Hatem Ben Arfa - FC Girondins de Bordeaux
J14

Bordeaux : Un pour tous, tous pour Hatem

Bordeaux : Un pour tous, tous pour Hatem

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Publié le 12/12 à 18:20 - AFP

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En deux mois et quelques coups de génie, Hatem Ben Arfa a mis tout le monde d'accord aux Girondins de Bordeaux, galvanisant un effectif prêt à souffrir pour lui. Du gagnant-gagnant à vérifier dimanche à Lille en Ligue 1 Uber Eats (17h).

La scène s'est déroulée dimanche dernier, au milieu de la deuxième mi-temps face au Stade Brestois 29 (1-0). Servi sur le côté droit, Hatem Ben Arfa aurait pu jouer simple en trouvant un partenaire démarqué ou un décalage, mais il a préféré une autre option plus courante dans les cours de récréation ou dans les vidéos dédiées à Diego Maradona.

Au diable la frustration que certains de ses coéquipiers ont pu ressentir sur cette action. Pendant 20 secondes, "HBA" a confisqué le ballon, effectuant 25 touches de balles avec passements de jambes, accélérations, changements de direction, en se sortant sans dommage des prises à deux, voire à trois des Bretons, mais sans aller jusqu'au but de Gautier Larsonneur.

Il réservera cette chute pour le « money-time » avec une frappe tendue du gauche faisant basculer le match, comme face au Stade Rennais il y a deux semaines. Deux buts pour deux victoires (1-0) et si on y ajoute les deux passes amenant les deux buts girondins à Paris (2-2), on n'est pas loin de la perfection statistique pour un joueur resté inactif pendant presque un an. Alors autant en profiter.

Créateur hors pair

« Faire contre mauvaise fortune, bon cœur » pourrait être le nouvel adage des Bordelais qui se morfondaient ces derniers mois et ont surement trouvé en Ben Arfa la boussole médiatique qui leur manquait. « Hatem est un joueur libre et l'équipe doit s'organiser en fonction de là où il est », insiste son entraîneur Jean-Louis Gasset, comme pour signifier la prise de pouvoir de ce créateur hors pair.

« C'est même surprenant les kilomètres qu'il fait, constate Gasset. Je le vois à certains moments revenir, se replacer, laisser quelqu'un en haut et venir à sa place. Il est bien dans l'esprit et bien dans sa tête et ça se voit ». Posséder un facteur X change fondamentalement une équipe, sur le plan du jeu et du mental. « C'est un joueur qui nous donne plus de qualités, reconnait le défenseur brésilien Pablo. On fait des choses différentes par rapport au début de saison, au niveau de la concentration, de l'état d'esprit. Ben Arfa a un potentiel énorme, en un contre un il est difficile à marquer ».

Savoir se sacrifier

« S'il peut s'exprimer comme ça, c'est qu'il y a les mecs autour qui font en somme qu'il puisse le faire. L'accepter, c'est faire preuve d'intelligence », souligne l'ancien capitaine lillois Rio Mavuba, revenu aux Girondins, son club formateur, comme entraîneur-adjoint de la réserve. Sans aller jusqu'à évoquer une "Ben Arfa dépendance", Mavuba préfère évoquer le côté « très influent » de "HBA" comme tous les grands joueurs, « un rôle qu'il assume pleinement ».

« Quand un facteur X est là, ça apporte plus de confiance au groupe et ça crée plus de crainte chez l'adversaire, poursuit l'ancien milieu international. Évidemment, il y a un minimum à faire pour ces créateurs en termes de repli défensif car ce n'est pas facile de jouer à 10 ».

Mavuba se remémore sa période lilloise couronnée d'un titre de champion en 2011. « Quand j'avais des gars comme Eden Hazard ou Gervinho à côté de moi, je me disais "chacun ses qualités". Quand tu sais que tu as des joueurs qui peuvent te faire gagner, tu dois te sacrifier, tu te dépouilles plus, et tu leur donnes le ballon. Le plus dur aujourd'hui, c'est de marquer des buts et ces mecs-là, sur une action, peuvent te changer le cours d'un match ».