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A Reims, c’est la « Itomania » !

A Reims, c’est la « Itomania » !

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Publié le 15/12 à 09:22 - Avec AFP

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Fer de lance de l’attaque rémoise depuis la saison dernière, l’ailier japonais Junya Ito assure également la notoriété de la Ligue 1 Uber Eats dans son pays.

Malgré la défaite à Nice lors du dernier match (2-1), Junya Ito a été de nouveau décisif avec une 4e passe décisive signée cette saison en Ligue 1 Uber Eats. Après 15 journées, le Japonais aux 50 apparitions dans la compétition pointe déjà à une longueur de son total de la saison passée. Signe d’une implication toujours grandissante pour lui au sein du Stade de Reims.

Les stats de Junya Ito en Ligue 1 Uber Eats (en 23/24) :
5e au classement des passeurs (4)
5e au classement des dernières passes (31)
9e au classement des dribbles réussis (30)
4e au classement des centres effectués et réussis (23/88)

Mais celle-ci ne s’exprime pas uniquement ballon aux pieds. Discret, l'ailier japonais Junya Ito attire la lumière grâce à ses belles performances, suscitant bien malgré lui l'engouement des supporters nippons et du public de Reims.

L’impact du n°7 du Stade de Reims se vérifie en dehors du rectangle vert. Par exemple lors de la venue du PSG en J12 (0-3), le stade Auguste-Delaune a affiché complet avec 20.500 spectateurs. Y ont été comptés également 75 journalistes et parmi eux... six Japonais, dont la présence n'est pas uniquement liée au champion de France.

Depuis la saison dernière, trois correspondants nippons suivent chaque match du club champenois, à domicile comme à l'extérieur. La raison tient en un nom : Junya Ito, arrivé en juillet 2022 en provenance de Genk (D1 belge).

Une ferveur qui rappelle celle qu’avait généré la présence de son compatriote Daisuke Matsui du côté du Mans il y a près de 20 ans (2004-2008).

« Il y a une vraie Itomania, ça été visible avant même qu'il commence à jouer, expliquait il y a quelques semaines Jérémy Puzos, responsable de la communication du Stade de Reims. On a d'abord constaté un engouement assez rapide sur nos réseaux sociaux, dès sa signature. Quand on a publié la vidéo d'annonce, il y a eu un petit buzz, avec 150.000 vues en quelques heures. Le lendemain, cela a atteint 600.000 vues et il y avait beaucoup de commentaires en japonais. Le temps du décalage horaire, on a été submergé de réactions venues du Japon. »

« Je ne parle pas »

La saison passée, ce n'est pas le maillot du meilleur buteur du club, Folarin Balogun (21 buts), qui a été le plus vendu, mais bien celui floqué du nom d'Ito. Notamment en ligne, grâce à des acheteurs étrangers. Outre les journalistes et les supporters rémois, l'international japonais est très populaire dans son pays natal.

« C'est l'une des stars de sa sélection, estime Puzos. Il est très taiseux et renfermé, mais Ito est le chouchou du public féminin. Une supportrice est venue trois journées entières de suite au centre d'entraînement, à Reims, rien que pour lui. J'ai aussi déjà vu des Japonaises pleurer de joie en le voyant. »

Pourtant, le joueur de 30 ans fait peu pour entretenir cette popularité. Lors de ses rares apparitions en conférence de presse, en présence d'un traducteur (il ne parle pas français et apprend l'anglais), ses réponses sont lapidaires.

« J'essaye d'être un leader sur le terrain et de pousser les joueurs pendant les matches, mais dans le vestiaire, je ne parle pas, assure l'ailier de 1,76 m. Même en sélection, je ne parle pas beaucoup. Je suis comme ça depuis toujours. »

« Avoir Ito, c'est un cadeau »

Depuis cet été, Ito peut compter sur la présence de son compatriote, le jeune Keito Nakamura (23 ans), arrivé en provenance du club de Linz (D1 autrichienne). Plus expansif, l'ailier a permis à son aîné de s'ouvrir un peu. « Keito parle beaucoup. Grâce à lui, je parle plus que l'année dernière », ajoute Ito dans un rare sourire.

Son entraîneur, Will Still, confirme : « Ito, c'est Ito, il est dans son monde, fidèle à lui-même, s'amuse-t-il. Mais on lui permet d'être lui-même. Ce n'est pas le plus grand fan des entraînements et le jour de la reprise, il doit courir moins que les gardiens ! Mais au fur et à mesure de la semaine, il prépare son match à sa façon qui est différente de tous les autres. »

C'est effectivement sur le terrain que l'attaquant japonais, qui a atteint les huitièmes de finale du Mondial 2022 avec les Samouraïs Bleus, s'exprime le mieux. Titulaire indiscutable de Reims, Ito a donné, en 15 rencontres, quatre passes décisives et inscrit deux buts.

« Ito est une machine de guerre. Il est dangereux tout le temps, percutant et décisif, loue son entraîneur belge. Il a su rajouter à son jeu un côté défensif, car il ne dit jamais non à un sprint de 60 mètres vers l'arrière. Avoir Ito dans son équipe, c'est un cadeau. »