Bilan

FC Lorient : la légendaire efficacité des attaquants

FC Lorient : la légendaire efficacité des attaquants

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Publié le 05/11 à 19:30 - LFP

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Le jeu offensif historiquement pratiqué par le FC Lorient a permis à de nombreux buteurs d’y briller. Wissa a succédé aux Malm, Darcheville, Koné, Aliadière, Gameiro ou encore Aboubakar.

Le FC Lorient est un club à l’environnement propice à l’épanouissement. Par le passé, des joueurs tels que Jocelyn Gourvennec, Stéphane Pédron, Seydou Keita, Laurent Koscielny, les frères Ayew, Christophe Jallet ou encore Morgan Amalfitano, Denis Bouanga et André-Pierre Gignac s’y sont révélés. Mais pas seulement.

A l’image de ce dernier, qui y avait découvert le haut niveau à 19 ans en 2004/2005, les Merlus ont développé comme talent celui de profiter au mieux des qualités de ses buteurs, et ainsi de les faire percer au plus haut niveau. Au sein de l’attaque la plus prolifique de Ligue 2 BKT la saison dernière (45 buts), cela a été le cas de Yoane Wissa, successeur d’Alexis Claude-Maurice parti chez les Aiglons en Ligue 1 Uber Eats (août 2019). Troisième du classement des buteurs (15 buts, dont dix en déplacement), l’attaquant de 23 ans a fait profiter aux Lorientais de son excellente entente avec Pierre-Yves Hamel qui lui a notamment adressé quatre de ses six passes décisives en Ligue 2 BKT. De retour dans l'élite cet été, Wissa n'a pas perdu sa belle efficacité. En 9 matchs de Ligue 1 Uber Eats, il a déjà fait trembler les filets à 4 reprises, de quoi pointer à la 10e place du classement des buteurs.

Disposer d’éléments offensifs performants n’est donc pas nouveau pour un FC Lorient qui a longtemps profité pour son recrutement des inspirations de Christian Gourcuff, le coach de trois des quatre montées du club (1998, 2001, 2006). Des Bretons qui ont pu compter sur des attaquants inspirés à plusieurs occasions, notamment lors de leurs deux premières accessions en Ligue 1 Uber Eats.



1ère montée : Bouafia et Malm d’attaque

Lors de l’historique saison de la première montée du club en Ligue 1 Uber Eats (1997/98), sa 11e à la tête de l’équipe, le légendaire coach met sur pied une attaque qui finira l’exercice avec le plus grand total de buts (68). Presque à la surprise générale. Car le duo composé de Robert Malm (16 buts) et Ali Bouafia (15 buts), appelé à faire oublier l’historique Bernard Bouger (18 buts la saison précédente), est nouveau et incertain. « Christian met en place la partition, nous, on l'exécute. Il y a indéniablement une griffe Gourcuff », déclarait à l’époque la recrue Ali Bouafia.

A 33 ans, celui-ci (23 buts en 60 matchs au club) – qui avait alors déjà connu le bonheur d’une montée avec l’OL en 1989 – débarque en cours de saison au sein d’une équipe de jeunes. « Je sortais d’une saison compliquée à Sochaux. J’étais sans club puis Lorient m’a contacté alors que la saison avait démarré. Je suis venu sans hésiter », s’est remémoré l’ex-Merlu sur le site du FC Lorient. « C’était un club déjà connu pour son jeu de qualité, pour son beau football. Mais c’est un club qui avait entamé une saison sans grandes ambitions. L’ambition est venue au fil des matchs et des résultats positifs ».

Une arrivée tardive qui ne l’empêche pas de signer la saison la plus accomplie de sa carrière dans une position de neuf et demi, en inscrivant comme un symbole le but officialisant la montée lorientaise contre Wasquehal, à quatre journées de la fin (1-0). « À ce moment-là, je ne suis plus sur terre, mais sur une autre planète, avec des étoiles plein la tête », se rappelait l’attaquant Algérien en 2016 pour Ouest France. De ses associations offensives, Bouafia confiait : « J'étais le point d'appui et parfaitement complémentaire de Malm et d'Oyawolé, dont la vitesse faisait merveille. »

Son partenaire d’attaque arrivé de Saint-Brieuc au début de la saison, Robert Malm, réalise également à 24 ans sa saison la plus riche en buts avec une 7e place au classement des buteurs de Ligue 2 BKT. L’attaquant s’offre trois doublés à domicile sur la saison (11 buts marqués au Moustoir) lors de nets succès contre Gueugnon (en deux minutes), Caen et Saint-Etienne. « C’était génial. Personnellement, j’avais marqué 16 buts dans le jeu, aucun sur coup de pied arrêté », s’est récemment rappelé l’attaquant lorientais sur le site du club.

Séduit par le jeu de ses Merlus, le public investit alors comme jamais le Moustoir, en faisant plus que doubler son affluence (+ de 7.000 spectateurs de moyenne sur la saison). Transformant ainsi ce stade en forteresse et en superbe terrain de jeu (2,2 buts inscrits en moyenne). En se remémorant cette aventure, Christian Gourcuff estimait que cette « première montée correspondait à une année extraordinaire sur le plan du spectacle et de la communion avec le public. On avait passé des soirées exceptionnelles au Moustoir. Ça restera mon meilleur souvenir d’entraîneur avec une équipe au diapason sur les plans technique et humain. » 

Darcheville et Kroupi, comme des frères

En 2000/2001, trois saisons après la première, le FC Lorient accède pour la deuxième fois de son histoire à la Ligue 1 Uber Eats, en bouclant l’exercice en 2e position (un point derrière Sochaux). Et le club joue encore un tour à ses concurrents en déjouant les pronostics avec deux nouvelles révélations en attaque.

Car cette montée a été une nouvelle fois construite sur le jeu ; les Lorientais de Gourcuff finissant avec la 2e meilleure attaque (58 buts). Une ligne offensive au sein de laquelle figure Eli Kroupi qui termine sur le podium des buteurs (3e, 15 buts). Resté muet lors de ses six premiers mois au club, l’Ivoirien s’est ensuite révélé à 21 ans à travers une entame de saison musclée (6 buts lors des 6 premières journées), contribuant à une série d’invincibilité de 14 journées lors de la phase aller !

Son association avec « son grand-frère » Jean-Claude Darcheville, de quatre ans son aîné qui l’avait pris sous son aile quelques temps auparavant au Stade Rennais F.C., a porté l’équipe bretonne. Dans sa deuxième saison lorientaise, le Guyanais a scoré 11 fois en championnat (10e meilleur buteur), son plus faible total en trois ans. « C'est une puissance phénoménale. Il a une capacité à faire mal à une équipe dans la profondeur », disait de lui Christian Gourcuff. Le coach s’est lui-même chargé d’enrôler Darcheville dans le Morbihan, en 1999, quatre ans après l’avoir découvert lors d’un tour de Coupe de France disputé en Guyane avec des Merlus victorieux mais qui concèdent toutefois trois buts, dont un doublé du musculeux attaquant. « Evidemment, en matière d'endurance, il avait des limites. Mais dans la vitesse, dans la puissance, c'était le top », avait rappelé coach Gourcuff à l’annonce de la retraite du joueur en 2011.

Malgré ce lien avec celui qui lui a permis de se relancer après un passage timide dans les Midlands au cœur de l’Angleterre, au sein du mythique club de Nottingham, la meilleure saison de Darcheville (44 buts en 102 matchs au club) a lieu en Ligue 1 Uber Eats sans Gourcuff. En 2001/2002, le surpuissant attaquant s’épanouit pleinement sous les ordres d’Angel Marcos puis Yvon Pouliquen, avec 19 buts au compteur (3e meilleur buteur de la saison !) et au passage un triplé dans le derby contre Guingamp (6-2), en mars 2002. Sans pour autant empêcher le club – vainqueur de la Coupe de France en mai – de terminer à la dernière place du classement.

En 2018, Eli Kroupi est revenu sur son entente avec Darcheville chez les Merlus, permettant au club de revivre une montée en 2001, sur footdavant.fr : « Ma complémentarité avec Jean-Claude Darcheville était le fruit de notre belle amitié. Nous étions très potes en dehors du terrain. Du coup, nous arrivions à nous trouver plus facilement en match. Je pense qu’on a fait peur à beaucoup de défenseurs (rires). Pour nous, le foot était un jeu. On prenait un plaisir fou. »

2004/2005 : Baky Koné, petit mais costaud

Si une fois de retour en Ligue 2 BKT en 2002/2003, les Merlus finissent aux portes de la montée (4es) avec un duo d’attaque Kroupi-Loko bien connu, la saison suivante est marquée par la découverte d’un diamant de seulement 1,63m. Lors de son expérience au Qatar, Christian Gourcuff a en effet repéré l’Ivoirien Bakari Koné. « Lorsque Christian est rentré en France pour les vacances, je suis revenu avec lui. Lorsqu’il a signé au FC Lorient, il a demandé à ce que je fasse un essai. On m’a donné la chance de pouvoir m’éclater, c’est ce que j’ai fait », a expliqué le joueur sur le site du club breton.

Le lien entre les deux hommes est comme l’a décrit l’attaquant dans Ouest France en 2009 : « Le mot amitié n'est pas assez fort en ce qui nous concerne. C'est lui qui m'a aidé à venir en France, sa famille m'a fait obtenir le visa et m'a accueilli quelque temps. Il m'a tendu la main, c'est comme un père pour moi. Il m'a placé sur le bon chemin. »

Gourcuff façonne donc ce joyau déjà passé entre les mains de Jean-Marc Guillou à l’académie Sol Béni d’Abidjan. Capable de placer des accélérations foudroyantes, Bakari Koné (33 buts en 72 matchs au club) ne met pas longtemps à s’adapter à la Ligue 2 BKT en marquant dès sa deuxième apparition face au HAC, le 10 août 2003. Son premier été en Europe se révèle fructueux avec 5 buts lors de ses 9 premiers matchs avec le FCL. S’il score un total de 9 réalisations lors de cette saison 2003/2004, qui voit le club manquer la montée pour une marche (4e), la suivante est bien plus florissante !

A 23 ans, Koné est totalement épanoui et collectionne les grandes performances pour terminer à la fois meilleur buteur et meilleur joueur du championnat ! Auteur de 24 buts, l’Ivoirien réussit deux triplés et quatre doublés. Et ce malgré des défenses adverses prévenues par le phénomène qui boucle la saison en inscrivant 55% des buts lorientais. Insuffisant toutefois pour éviter une 14e place en fin de saison au club qui a en parallèle vu débuter André-Pierre Gignac (2 buts en 13 rencontres). Koné, lui, a quitté le club pour grimper à l’étage du dessus (OGC Nice puis l’OM), non sans avoir rappelé la recette locale qui permet autant d’éclosions. « C’est un club très familial. Ce sont des conditions idéales pour donner la chance aux jeunes joueurs. On peut montrer de quoi on est capable. Je pense que je n’aurais pas pu réussir autant dans un autre club. Le coach avait confiance en moi ». Le FC Lorient a patienté une saison supplémentaire pour à son tour revenir en Ligue 1 Uber Eats, pour la troisième fois de son histoire.

Audel, présent la saison de la montée

Cette troisième accession est la plus difficile et tardive, puisque les troupes de Gourcuff la valide dans les derniers instants de la saison, en conservant leur meilleure différence de buts face au SM Caen à la 3e place. Forcément, le FC Lorient a misé sur d’autres éléments encore méconnus : Kemal Bourhani et Johan Audel. Arrivé en prêt du LOSC où il joue peu, ce dernier (22 ans) apporte ses 8 buts, quand Bourhani termine top buteur maison (10 buts), après plusieurs saisons à Guingamp, dont les deux dernières marquées par seulement 5 unités en 32 apparitions. Preuve une nouvelle fois de la capacité de Gourcuff à obtenir le meilleur de ses attaquants. « J’ai vécu une grosse saison avec mes 8 buts et 9 passes décisives. L’équipe jouait bien au ballon avec Christian Gourcuff, qui est le meilleur entraîneur que j’ai connu », a confié Audel en 2014 dans Presse Océan. Une aventure qui tourne malgré tout court, Claude Puel et le LOSC souhaitant son retour après un si bel exercice en Ligue 2 BKT.

Une fois en Ligue 1 Uber Eats, les Merlus n’ont pas perdu leurs bonnes habitudes. Lors des 11 saisons de rang passées ensuite à ce niveau, le club a vu défiler plusieurs attaquants qui ont eux aussi trouvé des conditions parfaites pour s’exprimer. Rafik Saïfi, Kévin Gameiro, Jérémie Aliadière, Vincent Aboubakar et Benjamin Moukandjo, tous y ont montré leur capacité à marquer, parfois même beaucoup.

Certains ont ainsi rivalisé avec les meilleurs goleadors de Ligue 1 Uber Eats et la plupart y ont réalisé leurs saisons les plus abouties dans l’Hexagone. Ce qui a contribué à voir le FCL pointer dans le top 10 cinq fois entre les saisons 2007/08 et 2013/14.

En 2007/08, l’élégant Rafik Saïfi compile à lui seul 44% des réalisations d’une attaque bretonne en berne en Ligue 1 Uber Eats… Ses 14 réalisations lui permettent de se hisser à la 7e place du classement des buteurs, alors que le club dispose de l’avant-dernière attaque du championnat.

Avec Gameiro, Lorient tire le gros lot

Si les Merlus terminent pour la première fois dans le top 10 de la Ligue 1 Uber Eats (10e, 07/08), l’attaquant qui va permettre au club d’obtenir le meilleur classement de son histoire (7e en 09/10) n’est alors pas encore au club. Le départ de Gignac à Toulouse conduit le FC Lorient à investir sur un autre espoir du championnat venu de l’autre bout de la France.

A 21 ans, Kévin Gameiro est encore au RC Strasbourg Alsace, où il a trouvé une place dans le onze alsacien en inscrivant 6 buts. En Bretagne à partir de l’été 2008, le finisseur monte en puissance pour terminer top buteur du club lors de ses trois saisons. Et cela en étant lui aussi couvé par Gourcuff. « Il m'a donné sa confiance dès notre première conversation au téléphone : "Si tu signes chez nous, je te laisserai titulaire pendant les dix premiers matchs, même si tu es nul !" », expliquait l’attaquant au JDD en novembre 2016.

Il profite au maximum des services de Fabrice Abriel, Marama Vahirua et Morgan Amalfitano, qui lui réservent 9 passes décisives en 2010/11 ! Après avoir scoré 11 puis 17 fois, pour finir à une longueur de Mamadou Niang (OM) chez les buteurs en 2010 sans avoir tiré de pénalty, Gameiro claque 22 buts la saison suivante pour une nouvelle 2e position au classement des buteurs (derrière Moussa Sow), avec notamment un triplé contre Bordeaux et quatre doublés.

Sélectionné à cinq reprises en équipe de France lors de cette période lorientaise, Kévin Gameiro fait mieux que les Gignac, Koscielny, Jallet, tous appelés en Bleus après leur passage dans le Morbihan. De quoi en faire une légende du club.

Christian Gourcuff expliquait dans Le Parisien en quoi le système lorientais a contribué à faire de Gameiro un joueur de niveau international : « A Lorient, l’équipe jouait pour lui. Il enrichissait le jeu collectif. Kévin a toujours évolué dans un système en 4-4-2, avec le soutien donc d’un autre attaquant. Il formait un duo très complémentaire avec Morgan Amalfitano en soutien. Amalfitano décrochait et lui jouait dans la profondeur et dans les intervalles, sur la base de passes courtes », avant d’estimer que «les meilleures saisons lorientaises ont été quand Kévin évoluait devant ».

De plus, aucun Merlu n’a encore autant scoré sur une même saison de Ligue 1 Uber Eats que Kévin Gameiro. Ce dernier a confirmé l’importance de cette étape morbihannaise dans sa carrière : « J'ai appris à penser collectif, à déplacer la défense adverse pour créer des espaces. Au bout de trois saisons, le 4-4-2 n'avait plus de secrets pour moi. Gourcuff a été le plus important de tous mes entraîneurs. Sans lui, je n'aurais jamais atteint le niveau international ».

La seconde jeunesse d’Aliadière

Au départ de Gameiro pour le PSG, Gourcuff va chercher Jérémie Aliadière (26 buts en 89 matchs au club en Ligue 1 Uber Eats). Loin d’être un novice (28 ans), l’attaquant découvre toutefois l’Hexagone. En 2012/13, après une saison d’adaptation (2 buts), l’ancien Gunner prolonge au club et brille à son tour pour transformer un pari audacieux en totale réussite. Car avant de se relancer en Bretagne pour inscrire 15 buts lors de sa 2e saison, Aliadière « était au fond du trou. Je n’étais pas bien et je ne voulais plus continuer ». L’air du Morbihan l’a transformé. Et l’histoire bégaie pour un autre attaquant. Un qui lui non plus n’oublie pas de souligner l’importance de Gourcuff : « Je le connaissais de nom avant, mais travailler avec lui tous les jours est une expérience formidable. Il a ce schéma tactique que l'on garde tout le temps mais dans lequel on a une grande liberté pour jouer. Il est excellent et la confiance qu'il me donne est aussi la clé de ma réussite ».

Aboubakar se transforme

Vincent Aboubakar (17 buts en 37 matchs au club en Ligue 1 Uber Eats) est un énième exemple du flair de Christian Gourcuff. « Les gens ne m’attendaient pas » disait-il en mai 2014 après avoir atteint la barre des 15 buts en Ligue 1 Uber Eats… L’entraîneur a en effet misé sur le Camerounais de 21 ans, laissé libre par le VAFC. « Lorient est une équipe qui aime jouer au ballon. C’est une des raisons qui m’a motivé à venir. Le système de jeu du club me plaît beaucoup. Je viens ici pour travailler et progresser au sein d’un groupe de qualité », ambitionnait le joueur à son arrivée en 2013. Gourcuff avait lui déjà ciblé l’athlétique Africain : « Il y a deux ans, nous avions envisagé son arrivée. C’est un joueur qui a une grosse marge de progression. Paul Le Guen m’en avait dit beaucoup de bien lorsqu’il était sélectionneur du Cameroun. J’espère qu’il trouvera à Lorient un contexte favorable pour progresser », confiait le coach sur le site du club.

Une fois encore, les résultats n’ont pas tardé à arriver. Aboubakar finit sur le podium des buteurs en scorant 16 buts dès sa 1ère saison ! Une véritable révélation pour celui qui n’avait trouvé le chemin des filets que 2 fois en 28 matchs la saison précédente dans le Nord… Forcément, le Lion Indomptable est un autre attaquant qui n’a pas manqué d’afficher toute sa reconnaissance à son coach : « C’est quelqu’un qui compte beaucoup pour moi. Il m’a fait progresser et je tenais à le remercier pour tout ce qu’il m’a apporté », déclarait le joueur une fois inscrit le but de la victoire à Nice à la 92e minute de jeu (1-2, avril 2014), après avoir supplié son coach de ne pas le remplacer quand il s’aperçut que Bryan Pelé accélérait son échauffement. Une semaine plus tard, Aboubakar s’offrait un doublé et une passe décisive en 33 minutes comme supersub face à Montpellier (4-4).

Après le surprenant Aboubakar, les Merlus et Sylvain Ripoll, ancien adjoint et successeur de Gourcuff sur le banc, ont misé sur Jordan Ayew, six saisons après son frère aîné, André (au club à 18 ans). A 22 ans et après l’expérience de la Coupe du Monde 2014 avec le Ghana, l’ancien Marseillais y signe à son tour sa saison la plus prolifique en Ligue 1 Uber Eats avec 12 unités, permettant au FCL de voir un nouvel attaquant terminer dans le top 10 du classement des buteurs (10e, 2014/15). Reprochant à l’OM de ne pas lui avoir « fait confiance » lors de son arrivée en Bretagne, Jordan Ayew a frappé très fort lors de son passage à l’Orange Vélodrome en s’offrant un doublé et délivrant une passe décisive contre l’OM en avril (3-5).

Si le mentor Gourcuff est parti depuis 2014, Ripoll s’appuie également sur des talents offensifs prometteurs. Après Ayew, l’ancien milieu lorientais – 21 ans passés au club, joueur lors des montées de 1998 et 2001 – fait confiance à un autre buteur africain : Benjamin Moukandjo. Tout comme Darcheville et Kroupi avant lui, il a été formé au Stade Rennais avant de découvrir la Ligue 1 Uber Eats ailleurs (AS Monaco) et de venir s’épanouir dans le système offensif lorientais. Comme d’autres avant lui, le Camerounais est très vite dans son élément en Bretagne, à tel point qu’il accumule les buts décisifs, dont un à Louis-II face à son ancien club (2-3) ou encore à l’Orange Vélodrome (1-1) et un doublé à Guingamp (2-2), rapportant au total 11 points supplémentaires aux siens. Crédité de 11 buts à la mi-saison, le Camerounais partage la 2e place du classement des buteurs avec Batshuayi (OM).

Auteur de 13 réalisations lors de ses deux saisons dans le Morbihan, Moukandjo termine 8e au classement des buteurs en 2015/16, quatre places devant son compère Majeed Waris (11 buts). Démontrant une fois encore l’efficacité des attaquants quand ils endossent le maillot orange et noir. De retour en Ligue 1 Uber Eats après trois ans d’absence, le FC Lorient de Christophe Pélissier dispose peut-être déjà dans ses rangs du prochain Kroupi, Baky Koné, Gameiro ou encore Aboubakar. Tout en n'ayant qu’une maigre expérience de la Ligue 1 Uber Eats, Yoane Wissa, Adrian Grbic, Terem Moffi ou encore Pierre-Yves Hamel ambitionnent de marcher dans les pas de leurs glorieux aînés...