus de ballons qu'avant, se souvient Bulka. Relancer au pied fait partie de l'évolution des gardiens. Il y a toujours des risques mais c'est inclus dans notre jeu. »

Dante-Todibo, base inamovible

L'association épate depuis trois ans. Rien ne change entre l'expérimenté Brésilien et le jeune international français, 23 ans, qui prend « du plaisir à défendre » et continue à être charmé par celui avec qui il contribue à faire de Nice un coffre-fort. « Ce que Dante propose à 40 ans (le 18 octobre) est fou, les gens ne se rendent pas compte, déclare Jean-Clair Todibo. Il est en grande forme, s'entraîne tous les jours sans se gérer, et est très performant à chaque match. » Todibo, lui, « possède un potentiel incroyable », selon son entraîneur Francesco Farioli. « Il est disponible, fort dans son jeu sans ballon, complète-t-il. Actuellement, il peut défendre en un contre un sur n'importe qui au monde. Progresser dans la gestion du ballon, la lecture du jeu, le timing des passes le porteront à un niveau encore supérieur. »

Au-delà de la force défensive de son duo, Farioli souhaite, en effet, le voir premier relanceur. Dante, au jeu long précis, est souvent ciblé par les entraîneurs adverses. Aussi Todibo doit-il prendre plus de responsabilités dans la relance, tout en faisant attention à « ne pas retomber dans (ses) travers passés : entrer dans le jeu, faire la touche ou le dribble de trop en prenant un risque bête », dit-il. « Je découvre ce plan de jeu, explique-t-il. Après avoir assimilé les fondamentaux, il y a d'autres choses à acquérir. Cela ajoute des palettes à mon jeu. C'est un axe de progression pour moi. »

Ndayishimiye, nouveau taulier

Transféré en janvier en provenance du Basaksehir Istanbul, le Burundais de 24 ans, sous contrat jusqu'en 2027, a rapidement conquis tout le monde. Youssouf Ndayishimiye est « énorme par sa polyvalence et sa maîtrise technique, décrit Todibo. Il peut jouer numéro 6, s'intercaler dans la défense, casser des lignes par la conduite, la passe. C'est un super joueur, que je ne connaissais pas et qui est devenu un ami. » Farioli apprécie « le grand équilibre » qu'apporte son joueur « par sa concentration, sa puissance physique et sa très bonne lecture du jeu ».

A l'image de Marcel Desailly, passé avec succès de défenseur central à Marseille au poste de milieu à l'AC Milan il y a 30 ans, Ndayishimiye suit cette même évolution. Son entraîneur apprécie. « Il progresse quotidiennement dans son nouveau poste où il doit apprendre à gérer ce qui se passe derrière lui, renchérit-il. Mais il a encore une très grosse marge, comme être encore plus incisif avec le ballon. » Lui, Dante et Todibo « donnent de l'équilibre et de la solidité à l'équipe », selon Farioli qui conclut : « Ce trio est un point central du parcours actuel ».