Pauleta
Interview

Pauleta : «Dur de ne pas jouer quand tu es l’idole des supporters»

Pauleta : «Dur de ne pas jouer quand tu es l’idole des supporters»

Interview
Publié le 21/01 à 17:32 - ADS

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Edinson Cavani et son avenir, le poste d'avant-centre, le statut d'idole du Parc des Princes, ses meilleurs souvenirs avec le PSG... Entretien avec Pedro Miguel Pauleta.

Nouvel ambassadeur de la Ligue 1 Conforama, l'ex-attaquant des Girondins de Bordeaux et du Paris Saint-Germain Pedro Miguel Pauleta évoque la situation d'Edinson Cavani, le poste de numéro 9 ou encore ses meilleurs souvenirs avec le club de la capitale. Entretien avec le Portugais, auteur de 141 buts en championnat entre 2000 et 2008.

Mercredi, le PSG se déplace à Reims en demi-finale de la Coupe de la Ligue BKT. Vous êtes le meilleur buteur de l’histoire de la compétition à égalité avec Edinson Cavani (15 buts). Vous n’avez pas peur qu’il vous dépasse ?
Les records sont faits pour être battus. Et ça me ferait plaisir que ce soit un joueur du PSG qui me dépasse, notamment Edinson Cavani, qui est quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Et s’il devient seul recordman, ça pourrait signifier qu’il sera resté au PSG jusqu’à la fin de la saison. Une bonne nouvelle donc (rires).

« Cavani mérite de bien terminer avec le PSG »

Pour vous, le PSG doit absolument conserver Edinson Cavani ?
Oui, je pense que le PSG sera plus fort avec Mbappé, Neymar, Icardi, Di María et Cavani que sans Cavani. Il y a beaucoup de joueurs de qualité, de la concurrence, mais c’est normal. En cas de blessure ou de suspension, il faut pouvoir mettre sur la pelouse d’autres joueurs sans perdre en qualité. On va entrer dans une période décisive de la saison et il faut pouvoir compter sur tout le monde.

Edinson Cavani vit une saison difficile alors qu’il est l’idole du Parc des Princes. Une situation qui rappelle un peu votre dernière saison au PSG, en 2007/2008, lorsque vous étiez adoré du public et que vous débutiez souvent sur le banc…
Ce sont deux situations totalement différentes. Edinson Cavani ne joue pas beaucoup car il a été blessé et parce qu’il y a Neymar, Icardi, Mbappé, Di María, des joueurs de grande qualité dans l’équipe. Mon cas était un peu différent. L’entraîneur pensait que je devais être sur le banc et j’ai toujours respecté les décisions de mes coaches. J’ai toujours fait passer le club et l’équipe avant ma personne, ce qui était aussi mon rôle en tant que capitaine. Heureusement, j’ai recommencé à jouer au bout d’un moment. C’est dur de ne pas jouer quand tu es l’idole des supporters et que lorsque tu es sur le terrain, tu marques. Ce n’est pas facile à gérer mais j’avais 35 ans à l’époque alors que Cavani en a 32 et qu’il y a 4-5 joueurs aussi talentueux que lui au PSG. J’espère que tout va se passer au mieux pour le club et pour lui car il mérite de bien terminer avec le Paris Saint-Germain.

« Les vrais attaquants auront toujours leur place »

Parmi les attaquants du PSG, quel joueur vous ressemble le plus ?
C’est peut-être Edinson Cavani qui est le plus proche de moi. C’est un vrai buteur, qui abat beaucoup de travail pour l’équipe, qui met de l’intensité pendant tout le match. C’est un vrai 9, qui ne pense qu’à marquer… J’étais un peu comme ça moi aussi. Le style de Mauro Icardi est peut-être un peu moins proche du mien mais il y a également des ressemblances.

Dans le foot moderne, on a l’impression qu’il y a de moins en moins de place pour les 9 à l’ancienne…
C’est vrai, et Paris a la chance d’avoir deux des meilleurs joueurs qui ont encore ce profil. On voit moins d’avants-centres à l’ancienne, c’est sûr. Des joueurs comme Cristiano Ronaldo ou Kylian Mbappé préfèrent venir vers l’axe depuis le côté. Ils marquent beaucoup également mais ce ne sont pas de vrais 9. Il y a peut-être moins d’avants-centres purs mais je ne pense pas que ce type de joueurs va pour disparaître. Certaines équipes jouent sans vrai 9 mais la plupart en utilise encore. Les systèmes évoluent avec les années. Je me rappelle que lorsque je suis arrivé en France, toutes les équipes jouaient en 4-4-2. Après, c’était la mode du 4-3-3. Maintenant, on revoit du 4-4-2, du 4-4-2 en losange, … Mais quel que soit le système, les vrais attaquants auront toujours leur place.

Quel est votre meilleur souvenir avec le PSG ?
Quand tu joues au foot, le plus important, c’est de remporter des titres, aussi bien collectifs qu’individuels. Sur un plan personnel, j’ai terminé deux fois meilleur buteur du championnat. Au niveau collectif, on a joué 4 finales de coupe et on en a gagné 3. C’est ces souvenirs qui me reviennent en premier. Il y a aussi les matchs contre Marseille, l’ambiance spéciale qu’il y avait lors de ces Classicos, un but magnifique de volée que j’avais mis contre Nantes en demi-finale de coupe… Parmi les buts marquants, je me souviens aussi de mon lob contre Barthez lors d’un PSG-OM. Un grand souvenir car c’était un but difficile à mettre, avec une grande importance pour les supporters et parce qu’en face, c’était Barthez, un des meilleurs gardiens au monde. Je me souviens aussi d’un triplé au Parc contre Bordeaux, mon ancien club. J’ai vécu de très bons moments à Paris. Le PSG, c’est un club spécial. Il suffit de jouer au Parc pour s’en rendre compte.