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ESTAC : Patrick Kisnorbo, une main de fer dans un gant de velours

ESTAC : Patrick Kisnorbo, une main de fer dans un gant de velours

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Publié le 11/01 à 09:59 - AFP

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L’ESTAC Troyes a pris quatre points sur six depuis la nomination de Patrick Kisnorbo. Présentation du coach australien.

« Il a mis tout le monde dans sa poche. » Voici ce qui se dit à Troyes de Patrick Kisnorbo, l'entraîneur australien arrivé fin novembre pour succéder à Bruno Irles, alors que l’ESTAC reçoit l’OM mercredi à l’occasion de la 18e journée de Ligue 1 Uber Eats. Un mois et demi plus tard, les avis sur l’ancien coach du Melbourne City (qui appartient, comme le club troyen, au City football group) sont très majoritairement positifs, notamment chez les principaux concernés, les joueurs.

« Tenter des choses »

Pour une bonne partie d’entre eux, la relation avec Bruno Irles était compliquée. Sur le plan tactique, mais aussi humain. Sur ce second point, ils ont vite senti le changement avec Patrick Kisnorbo. Par exemple, avant chaque entraînement, le staff technique et les joueurs forment un cercle et se serrent dans les bras. Une « calinothérapie » qui tranche avec le management, qualifié parfois de froid, de son prédécesseur.

Sur le terrain aussi, le vestiaire, dans sa grande majorité, assure retrouver du plaisir avec l'ancien joueur qui a joué des coudes dans les divisions inférieures anglaises, à Leeds, Leicester ou Ipswich dans les années 2000-2010. « On essaie de jouer au football, même si on le paie parfois, juge le capitaine Adil Rami. Mais au moins, la philosophie est là : jouer au football, tenter des choses, se battre les uns pour les autres, gagner nos duels, mettre de l’agressivité. Ce que veut surtout l’entraîneur, c’est que l'adversaire ne gagne pas facilement. »

Intensité et plaisir retrouvés

« On retrouve beaucoup de plaisir », résumait le gardien Gauthier Gallon lors du stage organisé début décembre au centre d’entraînement de Manchester City. C’est là, dans la maison-mère, que le groupe a réellement découvert la méthode Kisnorbo. Celle-ci se résume en un mot : intensité. « Ça vit ! Les entraînements ne durent pas deux heures, mais c’est intense », a lancé le milieu Florian Tardieu à Manchester. « Peu importe le poste, y compris le gardien de but, je demande de l’intensité », reprend celui que tout le monde appelle « PK » à Troyes. Et d’ajouter : « Je ne connais pas personnellement Pep Guardiola (l’entraîneur de Manchester City, vitrine du City football group), mais je sais que c’est ce qu’il demande aussi. »

Si, lors des conférences de presse, la communication de Patrick Kisnorbo est minimaliste, elle est tout autre une fois qu’il est sur le banc, où il ne s’assied jamais. Sans cesse sur le dos de ses joueurs, qu’il guide, replace, encourage en anglais (il prend des cours de français). « Patrick, c’est une main de fer dans un gant de velours », dit-on en interne. En retour, les joueurs doivent au moins répondre par des efforts et une combativité de tous les instants.

Pour le moment, cela paie sur le plan comptable puisque l’ESTAC – tout de même éliminée de la Coupe de France dimanche à Lille (2-0) mais avec une équipe très remaniée – a pris quatre points sur six en championnat, en réussissant son premier clean sheet de la saison contre Nantes (0-0) puis sa première victoire depuis le 28 août à Strasbourg (3-2). A la Meinau, en se faisant rattraper de 0-2 à 2-2, l’ESTAC a montré du caractère pour finalement l'emporter face à un concurrent direct pour le maintien. Du caractère, c’est aussi cela la patte Kisnorbo. Et il en faudra pour gêner l'OM, qui arrive en pleine confiance après avoir remporté ses quatre derniers matchs en championnat.