Will, votre premier match était le 8 octobre contre le Paris Saint-Germain. Nous avions vu une équipe de Reims incroyablement bien organisée et déterminée, qui n'a pas hésité à se frotter au Paris Saint-Germain. C'était tout un baptême pour vous ?
C'était un match assez intense, oui. Mais c'est exactement le jeu que nous voulions proposer. Nous ne voulions pas subir et en quelque sorte attendre les vagues offensives du PSG, et ainsi qu'ils passent un bon samedi soir à Reims. On s'est en quelque sorte mobilisé et on s'est dit – Let’s go ! -.

Et vous concernant, vous plongiez dans le vif du sujet parce que c'était contre le PSG. Le Stade de Reims était alors 17e (J10) et donc en position de relégable. Ce nul obtenu (0-0) a été plus qu’un simple point pris ?
Absolument ! C'était comme un tremplin pour ce que nous avons en quelque sorte construit ensuite, parce que cela a donné aux joueurs la confiance nécessaire pour croire en eux et penser - Eh bien, si nous pouvons le faire contre le PSG, nous pourrons le faire contre d'autres équipes ! -. Mais cela a aussi en quelque sorte lancé les bases de notre identité de jeu.

Depuis, les résultats sont fantastiques (Still est le 2e entraîneur à rester invaincu 18 matchs, après Thomas Tuchel avec le PSG, 20 en 2018/19). A 30 ans, vous êtes même le plus jeune entraîneur en Ligue 1 Uber Eats. Vous arrive-t-il de vous pincer pour y croire ?
Je n'y pense pas vraiment parce qu'encore une fois, j'ai déjà été dans cette situation en Belgique avec cette expérience d’adjoint à 24 ans (au SK Lierse). Et les gens ont tendance à oublier que j'ai commencé quand j'avais 21 ans en tant qu'analyste vidéo. Ce qui veut dire que je suis maintenant dans ma huitième ou neuvième saison dans le football professionnel, donc bien que je sois très jeune, j'ai quelques années derrière moi. Je commence à avoir de l’expérience. Dans le passé, j'ai eu des joueurs presque dix ans plus âgés que moi, mais cela fait partie du travail. Je ne peux pas d'un claquement de doigts m’ajouter dix ans de plus...

L’âge n’est donc pas un problème à vos yeux.
Je pense que rien ne remplace l'expérience, rien ne remplace ce que vous avez réellement vu et ce que vous avez réellement vécu sur le terrain et en dehors du terrain. C’est ce que je suis en train de faire actuellement avec le Stade de Reims. Je me développe en tant que personne et en tant qu'entraîneur.

« Pratiquer un football agréable à regarder »

Vous rendez-vous compte tout de même de ce que vous êtes en train de réussir avec le Stade de Reims ?
C'est souvent à la fin d'une saison que je regarde en arrière et pense – Ouah ! quel voyage, quelle saison ça a été -. Mais, pendant que vous y êtes, vous êtes tellement concentré sur le prochain match, la prochaine séance d'entraînement, les joueurs et tous les aspects qui entourent le club et l'équipe, que vous n'avez pas vraiment le temps de vous asseoir et d'y réfléchir. Donc, oui, pour moi, c'est juste une autre partie de la vie, une étape de l’aventure et nous verrons plus tard où cela m’amène.

Pouvez-vous revenir sur votre parcours incroyable qui est celui d’un ex-joueur de Football Manager ? Une passion qui vous a permis d’accéder à votre poste actuel.
Je n'étais qu'un enfant très ordinaire qui a joué des heures sur FIFA et Football Manager… Autant que je me souvienne, c'était juste du football, et ma mère disait quelque chose comme : - Allez Will, il faut être sérieux dans les études pour faire quelque chose de ta vie -, et je me disais : - Maman, barre-toi ! - (rires). Tout ce que je voulais, c'était jouer au foot ! Et si je n'allais pas devenir footballeur, je savais que je serai impliqué dans ce sport.

Enfin, après avoir réussi une telle remontée au classement, quels sont vos objectifs d’ici la fin de saison ?
Pour être honnête, quand j'ai repris l’équipe le message du club était - Will, Il faut sortir le club de cette situation -. Nous devions prendre nos distances avec la zone rouge, car c'est la première année que quatre équipes descendent en même temps en fin de saison. J'ai toujours dit - Essayons de faire au mieux et de voir où nous pouvons arriver : le plus haut nous serons au classement, le mieux ça sera pour le club -. Mais je crois surtout que nous voulons être ambitieux. Nous voulons être compétitifs, jouer un football énergique et agréable à regarder.