Interview

Dylan Bronn : « Zidane était venu nous coacher »

Dylan Bronn : « Zidane était venu nous coacher »

Interview
Publié le 22/11 à 10:23 - ADS

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Son but en Coupe du Monde contre la Belgique, l’AS Cannes, son passage de la 8e Division à la Ligue 2 BKT, le défenseur international tunisien Dylan Bronn avait profité de son arrivée en Ligue 1 Uber Eats en janvier 2020 pour se confier à Ligue1.fr. Retour sur cet entretien pour redécouvrir l’ex-Grenat.

Même si tu es défenseur, il t'est déjà arrivé de beaucoup marquer puisque tu avais mis 11 buts entre l’été 2017 et février 2019 en Belgique. Y a-t-il une explication derrière cette efficacité ?
Ce n’est pas un aspect que je travaille en particulier mais, plus jeune, quand je jouais sur demi-terrain, j’évoluais au poste d’attaquant. Pareil lorsque je joue avec des amis. Ça fait toujours plaisir de marquer mais ce n’est pas mon objectif premier sur le terrain. Ce que je veux, c’est défendre mon but, que l’équipe soit solide, compacte, et finir le match avec un clean sheet. Si on gagne mais qu’on encaisse un but, ça ne me plaît pas. Ma mission n’est pas accomplie. Je suis encore plus déterminé à garder ma cage inviolée qu’un gardien, je suis un psychopathe sur ça (rires).

Tu avais 24 ans lorsque tu as découvert la Ligue 1 Uber Eats en janvier 2020, après un parcours particulier…
J’ai une trajectoire atypique puisque je n’ai pas fait de centre de formation. J’ai fait toutes mes années chez les jeunes à l’AS Cannes, à l’exception d’une saison lors de laquelle je suis parti dans un club du coin, avant de revenir à Cannes. Je n’ai fait qu’un an avec les U19 Nationaux. J’étais encore amateur il y a un peu plus de 4 ans et il y a 5 ans, je jouais dans l’équivalent de la 8e division, même si c’était à l’AS Cannes, un club structuré. Et à l’été 2016, je suis passé de la 8e division à la Ligue 2 en signant à Niort. Derrière, ça s’est enchaîné.

A la fin de la saison 2013/2014, alors que tu commençais à jouer avec la CFA de l’AS Cannes, le club a été rétrogradé administrativement. Est-ce que tu t’imaginais devenir professionnel à cette époque ?
Pas spécialement. C’était compliqué dans la tête au moment de la rétrogradation administrative. J’ai intégré la CFA (la N2 actuelle) de l’AS Cannes à 18 ans et ça revenait presque à évoluer en Ligue 2 ailleurs. Je côtoyais des joueurs de très haut niveau comme Mickaël Cerielo, qui a joué en Ligue 2, ou Malek Chergui. Il y avait du beau monde, des joueurs d’excellent niveau pour la CFA et le National, censés faire remonter le club. Avec la rétrogradation en DHR, je me suis posé beaucoup de questions. Mes espoirs s’envolaient un peu mais j’ai continué à m’entraîner de mon côté avec mon grand frère et mon coach sportif Christian Maccario. Je suis resté au club avec l’idée de me montrer et d’avoir une chance au plus haut niveau. Ça a fini par payer puisque je joue aujourd’hui en Ligue 1 !

Es-tu encore avec certains de tes coéquipiers de l’époque ?
Bien sûr, j’ai joué avec Vincent Koziello et Enzo Crivelli, qui sont nés en 1995 comme moi, et je suis en contact avec eux presque tous les jours, notamment via les réseaux sociaux. A mon époque, il y avait aussi Thomas Touré (ancien de Bordeaux et Sochaux) et Jérôme Prior. Alexandre Mendy, un très bon ami à moi, est aussi passé par l’AS Cannes. On jouait ensemble quand on avait une douzaine d’années. Et chez les anciens joueurs, quand j’étais tout petit, Zinedine Zidane était venu nous coacher lors d’un entraînement. Son adjoint au Real Madrid, David Bettoni, coachait les U19 quand j’étais en U17. J’ai également rencontré Bruno Bellone et Bernard Lambourde, qui est passé par Chelsea, ainsi que Johan Micoud, qui avait pris la présidence du club. Il y a eu beaucoup de beau monde à l’AS Cannes...

« Javier Pastore m’avait vraiment impressionné »

Tu rejoins ensuite les Chamois Niortais avant la saison 2016/2017…
Je devais jouer en équipe réserve au départ mais après deux semaines de préparation, les blessures se sont accumulées en équipe première et l’entraîneur m’a passé un coup de fil en urgence. Je devais venir dépanner quelques jours puis retourner en réserve. Et finalement, le coach Denis Renaud a décidé de me garder avec lui pour toute la saison.

Avec Niort, tu as notamment croisé la route du PSG en Coupe de France…
Toute ma famille était en tribune à René-Gaillard, c’est un super souvenir. Mais le terrain, c’était vraiment la guerre… Il pleuvait fort, il y avait beaucoup de vent… Même Paris n’arrivait pas à mettre son jeu en place tellement le terrain était catastrophique. On en a profité mais ils nous ont quand même battus 2-0 en faisant la différence dans les 10 dernières minutes. C’est dommage parce qu’on a bien tenu mais quand ils ont appuyé sur l’accélérateur… Ils ont marqué sur coup de pied arrêté et sur un exploit de Pastore. Il m’avait vraiment impressionné. Dès qu’il est entré, on a vu qu’il était au-dessus techniquement.

Tu es international tunisien depuis début 2017. En sélection, tu côtoies beaucoup de joueurs qui évoluent en France ou sont passés par l’Hexagone. De qui es-tu le plus proche ?
Wahbi Khazri ! C’est mon bon ami de la sélection. On est tout le temps ensemble. A chaque rassemblement, on est collés, on ne se lâche pas. On est également en chambre ensemble. C’est un super bon ami, quelqu’un de très bon conseil. J’apprécie aussi Saîf-Eddine Khaoui et Ellyès Skhiri. Tous les quatre, on forme une petite bande (rires). Je ne les connaissais pas avant d’arriver en sélection mais on a tout de suite accroché.

Avec l’équipe de Tunisie, tu as déjà disputé la Coupe du monde en 2018, tu as atteint les demi-finales de la CAN 2019… Quel est ton meilleur souvenir en sélection ?
C’est mon but lors du Mondial contre la Belgique (défaite 5-2), ça restera gravé à vie. C’est un tout qui fait que je m’en souviendrai à tout jamais. Je marque un but en Coupe du monde et 5 minutes après, je suis obligé de sortir parce que je me blesse au genou… Je jouais en Belgique en plus donc, quand je suis rentré à Gand, je voyais que les gens étaient contents pour moi. Mais je ne sais pas s’ils auraient eu la même réaction si on avait gagné (rires).