Retrouvez l'interview foot accordée par l'arrière de l'équipe de France et du PSG Nedim Remili à l'occasion du mondial 2019.
Enfant de la banlieue parisienne et grand supporter du PSG, Nedim Remili défend les couleurs de la section handball du club de la capitale depuis l’été 2016. Lors du Mondial 2019, en janvier, c’est le maillot de l’équipe de France que l’arrière de 23 ans portait fièrement pour au final décrocher le bronze. Titré en 2017, Nedim Remili évoquait sa passion pour le football, un sport qu'il a un temps pratiqué avec Adrien Rabiot du côté de Créteil. Entretien.
Nedim, quel club supportez-vous ?
Le Paris Saint-Germain évidemment (rires). C'est mon club de cœur, le club avec lequel j’ai grandi puisque je viens de la région parisienne. Je suis banlieusard, je suis originaire de Créteil, dans le Val-de-Marne. Le PSG m’a tout de suite attiré et je n’ai jamais arrêté de suivre l’équipe. Les premiers maillots que j’ai reçus étaient des maillots du PSG. Mon tout premier, avec le sponsor Thomson, datait d’une des premières saisons post-Ronaldinho. Je l’ai vu jouer mais j’étais encore un peu jeune à l’époque. Je me rappelle mieux des joueurs qui sont arrivés un peu après, les Pancrate etc... Mon frère, qui a presque deux ans de plus que moi, était plutôt supporter de l’OL donc il y avait une petite rivalité entre nous ! D’ailleurs, mon premier match au Parc des Princes, c’était un PSG-OL. Il y avait Pauleta, Luyindula… Et mon frère avait son maillot de Lyon sur les épaules !
« Ma mère gardait Jean-Michel Lesage lorsqu'il était enfant »
Vous vous rendiez au stade régulièrement ?
De Créteil, ce n’était pas très pratique pour aller au Parc des Princes. En revanche, on allait très souvent voir des matchs au Stade Dominique-Duvauchelle. Le quartier du Port, le quartier d’où je viens, se trouve juste à côté. J’essayais de voir un maximum de rencontres, que ce soit au Palais des sports Robert-Oubron pour le hand ou à Duvauchelle pour le foot. A l’US Créteil-Lusitanos, il y avait notamment Jean-Michel Lesage, que ma mère connaissait très bien. Ils viennent de la même cité et ma mère le gardait lorsqu’il était enfant.
Et maintenant que vous portez les couleurs du PSG Handball, allez-vous au Parc des Princes plus souvent ?
Notre emploi du temps est chargé donc c’est compliqué. Mais, en novembre dernier, j’étais en virage pour la réception du LOSC (2-1). J’avais été invité à suivre la rencontre avec les ultras du Collectif Ultras Paris, qui viennent souvent supporter la section handball. Ce match dans le virage Auteuil s’est révélé une expérience particulière et franchement intéressante. Ces mecs-là ne s’arrêtent jamais pendant une rencontre. Parvenir à animer la tribune et à mettre une gentille pression sur l’adversaire tout en suivant le match, c’est quelque chose. Ce n’est pas évident de garder le fil en étant dos au jeu. Et c’est vraiment physique ! On se laisse prendre au jeu.
Pour revenir à votre enfance, est-ce que vous jouiez au foot à l’époque ?
Dans mon quartier, on passait presque tout notre temps un ballon au pied. Sur le terrain, dans la rue, qu’il pleuve ou qu’il neige, on jouait au foot. Au grand désarroi des voisins d’ailleurs (rires). A l’âge de 10-11 ans, j’ai même pris une licence à l’US Créteil-Lusitanos, avec mon frère Meyane. On a fini par arrêter à cause de pépins physiques. Mais un peu plus tard, un jour où l’on jouait tous les deux en bas de notre immeuble, un de nos voisins, qui faisait partie des entraîneurs de l’USCL, a demandé à mon frère de revenir. Meyane lui a répondu : « Ok mais je ramène mon petit frère ! »
« J'ai joué une année avec Rabiot, il était vraiment au-dessus »
Vous occupiez quel poste ?
Comme je suis gaucher, je jouais dans le couloir gauche, au milieu ou derrière. Mais je n’étais pas le plus rapide. Et le seul match que j’ai disputé sur grand terrain, je l’ai joué au poste de numéro 6. Au club, il y avait Adrien Rabiot. J’ai joué une année avec lui, on est de la même génération. Il était vraiment au-dessus des autres. Tu voyais direct qu’il n’était pas du même acabit ! Dans l’équipe, il y avait aussi Thomas Ephestion (aujourd’hui à l’US Orléans après deux saisons au RC Lens).
Pourquoi avoir arrêté le foot ?
Pendant un an, j’ai pratiqué foot et hand en parallèle, avec un match dans chaque sport le week-end. Vers 13 ans, il y a eu un petit accrochage avec un coach car je voulais faire la préparation d’avant-saison avec la catégorie d’âge au-dessus. Ça n’a pas plu et on m’a envoyé en équipe 3. C’est le moment où j’ai basculé à 100% vers le handball. On joue en salle, il fait plus chaud. Ce n’est pas plus mal (rires). Mais on m’a peut-être volé une grande carrière de footballeur !
« Les frères Karabatic sont pas mal au foot »
Et actuellement, avez-vous parfois l’occasion de taper dans le ballon ?
De temps en temps… Je ne sais pas si j’ai le droit de le dire (rires). Je participe à quelques matchs de five pendant les trêves, ça me plaît car le rythme est très intense. Et au PSG Handball, avant les entraînements, on s’échauffe toujours avec 15-20 minutes de foot. Les vieux contre les jeunes ! Thierry Omeyer se débrouille bien. Il est doué dans tous les sports de toute façon. Il y a Benoît Kounkoud aussi. Ce sont les deux plus gros techniciens et ensuite, je ne dois pas être loin derrière. Les frères Karabatic sont pas mal, eux aussi. Ils courent énormément, surtout Luka. Ils te font sentir leur présence ! Nikola, lui, est bon défenseur et encore meilleur aux cages. Avant de se blesser, il m’a pas mal dégoûté !
Y a-t-il des liens entre les différentes sections du PSG ?
Les évènements en commun sont rares mais certains joueurs de l’équipe de foot assistent à nos matchs. C’est le cas de Kylian Mbappé, Thiago Silva ou de Thomas Meunier, qui est souvent venu nous voir. Je m'entends bien avec lui. Marco Verratti est sympa, lui aussi. C’est toujours agréable de pouvoir les rencontrer mais nos emplois du temps respectifs font que ce n’est pas évident. Et lorsque nous avons un jour de repos, nous n’avons pas forcément envie d’aller voir du sport.
Vous avez cité plusieurs noms, quel type de joueurs appréciez-vous justement ?
C'est dur... Il n’y en a pas un qui se dégage en particulier même l'attitude et le côté exemplaire de Cristiano Ronaldo me plaisent. J'aime beaucoup voir Kylian Mbappé et Neymar évoluer évidemment. C’est pour des joueurs comme eux qu’on se met devant un match. Il y a aussi Salah, Mané ou Verratti. J’apprécie les 6 comme lui, qui font la différence à la fois par leurs passes et par leurs dribbles.