Interview

Gérald Baticle : « Je veux un jeu audacieux, de la prise de risque »

Gérald Baticle : « Je veux un jeu audacieux, de la prise de risque »

Interview
Publié le 14/10 à 20:20 - Arnaud Di Stasio

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Le nouvel entraîneur du SCO Gérald Baticle détaille sa méthode entre audace et travail vidéo. Longtemps adjoint à l’OL, il évoque sa transition vers son nouveau rôle, sa relation privilégiée avec Mohamed-Ali Cho, le 3-5-2 ou l’influence de Guy Roux.

Pour les gens qui n’ont pas encore eu l’occasion de voir jouer le SCO de Gérald Baticle cette saison, pouvez-vous nous parler du style que vous cherchez à donner à votre équipe ?
On essaie d’avoir une base défensive solide car je pense que la base d’une équipe, c’est la solidité défensive. Une fois qu’on est solide, on peut attaquer beaucoup, on peut attaquer en nombre et en confiance car on a l’esprit tranquille en cas de perte de balle. La deuxième chose, c’est de chercher à jouer vers l’avant dès que possible pour poser des problèmes à l’adversaire. Je veux un jeu audacieux, de la prise de risque. On essaie de mettre nos joueurs en position de un contre un et, une fois dans les bonnes zones, tout est permis pour faire la différence et se montrer audacieux.

Est-ce que cette audace se trouve en chaque joueur ?
C’est un aspect qui entre dans la globalité de ce que mon staff met en place. Comme pour tous nos principes de jeu, on essaie de les montrer aux joueurs en vidéo pour que, visuellement, tout le monde comprenne ce qu’on fasse. Dans un second temps, on les met en place sur le terrain. On les répète pour que ce soit ancré individuellement et collectivement. Après chaque match, on revient sur ces principes de jeu, sur ce qui a été bien fait, sur ce qu’il faut améliorer. Et on avance ainsi de match en match.

Pour continuer sur vos principes de jeu, comment avez-vous construit votre style ?
Déjà, on a tous une fibre individuelle. Je suis un ancien attaquant donc j’aime attaquer, j’aime voir des buts. Ce qui me procure des émotions, ce sont les buts, les beaux buts, certains buts qui sont peut-être moins spectaculaires mais qui sont beaux selon moi car, lorsque l’on a été attaquant, on sait à quel point ça peut être difficile d’être au bon endroit au bon moment pour la mettre au fond. On a conscience de l’énergie que ça demande dans la concentration, le visuel, le démarquage... Pour ce qui est de la méthode pure, mon style vient des rencontres, des expériences, de mon vécu, des coachs que j’ai pu connaître pendant ma carrière de joueur. A l’époque, il m’arrivait de prendre des notes sur des exercices qu’on faisait, sur des principes, des phases de jeu, des automatismes à trouver… J’ai aussi un vécu d’adjoint, d’entraîneur des U19, des expériences lors desquelles j’ai pu mettre en place des exercices, tester des distances, des process. A travers tout ce vécu, je me suis inventé une méthode. Une méthode qu’il faut ensuite adapter à son groupe. Ce n’est pas un exercice qui est bon, c’est l’animation que les joueurs en font, l’implication qu’ils mettent, qui font la qualité d’un exercice. Quand on propose un exercice, il faut bien le vendre, donner aux joueurs le pourquoi du comment, les objectifs à atteindre, les raisons qui font qu’on travaille de cette manière… Il faut leur donner envie de mettre l’énergie pour l’appliquer le mieux possible. Et lorsqu’on y parvient, on peut avoir de bons résultats.

Quels sont les entraîneurs qui vous inspirent ou vous ont inspiré ?
Moi, je n’invente rien. J’ai observé, j’ai analysé et je continue à le faire. C’est un travail au quotidien. Quand je regarde un match, je peux en retirer un mouvement, une animation, un coup de pied arrêté, une sortie de balle… Beaucoup d’entraîneurs m’ont influencé. Je leur ai pris des exercices qui me convenaient et d’autres qui me convenaient moins mais que j’ai adaptés pour coller à d’autres systèmes et au profil de nos joueurs. Tous les entraîneurs que j’ai rencontrés m’ont apporté quelque chose et ma méthode est le fruit de toutes ces rencontres. Ça me gêne de citer des noms car je risque d’en oublier mais on me parle souvent de Guy Roux, j’ai aussi eu Jacky Duguépéroux, Joël Müller… Il y a également les entraîneurs dont j’ai été l’adjoint à l’OL comme Rémi Garde ou Sylvinho, qui m’a inspiré certains coups de pied arrêtés par exemple. Ils m’ont tous apporté quelque chose, vraiment, ce n’est pas de la démagogie.

« Tant qu’on pose des problèmes à l’adversaire, on ne nous en pose pas ! »

Avant d’affronter Nantes, Antoine Kombouaré disait que le SCO était passé d’une équipe qui s’appuyait beaucoup sur les contres et les coups de pied arrêtés à une équipe qui développe du beau football. Est-ce que ça a été difficile de faire évoluer les mentalités ?
Je n’ai pas cherché à faire évoluer les mentalités. J’ai récupéré de belles bases et je cherche à amener ce que je suis capable d’amener. On est arrivé avec notre méthode, tout en apportant quelques petites modifications, en amenant ce qu’on avait envie d’amener dans le contenu de nos matchs. On cherche à être efficace, à jouer de l’avant, à poser des problèmes à l’adversaire. Notre objectif, c’est de poser des problèmes à l’équipe adverse parce que je pars d’un constat très terre à terre : tant qu’on pose des problèmes à l’adversaire, on ne nous en pose pas ! Je lis et j’entends les jugements des uns et des autres. J’aimerais bien qu’on soit aussi beau qu’on nous le dit parfois mais on travaille et on essaie de poser un maximum de problèmes aux autres dans tous les domaines. Si on peut être une équipe de contres, très bien car ça représente plus de 30% des buts marqués. Si on peut être efficace sur coups de pied arrêtés, très bien car ça représente également environ 30% des buts. Et si on peut marquer des buts en jouant bien, tant mieux aussi car ça représente le reste. On essaie d’être complet et il y a des phases pendant lesquelles on sera efficace dans un domaine, des phases pendant lesquelles on sera efficace sur d’autres. On travaille dans les trois domaines qui permettent de marquer des buts.

Durant votre carrière de joueur, vous avez évolué cinq ans et demi à l’AJ Auxerre sous les ordres de Guy Roux. Vous êtes ensuite revenu à l’AJA pour commencer votre formation d’entraîneur. Pouvez-vous nous parler de l’influence de Guy Roux sur l’entraîneur que vous êtes ?
J’ai dit que j’ai été influencé par tous les entraîneurs que j’ai côtoyés mais c’est sûr que Guy Roux et l’AJ Auxerre ont une place particulière. Je suis passé à l’AJA comme joueur, éducateur et apprenti entraîneur. J’ai beaucoup échangé avec Guy Roux sur ce que je mettais en place lors des entraînements spécifiques pour les attaquants en U19 mais aussi sur ce que je voyais sur les matchs de Ligue 1 et de coupes d’Europe. J’ai eu la chance de pouvoir étudier le savoir-faire de l’AJA à différentes époques et avec différents rôles. J’ai apprécié cette méthode avec un fond de jeu offensif et une base défensive solide, une méthode qui intégrait beaucoup de jeunes joueurs, qui laissait beaucoup de place à la formation. Quand on forme des joueurs, il faut avoir l’espace, la patience, le temps, l’énergie et la motivation pour les lancer. D’ailleurs, lorsque j’ai commencé ma carrière d’entraîneur, j’avais le choix entre aller dans le milieu amateur, partir du bas pour remonter, ou aller en centre de formation, et c’est ce que j’ai choisi. J’avais envie de voir comment on décelait le potentiel des jeunes joueurs, comment on le développait, comment on transformait un jeune talentueux en un bon professionnel. J’ai pu voir tout ça à l’AJ Auxerre. Ça a été riche en enseignements. J’ai retrouvé cette dynamique plus tard à Lyon, un club d’une autre stature mais qui avait cette politique-là à un certain moment, qui s’appuyait beaucoup sur son centre de formation.

Pour revenir à Guy Roux, si vous ne deviez retenir qu’une chose de votre collaboration, ce serait quoi ?
Je retiendrais deux choses : sa passion et son intelligence. Guy Roux est un passionné qui vit pour le foot. C’est quelqu’un de brillant. Ce que Guy Roux a fait à l’époque, il le referait s’il était jeune entraîneur aujourd’hui. Il y a des gens comme ça qui sont au-dessus du lot… Les solutions qu’il a trouvées lorsqu’il était entraîneur, il les trouverait encore aujourd’hui. C’est toujours riche de rencontrer des gens brillants qui sont dans l’échange.

« Je n’étais pas dans une quête de gloire ou de notoriété »

L’été dernier, vous avez pris la suite de Stéphane Moulin, qui était au SCO depuis 16 ans et entraîneur principal depuis 10 ans, une longévité rare. Le fait d’arriver dans ce contexte était plutôt un avantage pour donner un nouvel élan ou, au contraire, était-ce plus difficile de faire évoluer un cadre en place depuis si longtemps ?
Je ne me suis pas vraiment occupé du passé. Angers était une très belle opportunité car je pouvais arriver avant même le début de la préparation de la saison. Avant que les joueurs partent en vacances, c’était fait. J’ai eu du temps pour préparer la préparation, ce qui est un gros avantage. Quant à la succession de Stéphane Moulin, je vois ça comme une responsabilité car il a fait un très beau passage au club. C’est une responsabilité de succéder à quelqu’un qui a écrit une belle page de l’histoire du club.

Après une première expérience comme entraîneur principal à Brest en Ligue 2, vous avez été adjoint pendant 10 ans à l’Olympique Lyonnais. Au bout d’un certain temps, avez-vous pu vous sentir découragé de ne pas avoir d’opportunités comme numéro 1 ?
Pas du tout. A Lyon, j’ai été adjoint 10 ans mais adjoint dans un club de très haut niveau. J’ai eu la chance d’avoir différentes opportunités pour devenir numéro 1 lorsque j’étais à l’OL. J’ai eu le choix entre franchir le pas, non pas le pas de devenir entraîneur numéro 1 mais de quitter l’Olympique Lyonnais, et continuer comme adjoint à Lyon. A chaque fois, j’ai choisi de rester. J’ai eu des propositions en cours de saison mais il y avait des finales à jouer ou la coupe d’Europe à préparer la semaine suivante. Le choix a toujours été facile car j’ai toujours souhaité rester au plus haut niveau et apprendre. Pendant mes 10 années à l’OL, j’allais tous les jours « au boulot » en sachant que j’allais apprendre quelque chose. Tous les jours, j’apprenais du staff, des joueurs, ou de la direction. Tous les jours, il y a quelque chose à prendre quand on est dans le très haut niveau. Quand vous analysez le prochain adversaire en Ligue des champions, c’est riche et, même au bout de 10 ans, c’est fabuleux. Je n’étais pas dans une quête de gloire ou de notoriété. Je n’étais pas animé d’une volonté exceptionnelle de devenir numéro 1 car j’étais très bien en numéro 2 dans du très haut niveau. Mais lorsque la saison dernière a touché à sa fin, j’ai de nouveau eu l’opportunité de choisir entre continuer comme numéro 2 ou voir si quelque chose n’allait pas s’ouvrir pour moi. Ça s’est ouvert et là, j’ai foncé.

Est-ce que le fait de débuter comme entraîneur numéro 1 en Ligue 1 Uber Eats à presque 52 ans vous met une pression supplémentaire ou, à l’inverse, ça vous a permis d’arriver davantage prêt pour la fonction ?
Encore une fois, je vois cette nomination au SCO comme une responsabilité, pas comme une pression. Dans ma tête, j’ai l’impression d’avoir 20 ans même si j’en ai un peu plus, et que je m’en rends compte quand je cours (rires). Mais si je me sens jeune dans ma tête, c’est évidemment une richesse d’avoir de l’expérience. J’ai un passé de joueur, d’entraîneur en Ligue 2, des années au centre de formation de l’AJ Auxerre, une longue expérience d’adjoint à l’OL... C’est riche et c’est sûr que ça m’a aidé à peaufiner mes principes et ma méthode. C’est certainement ce parcours qui a fait qu’un jour, je me suis senti prêt et que j’ai eu davantage envie d’y aller que les années précédentes. Mais mon âge n’est pas un sujet, je ne me sens ni plus fort ni moins fort parce que j’ai 52 ans. Je me sens plein d’énergie.

« Le système que j’aime le plus, ce n’est pas le 3-5-2 ! »

De plus en plus d’équipes de Ligue 1 Uber Eats utilisent le 3-5-2. C’est un système qui vous plaît depuis quand ?
Ce système me plaît depuis longtemps. Beaucoup d’équipes du championnat jouent avec une défense à 3 mais il y a des équipes qui jouent presque à 4 derrière, d’autres à 5. L’animation est différente selon les équipes. Ça fait des années que j’aime ce système mais, comme je l’avais dit à mon arrivée, il y a deux ou trois systèmes que j’apprécie particulièrement. Et celui que j’aime le plus, ce n’est pas le 3-5-2 ! Mais j’aime beaucoup ce système et je recherche le système qui va mettre mes joueurs dans les meilleures dispositions, le système qui correspond le plus à leur profil et qui va leur permettre d’être performants. On a commencé avec une défense à 4 mais, au bout de deux matchs amicaux, on est passé à 3 derrière. Je sens que les joueurs adhèrent et s’impliquent beaucoup. On travaille l’animation toutes les semaines et on sent que des automatismes se mettent en place. Les joueurs dont je dispose ont ce qu’il faut pour évoluer aux postes les plus importants et les plus spécifiques du 3-5-2. C’est un tout qui m’amène à continuer avec ce système.

Quelles sont les équipes adeptes de la défense à 3 que vous prenez comme modèle ?
On s’appuie sur des séquences vidéo montrant certaines équipes pour l’aspect défensif et montrant d’autres équipes pour le côté offensif. Et d’ailleurs, on faisait la même chose quand on jouait à 4 derrière. Ce qui se fait de bien dans un club qui joue à 3 derrière, on va le prendre. On pioche dans l’Europe entière, chez les clubs mais aussi chez certaines équipes nationales, comme l’Italie qui jouait à 5 à un moment. Dernièrement, j’ai utilisé des images de l’équipe de France, qui joue maintenant avec une défense à 3 ou plutôt à 5. On cherche des séquences récentes. J’ai un stock d’images mais mon stock vieillit et sortir des images qui datent d’il y a 10 ans, ce n’est pas assez parlant pour mes jeunes joueurs. On cherche des séquences actuelles.

Vous évoquez la vidéo pour laquelle on sait que vous avez un goût prononcé. Pouvez-vous nous détailler un peu plus votre travail dans ce domaine ?
Le travail avec la vidéo commence par le retour sur nos matchs. On analyse nos prestations et on fait un retour collectif puis des retours individuels. Quand on en ressent le besoin, on montre des images pour permettre des corrections, des améliorations ou même ancrer des principes qui ont été bien mis en place. On discute devant l’écran avec le joueur par rapport aux images qu’on a sélectionnées. Ensuite, la vidéo nous permet d’observer les matchs de nos futurs adversaires. On fait un montage pour connaître le mieux possible notre prochain adversaire, ses points forts, ses failles. On réduit alors la durée de cette première vidéo, on en fait un concentré qu’on présente aux joueurs. Enfin, le troisième aspect de la vidéo, c’est quand on veut montrer quelque chose de nouveau. On se sert d’images qu’on n’a pas chez nous, qu’on va chercher ailleurs, pour présenter de nouveaux éléments au groupe ou à un joueur en particulier.

Tous les joueurs sont-ils aussi sensibles à la vidéo ?
Oui, certains sont davantage preneurs que d’autres mais tous sont preneurs et sensibles à cette méthode. Il y a 70-80% des joueurs qui fonctionnent au visuel mais tous s’intéressent à ce qu’on leur montre à l’écran. C’est du foot, c’est eux, c’est l’équipe, c’est forcément parlant. Il n’y a pas de déperdition dans la communication. On regarde les images ensemble et on peut débattre.

« Mohamed-Ali Cho m’impressionne par sa maturité »

Depuis le début de la saison, vous vous appuyez beaucoup sur les jeunes, notamment sur Mohamed-Ali Cho. A seulement 17 ans, il est devenu un titulaire régulier sous vos ordres. Vous attendiez-vous à ce qu’il prenne cette épaisseur aussi vite ?
Oui, et je veux que tous mes joueurs prennent de l’épaisseur, qu’ils aient 17 ans ou 36 ans. Certains n’ont pas encore d’épaisseur et il faut qu’ils en prennent, d’autres ont déjà une certaine épaisseur et il faut qu’ils en prennent encore plus. J’attends de tous mes joueurs qu’ils progressent et qu’ils soient performants. « Momo » est à l’écoute, il est impliqué dans son travail. Il faut l’aider à développer sa méthode professionnelle car il est jeune, il n’arrive pas avec une méthode, il doit l’apprendre. Quelque part, il est apprenti. Il faut qu’il développe sa méthode et qu’à travers elle, il ait les bons moyens pour progresser car c’est en progressant qu’il pourra utiliser tout son potentiel. Ce serait dommage d’avoir un tel potentiel et de ne pas avoir la bonne méthode pour l’exploiter à 100%. Voilà ce qu’on cherche à faire avec « Momo » et on avance bien car il est travailleur. Mais on avance aussi avec des joueurs plus expérimentés qui s’impliquent beaucoup et bouleversent leurs habitudes, en allant en salle de musculation par exemple alors qu’ils n’y allaient pas jusqu’alors, parce qu’ils sont convaincus que c’est nécessaire pour être performant le week-end.

 

Pour revenir à Mohamed-Ali Cho, sur quel aspect vous impressionne-t-il le plus ?
Par sa maturité pour son âge. Ensuite, sa qualité forte est la vitesse, il est impressionnant dans ce domaine mais ça ne suffit pas. Sa vitesse, c’est une qualité athlétique qu’il faut transformer en qualité footballistique. On travaille tous les jours pour qu’il utilise sa vitesse au bon moment, dans les bons appels, les bonnes courses, pour qu’il fasse des différences. Il a des qualités fortes que l’on cherche à rendre efficaces et décisives.

Lors de votre carrière d’attaquant, vous avez marqué 80 buts dans le championnat de France. A l’OL, vous avez travaillé avec de sacrées pointures au poste d’attaquant. Mohamed-Ali Cho vous sollicite-t-il plus que les autres ?
C’est sûr qu’il est demandeur de conseils. Il a envie de progresser, c’est un travailleur. C’est très intéressant pour mon staff et moi de développer un potentiel pareil, c’est super. Quand le joueur est à l’écoute, ça donne de l’énergie et ça donne envie de donner, de l’aider, de le porter, de l’amener au niveau où il doit aller. On est dans cette phase : on l’aide à aller le plus haut possible et on est sur la bonne voie. Mais c’est sûr que « Momo » et moi, on partage la même fibre, celle des attaquants. En un regard, on peut se comprendre. Quand je lui donne un conseil, il doit sentir que je suis un ancien attaquant. Sur un ballon qui traîne, je peux ressentir avant un autre qu’il fallait être un mètre plus haut. C’est la même chose pour les gardiens, un ancien gardien aura une longueur d’avance sur quelqu’un qui ne l’a jamais été. Cette fibre-là fait que ça passe bien entre nous.

« Il ne faut pas être craintif »

Vous affrontez le PSG au Parc des Princes vendredi soir, une rencontre toujours particulière dans une saison. Quel est le défi numéro 1 quand on affronte Paris ?
C’est de jouer le match. Le risque, c’est de ne pas le jouer du tout ou de le jouer avant qu’il commence. Il ne faut pas aller au Parc en observateur et rentrer à Angers en se disant : « Ah, si on avait fait ça… ». Non, il se passera ce qu’il se passera mais il faut jouer le match, c’est vraiment mon défi numéro 1. Il faut être à 100% de ce qu’on est capable de faire, ne pas être inhibé, trop respectueux ou trop admiratif. Il ne faut pas être craintif.

Ce match arrive juste après une trêve internationale chargée, ce qui signifie que les internationaux sud-américains du PSG ne devraient pas jouer. En quoi cela influence-t-il votre approche ?
Ça ne change rien. Quand vous regardez l’effectif du PSG, il y a 25 internationaux. S’il en manque 4 ou 5, même si ce sont peut-être les plus grosses stars, il en reste encore beaucoup (sourire) ! On doit se préparer au mieux pour être performant, quels que soient les noms alignés en face, car on aura un gros PSG contre nous.