Bilan

Analyse : Le RC Lens à son Haise

Analyse : Le RC Lens à son Haise

Bilan
Publié le 06/10 à 10:02 - Stats Perform

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Pour la 2e fois de rang, le RC Lens aura les honneurs de l’affiche du dimanche soir. Après son succès contre l’OL (1-0), le club artésien retrouvera le LOSC pour le choc de cette 10e journée avec un derby qui promet !

Depuis son retour en Ligue 1 Uber Eats en 2020, le RC Lens ne cesse de surprendre. Après 2 saisons convaincantes achevées à la 7e place, le RCL semble avoir passé la vitesse supérieure en 2022/23 en réalisant le meilleur départ de son histoire (21 points en 9 matchs). Un résultat à mettre au profit de Franck Haise qui affiche la meilleure moyenne de points par match pour un entraîneur des Sang et Or dans l’élite (1.65 – soit 140 unités en 85 rencontres), un petit centième de plus que le Druide Daniel Leclercq qui les avait menés au titre de champion de France en 1997/98.

Encore invaincu en Ligue 1 Uber Eats cette saison avant le LOSC-Lens, le Racing reste même sur 17 rencontres sans la moindre défaite (11 succès, 6 nuls), seuls Manchester City (20) et le Paris Saint-Germain (18) sont actuellement sur une meilleure série dans les 5 grands championnats européens. Il faut remonter au 3 avril dernier pour retrouver le dernier revers lensois en championnat (0-1 face au RCSA), soit il y a un peu plus de 6 mois. Sur l’année 2022, les hommes de Franck Haise n’ont connu que 4 défaites en 28 rencontres dans l’élite, seul le PSG a été battu moins souvent sur la période (3).

Une charnière au diapason

La constance lensoise s’explique notamment par l’impressionnant travail abattu par les 3 défenseurs centraux, un indispensable du système de jeu prôné par Franck Haise. Parmi toutes les équipes ayant évolué en Ligue 1 Uber Eats ces 3 dernières saisons, le RCL est la seule à n’avoir jamais dérogé à ce principe. Le technicien artésien s’appuie sur ce système pour permettre au trio qui compose cette charnière de prendre des risques dans la relance, soit par la passe, soit par une progression balle au pied. Jonathan Gradit, actuellement indisponible et forfait face à Lille, est ainsi le joueur qui affiche la plus grande distance parcourue vers l’avant sur des progressions balle au pied depuis 2020/21 (11.3 km) et Facundo Medina celui qui a tenté le plus de passes vers l’avant sur la période (1921 – autant que Nayef Aguerd).

Le trio lensois (Gradit, Medina et Kevin Danso) figure parmi les défenseurs centraux impliqués dans le plus de séquences dans le jeu s’achevant par un tir ou un but cette saison. Ils sont régulièrement en mesure d’organiser le jeu à la place des milieux, permettant à d’autres joueurs de dézoner. Contre le Stade Rennais le 27 août, Jonathan Gradit a ainsi pu adresser la dernière passe avant le but de Seko Fofana, alors excentré à gauche, depuis le rond central. Quatre jours plus tard, c’est Facundo Medina qui a réussi à lancer Wesley Saïd sur ce même côté gauche avant que ce dernier ne combine avec David Pereira Da Costa pour le 2-0 (5-2 score final).

Un milieu multifonctions

La ligne de 4 milieux est également un indémodable du jeu lensois. L’ancien clermontois Salis Abdul Samed est venu compenser la perte de Cheick Doucouré dans l’entrejeu. Il est le joueur qui a effectué le plus d’actions défensives pour les Sang et Or en Ligue 1 Uber Eats cette saison (65 – soit le cumul des tacles, interceptions, tirs bloqués, dégagements défensifs et fautes commises), quitte à intervenir de manière assez musclée pour contrer les actions adverses (24 fautes – plus que tout autre joueur de Ligue 1).

Cet abattage est nécessaire pour laisser plus de liberté à Seko Fofana. Depuis le début de la saison dernière, le numéro 8 lensois est impliqué dans 244 séquences dans le jeu s’achevant par un tir, seul Kylian Mbappé (PSG, 314) fait mieux sur la période.

L’international ivoirien aime ainsi déborder sur le côté gauche balle au pied où – à l’image de son but contre Rennes en début de saison – il montre sa qualité de dribbleur (91 réussis depuis la saison dernière, plus que tout autre milieu). Il peut ainsi prêter main forte aux pistons, essentiels dans le jeu lensois mais encore orphelins de Jonathan Clauss en termes de rendement offensif. Côté droit, c’est souvent Florian Sotoca qui assure ce rôle, profitant de la venue de Loïs Openda pour assurer une présence aux avant-postes et de l’émergence de David Pereira da Costa pour agir en électron libre.

Sotoca à plein régime

Ce trio offensif a bien évolué au cours de l’intersaison. Franck Haise qui avait l’habitude de varier régulièrement l’avant de son dispositif les saisons précédentes s’est davantage figé sur un système avec une pointe et 2 joueurs en soutien. Au sein du système, un joueur brille en ce début d’exercice 2022/23, il s’agit de Florian Sotoca, déjà auteur de 6 buts et 2 passes décisives. L’attaquant, qui a connu la montée dans l’élite il y a 3 ans, a déjà égalé son total de l’exercice passé en termes de buts, domaine où il n’est devancé que par les Parisiens Neymar et Kylian Mbappé cette saison (8 chacun).

Les membres du fameux trio d’attaque du PSG sont souvent les seuls à surpasser le buteur des Sang et Or dans la plupart des statistiques offensives en Ligue 1 Uber Eats 2022/23 comme les tirs (32), les ballons dans la surface adverse (60), les dernières passes avant un tir dans le jeu (18) ou les séquences dans le jeu s’achevant par un tir (62).

L’ancien Grenoblois ne manque pas d’endurance, accomplissant autant le travail d’un milieu offensif et celui d’un attaquant. Contre l’Olympique Lyonnais lors de la dernière journée, il a touché 81 ballons, 2e meilleur total de son équipe, tout en ayant touché 8 d’entre eux dans la surface adverse, c’est plus que toute l’équipe lyonnaise réunie (6). Son activité côté droit influe sur le jeu lensois car près de 45% des attaques Sang et Or lors de cette rencontre venaient de cette aile.

La formule gagnante du RC Lens de Franck Haise n’est pas forcément la plus compliquée à lire, mais elle reste difficile à contre-carrer. Le technicien Sang et Or a établi des principes de jeu clairs et marqués et n’apporte des modifications qu’à la marge pour ne pas bouleverser un effectif qui peut compter sur des cadres fiables à toutes les lignes (Gradit, Medina, Fofana, Sotoca) et des renforts de qualité (Samba, Abdul Samed, Openda).

Si le club artésien maintient son état de forme jusqu’à la trêve du Mondial 2022, il reviendra à la compétition avec une qualification européenne dans le coin de sa tête. Son dernier match continental vient d’ailleurs de fêter son 15e anniversaire, une trop longue attente pour le public de Bollaert-Delelis.