C’est du banc de touche qu’il avait vécu son premier derby du Nord (1-1), en octobre dernier. Une première pour lui à l’époque, après avoir pris part aux 7 premières journées de la saison de Ligue 1 Uber Eats. Les 14 journées suivantes, la recrue nordiste de l’été n’a alors cumulé que 124 minutes en sept apparitions : signe d’une perte de statut pour la recrue phare de l’été lillois. Mais depuis, les choses ont bien changé.

La tendance : 4 titularisations de suite

Cette fois, à la vue de son retour au premier plan avec un premier but dans l’élite (vs Toulouse, le 25 février) et 4 titularisations consécutives en championnat, celui qui fêtera ses 21 ans le 10 avril prochain peut espérer disputer le choc de la J27 à Pierre-Mauroy, vendredi à 21h. Capable d'évoluer aussi bien à gauche que dans l'axe, Haraldsson est une des options de Paulo Fonseca, et ce d'autant plus avec la blessure d'Angel Gomes.

Mystère de la première partie de saison lilloise, l'Islandais s'affirme désormais au sein de l'attaque du LOSC. Avec lui, l’actuel 4^e du classement a remporté 44,5% de ses matchs (vs 37,5% sans lui).

De quoi voir Haraldsson vivre une montée en puissance à la Zhegrova, précédente pépite venue de l’étranger chez les Dogues qui a eu besoin de temps avant de donner sa pleine mesure.

Le mental : Le déclic de la Coupe

2024 a été un nouveau départ pour Hakon Haraldsson. Le management de Paulo Fonseca porte ses fruits avec le jeune islandais. Au retour de la trêve hivernale, il a signé ses premiers buts en match officiel et fait le plein de confiance avec le club lillois avec un doublé en Coupe de France (12-0 vs Golden Lion). Dont un pénalty que lui avaient laissé David et Yazici. Une entrée en matière qui a soulagé le jeune islandais et fait dire au coach portugais qu’il s’agit « d’un jour important pour Haraldsson. C’est important qu’il joue et regagne de la confiance ».

Quinze jours plus tard, il a récidivé en offrant la qualification aux siens pour les 8es de Coupe de France sur un coup franc direct inscrit contre le Racing (0-1).

Une intégration progressive et réussie

S’il a su profiter des espaces laissés par ses adversaires lors de la présaison (5 buts), notamment avec une entente prometteuse avec Jonathan David et ne pas encore trop ressentir le décalage avec l’Islande, l’international a comme d’autres jeunes étrangers avant lui eu besoin de trouver ses repères dans « un nouveau pays, une nouvelle culture et avec une nouvelle langue ». Et ce, bien qu’il soit arrivé en France accompagné par son jeune frère Haukur (19 ans), qui évolue avec les U19 de Sébastien Pennacchio (2es de leur groupe en National U19).

Au début de saison, c’était un joueur timide et un peu mal à l’aise qui apparaissait. Désormais, Hakon Haraldsson arrive en conférence de presse en plaisantant avec le traducteur du LOSC, résumant en une scène la métamorphose du jeune milieu offensif.

« Il fallait comprendre que les jeunes joueurs, quand ils changent de pays, ont besoin de temps. Il commence à s’adapter et à connaître notre jeu. Il a une meilleure relation avec ses coéquipiers. Il a fait de bonnes choses récemment. Aujourd’hui ça va mieux », a confié Paulo Fonseca au début du mois.

Sept mois après son arrivée dans le Nord, Haraldsson est davantage intégré dans le groupe lillois. Proche du Suédois Gabriel Gudmundsson dans le vestiaire, avec qui il se dispute parfois une place de titulaire, l'Islandais discute surtout avec ceux qui parlent anglais. Mais cela ne l'empêche pas d'être de plus en plus à l'aise sur les terrains français.

Le physique : Un travail payant

Outre son épanouissement technique, "HH7" s'est aussi étoffé physiquement si bien qu'il ne subit plus autant les duels. S’il tourne à 44% de duels gagnés dans l’élite (32 gagnés), encore loin des 58% de ses coéquipiers Tiago Santos et Benjamin André, des références du championnat, le Nordique affiche une nette progression lors de ses 4 dernières titularisations (58%).

« Je me sens plus fort parce que les préparateurs physiques et moi avons beaucoup travaillé en salle de musculation, presque quatre fois par semaine. Les gens me disent que je parais plus fort, et c'est ce que je ressens aussi. », constate le jeune joueur.

Stats : Tout est à la hausse !

« Je me sens en confiance et j'ai envie de continuer dans cette dynamique. », avait déclaré le jeune lillois après avoir inscrit son premier but en Ligue 1 Uber Eats, face à Toulouse le 25 février dernier. Ce qui s’illustre par sa prise de risque et sa nouvelle réussite, notamment dans les dribbles : il a réussi 6 de ses 7 derniers tentés dans l’élite.

Dans l’équipe, il est ainsi remonté à la 8^e place du classement des joueurs au nombre de dribbles réussis et par ailleurs à la 9^e place du classement des joueurs au nombre de dernières passes avant un tir.

Remplaçant à dix reprises lors de ses 18 matchs disputés dans l’élite, Haraldsson apparaît désormais comme un titulaire avec les Dogues, tant il enchaîne les bonnes prestations. Seulement 16^e lillois au temps de jeu (727 min), il a connu ses trois plus grands temps de jeu de la saison lors des 4 dernières journées (83, 84 et 84 minutes).

Ses stats sur les 4 dernières matchs en Ligue 1 Uber Eats :
5 tirs tentés (83% de son total cette saison)
3 tirs cadrés (75% de son total cette saison)
6 dribbles réussis (50% de son total cette saison)
15 duels gagnés (47% de son total cette saison)
10 ballons touchés dans la surface adverse (45% de son total cette saison)

En Ligue Europa Conference (où il reste sur 3 titularisations), il a également contribué à la qualification des Dogues pour les quarts de finale. Contre Sturm Graz, en Autriche, sa frappe puissante et flottante a créé le deuxième but inscrit par Jonathan David.

Un ailier qui va vers l’intérieur

Tactique : La préférence du moment

Le poste d’ailier gauche est instable cette saison au LOSC. Même si depuis trois journées, c’est l’Islandais qui y a débuté à chaque fois. Paulo Fonseca a déjà évoqué à plusieurs reprises les limites d’Haraldsson, selon ses options tactiques.  

« Nous ne pouvons jouer avec Hakon que quand notre ailier joue vers l’intérieur. C’est un style qui est plus difficile pour Hakon, de jouer ouvert. C’est un joueur qui aime s’engouffrer dans les espaces à l’intérieur, et pas à l’extérieur », a révélé le tacticien portugais en janvier.

Ce qui actuellement ne semble pas le pénaliser. Au contraire, les choix du coach lusitanien favorisent l’utilisation de la recrue estivale. Entre lui, Cavaleiro, Cabella, Ounas et Bouaddi, les options sont nombreuses pour évoluer au milieu ou sur le côté gauche. A voir si l'Islandais va poursuivre sa série de titularisations ce vendredi face à Lens et vivre son premier derby du terrain.