Arrivé de l’USL Dunkerque en janvier dernier, Yvann Maçon fait partie des belles promesses du début d'exercice canon de l’AS Saint-Etienne. Titulaire dans le couloir gauche, le Guadeloupéen évoque son parcours ou encore ses changements de poste au fil des saisons.
Yvann, trois victoires, un match nul et une place de leader après quatre journées. Comment expliquez-vous ce très bon début de saison de l’AS Saint-Etienne ?
Par le travail. Cet été, on a fait des bons matchs de préparation. On arrive à transposer notre bonne entente au quotidien sur le terrain lors des matchs. On est vraiment très solidaire entre nous et, pour le moment, ça nous réussit.
Que ce soit à domicile ou à l’extérieur, vous développez le même jeu, avec les mêmes principes. Dès le début d’une rencontre, vous allez tout de suite presser l’adversaire…
C’est une volonté du coach. On travaille ces phases de jeu régulièrement à l’entraînement. Sur le plan physique, ça demande beaucoup d’énergie mais on y met du cœur et c’est payant. On s’est bien préparé pour pouvoir jouer de cette façon toute la saison. Depuis le début, c’est grâce à notre pressing qu’on arrive à gagner les matchs et faire de bonnes performances. Il faut qu’on reste dans cette lignée. En jouant de cette manière, toutes les qualités du groupe sont mises en avant.
Vous êtes né en Guadeloupe, à Baie-Mahault, avant d’arriver en métropole. Pouvez-vous revenir sur vos débuts dans l’Hexagone ?
A l’âge de 15 ans, je suis parti à Castelnau le Crès, dans l’Hérault, où j’ai joué trois ans. Ensuite, j’ai rejoint l’USL Dunkerque, un dirigeant m’avait fait passer une détection et j’ai été pris. Je suis resté deux ans et demi là-bas. La première saison, j’ai disputé quelques matchs en National mais j’ai eu un problème de santé pendant une longue période. C’était compliqué, ça m’a freiné. J’ai su me relever et me battre la saison suivante pour finalement devenir un joueur de l’AS Saint-Etienne, en janvier dernier.
Quel rôle a joué Claude Robin, votre entraîneur à l’USL Dunkerque, dans votre progression ?
Il a été très important dans mon début de carrière. A l’origine, j’ai été formé milieu de terrain et il m’a repositionné comme latéral droit. Il m’a expliqué que ce poste correspondait davantage à mes caractéristiques de jeu et à ce que je pouvais apporter à l’équipe. Aujourd’hui, c’est un poste auquel je prends beaucoup de plaisir et, surtout, où je suis le meilleur sur le terrain. Je ne le remercierai jamais assez.
« J’essaye de me forcer à utiliser mon pied gauche »
La saison passée, vous n’avez pas tout de suite joué après votre arrivée (2 matchs). Quel a été le déclic pour que vous réalisiez un tel début de championnat ?
Les matchs de préparation m’ont fait du bien. Au fur et à mesure, j’ai emmagasiné de la confiance et j’ai été de plus en plus performant. Je ne me suis pas posé de questions, j’ai tout fait pour donner le meilleur de moi-même.
Cette saison, Claude Puel vous aligne comme latéral gauche alors que vous jouiez latéral droit jusqu’ici…
C’est la première fois de ma carrière que je suis positionné à gauche, ça s’est fait naturellement par rapport à la blessure de Gabriel Silva. C’est inédit, mais je commence à prendre mes repères, je prends beaucoup de plaisir depuis le début de saison. A l’entraînement, je joue tout le temps à gauche. J’essaye de me forcer à utiliser mon pied gauche pour qu’au fil des semaines, ça devienne naturel. C’est de cette manière que j’arrive à faire de bonnes performances à ce nouveau poste. Maintenant que j’ai enchaîné quatre matchs dans cette position, je dirais que c’est celle où je me sens le mieux.
En quoi devez-vous adapter votre façon de jouer lorsque vous êtes dans le couloir gauche ?
Les appuis ne sont pas les mêmes, l’orientation du corps non plus et pour contrer les ballons, il faut utiliser un pied différent. Au début, c’était bizarre. Avec les entraînements, j’arrive à m’adapter à la situation dans laquelle je vais me retrouver.
Sur le plan offensif, ça vous permet d’être en position de rentrer à l’intérieur du jeu et de frapper comme on a pu le voir face au FC Nantes…
Exactement. Quand je suis en phase offensive, je suis imprévisible pour l’adversaire. Je peux centrer du pied gauche comme frapper ou centrer du pied droit. Ça apporte le danger. Mon vis-à-vis ne sait pas à quoi s’attendre.
On sait que Claude Puel aime travailler avec les jeunes. Quels conseils vous donne-t-il ?
Il nous aide, nous encadre, il parle beaucoup plus avec les jeunes qui n’ont pas l’expérience du haut niveau. Personnellement, il m’apprend le métier de footballeur professionnel. Tous les petits détails auxquels on ne fait pas attention en amateur mais qu’il faut régler chez les pros. Il insiste beaucoup sur la concentration et le placement. Il me dit de rester focalisé sur la rencontre pendant 90 minutes, voire plus, qu’il faut vraiment rien laisser passer, toujours être actif. Je dois être constant, ça passera par là pour faire une bonne carrière.
Pour rester sur Claude Puel, est-il aussi autoritaire qu’on peut l’entendre avec son vestiaire ?
Il est strict mais ce n’est pas l’armée. On peut rigoler, se chambrer, mais quand c’est l’heure de travailler, il faut savoir être sérieux. Pendant les séances, il ne veut pas qu’on soit dissipé afin d’écouter ses consignes pour toujours être dans l’optique de progresser.
Une bonne saison pour l’ASSE, ce serait quoi ?
Claude Puel ne nous a pas forcément fixé d’objectif, il nous dit de donner le maximum pour être compétitif et finir à la meilleure place. Si on continue comme ça, on sera dans le haut du classement comme on le souhaite. Mais pour l’instant, on se concentre sur le match face à Rennes, samedi. On essaye de faire comme si c’était un match de championnat normal, mais c’est vrai que ce sera une affiche à enjeu. Personne ne s’attendait à un tel début de saison de notre part, on ne va pas changer notre façon de jouer et on verra où cela nous mène.
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