Depuis deux ans et la première sélection avec les Bleus de Marcus Thuram contre la Finlande, 12 ans après la 1ère avec la France de son père Lilian, il y a de la concurrence pour les Djorkaeff (Jean et Youri) et les Stopyra (Julien et Yannick). Car la famille Thuram écrit depuis une nouvelle page de l’histoire de l’Equipe de France avec la présence de Marcus dans la liste des Bleus pour cette Coupe du Monde. Après les 142 sélections de Lilan Thuram, un record, c'est au tour de Marcus de faire briller le nom des Thuram en Bleus avec 6 capes, dont déjà deux dans ce Mondial. Né en Italie, formé en France et star en Allemagne, tel est le parcours de l'attaquant français qui s'est donc fait un prénom, après avoir été dans l'ombre de son champion du Monde et d'Europe de père.

« Être vu comme « le fils de », c’est quelque chose que je n’aimais pas du tout ! Je ne comprenais pas tout ça. Parfois, quand je jouais et que je marquais en ayant fait un bon match, j’entendais : « Il joue parce que c’est le fils de Lilian Thuram ». Moi, je ne comprenais pas puisque j’avais marqué. Donc le gardien, il me laisse marquer parce que je suis le fils de Lilian Thuram ? Voilà ce que je me disais. Heureusement, grâce à mes performances, les gens qui disaient ça ont vite arrêté et vu que j’avais le niveau pour jouer. », racontait Marcus en 2019 à Onze Mondial. « Il a la particularité d’être le « fils de » et je pense que ça doit faire énormément plaisir à son papa, Lilian, mais ça passe au troisième plan. Le mérite, C’est Marcus qui l’a », avait ainsi expliqué Didier Deschamps en novembre 2020, au sujet de la première convocation de l'actuel joueur de Gladbach.

En juin 2020, après une découverte réussie de la Bundesliga avec Mönchengladbach, un Jocelyn Gourvennec inspiré, son ancien coach en Bretagne, évoquait l’Equipe de France pour Eurosport.fr : « Il a le talent pour ça. L'intelligence aussi. Et un environnement sain qui le poussera à aller plus loin. Il a vraiment beaucoup de cartes dans son jeu ». Depuis, l’ancien Guingampais a notamment découvert la Ligue des Champions et atteint la barre des 10 buts sur une saison à deux reprises, dont cette saison, depuis 2019/20.

Débuts à Sochaux et éclosion à Guingamp

Formé au FC Sochaux-Montbéliard, qui l'a recruté après sa dernière année à l'INF Clairefontaine, l’attaquant a effectué ses débuts en Ligue 2 BKT à 17 ans, en mars 2015. Une saison marquée par sa victoire en Coupe Gambardella - qu’il a qualifié « de déclic » pour sa carrière - et un but lors de finale remportée face à l’OL. S’il n’a ensuite surtout appris à devenir professionnel dans le Doubs sous la houlette d'Eric Hély et Omar Daf, il a décroché le titre continental avec les U19 (2016) pour ensuite connaître une progression fulgurante et confirmer tout le talent aperçu chez les Lionceaux.

C’est à l’En Avant Guingamp avec Gourvennec et Kombouaré, cette fois en Ligue 1 Uber Eats, que Marcus Thuram passe un nouveau cap ; même si cette aventure s’est terminée par une relégation et un pénalty décisif manqué face à Rennes en mai 2019 (1-1). Il y a découvert la Ligue 1 en 2017 et y compile 12 buts en deux saisons avant ses 21 ans. 

« Je pense que c’est mon plus gros changement, ma plus grosse évolution durant ces deux années. J’ai rencontré Antoine Kombouaré qui m’a fait mûrir énormément. Je retiens surtout la personne que j’étais en arrivant et celle que je suis en quittant le club. », confiait-il après son départ de Bretagne.

Sa dernière saison dans l’hexagone est aussi marquée par une finale de Coupe de la Ligue BKT, perdue face à Strasbourg. Malgré l'issue, Thuram a illuminé cette Finale au Stade de France avec une grande générosité à l'image d'un rush de 50 mètres dans les dernières minutes et de son abattage défensif, notamment face aux centres de Kenny Lala.

Avant cela, il avait signé un exploit face au PSG, quintuple tenant du titre. Un match au cours duquel il donne la victoire aux siens en convertissant un pénalty, juste après en avoir raté un premier. Preuve que même avant de revêtir le maillot bleu, Marcus partageait déjà avec son père une vraie force de caractère.