Interview

Douchez : « Les frappes de Zlatan, ça chatouillait un peu… »

Douchez : « Les frappes de Zlatan, ça chatouillait un peu… »

Interview
Publié le 05/06 à 09:37 -

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Dans le rétro avec Nicolas Douchez, gardien quadruple champion de Ligue 1 Uber Eats avec le PSG, qui revient sur ses meilleurs moments en carrière.

Nicolas, quel souvenir gardez-vous de votre premier match en Ligue 1 Uber Eats en 2005/2006 ?
C’était une entrée en cours de jeu face à Nantes au mois de février (1-0). C’était déjà particulier car je rentre quelques minutes avant la pause. Evidemment que je ne souhaitais pas la blessure de Christophe Revault, mais j’attendais ce moment depuis tellement d’années, que ça soit au Havre ou à Toulouse… Quand j’ai su que j’allais entrer en jeu, j’ai commencé à stresser. J’avais les mains qui tremblaient. Je m’en suis rendu compte en faisant mes lacets ! Bizarrement, je n’ai plus aucun souvenir des 2-3 minutes de jeu avant la pause. J’ai eu la chance que la 1ère mi-temps s’arrête vite pour que je puisse me calmer et m’échauffer pour ensuite bien repartir. On m’avait dit : « Allez hop ! A toi de jouer ! ». Mais je me suis rendu compte que je n’étais pas prêt. Le match suivant était à Marseille (0-0, premier clean sheet en Ligue 1 Uber Eats) et ça a été totalement différent : j’avais eu toute la semaine pour le préparer.

Quel a été votre meilleur match en Ligue 1 Uber Eats ?
J’ai le souvenir d’un match lors de ma première saison à Toulouse. C’était à Lyon (1-1, mars 2006), un match où j’ai eu beaucoup d’arrêts décisifs à sortir. Il était diffusé l’après-midi et avait eu une belle visibilité. Ce qui m’avait permis dans la foulée d’avoir plusieurs propositions d’autres clubs.

Et quel est votre plus bel arrêt réalisé ?
Je pense à un arrêt face au PSG lors de ma dernière saison à Rennes (victoire 1-0, février 2011). A la dernière seconde sur une frappe à ras de terre de Nenê, je vais en pleine extension au ras du sol pour dévier le ballon.


Quel adversaire a été le plus coriace à affronter en Ligue 1 Uber Eats ?
Mamadou Niang. C’est un ami qui m’a pourtant mis beaucoup de buts. Nous étions ensemble au Havre. Mais ça ne l’a pas empêché de me mettre la misère par la suite !

Quel a été votre coéquipier le dur avec vous à l’entraînement ?
Un joueur comme Ibrahimovic, avec une telle puissance dans ses frappes, ça pouvait faire mal. Prendre un de ses tirs à bout de bras, ça chatouillait un peu…

Zlatan était aussi plus que ça au PSG.
C’est un joueur qui a tiré le club vers le haut. Il a fait progresser le PSG en étant pointilleux sur des détails. Et il pouvait se le permettre, car il était irréprochable dans le travail. « Ibra » était toujours à l’heure, il a toujours voulu disputer un maximum de matchs et a toujours cherché à marquer encore et encore pour l’équipe.

Quel défenseur avez-vous préféré avoir à vos côtés ?
Maxwell était très fort. Il était capable de défendre en restant debout sans jamais tacler. Il était aussi très bien techniquement et dans la lecture du jeu. Et il savait être agressif quand il le fallait. Ce joueur avait toutes les qualités de son poste.

« Mon plus bel arrêt ? Face à Nenê »

Quel type d’arrêt préférez-vous ?
Déjà ceux qui m’impressionnent, car je n’aurais pas été capable de les réaliser ! Mais ce ne sont pas forcément les plus spectaculaires que je trouve les plus beaux. Ça peut dépendre du moment du match où il intervient. Quand le gardien est en pleine extension, qu’il s’arrache pour dévier juste ce qu’il faut le ballon, je trouve ça magnifique. J’en ai un en tête de Steve Mandanda lors d’une victoire de l’OM contre le PSG au Parc (face à Marco Verratti, 0-1 en septembre 2020).



Quel gardien vous a le plus apporté au cours de votre carrière ?
Il y a forcément Christophe Revault, mais j’ai toujours beaucoup observé les gardiens avec lesquels j’ai évolués. J’essayais de prendre des uns et des autres pour être le meilleur possible. Par exemple Alexander Vencel à qui je posais des questions et que j’observais lors de ses préparations de matchs. C’est le premier gardien que j’ai vu avec des gants renforcés qui lui protégeaient les mains. Ça m’a intrigué de voir quelqu’un jouer avec des barres de fer dans les gants ! Après ça, j’ai fait toute ma carrière avec ce même type de gants, ce qui fait que je ne me suis jamais fait d’entorse.

Avec quel gardien aviez-vous la meilleure complicité ?
Je dirais avec Mike Maignan. Nous sommes restés proches. Dès qu’il est arrivé chez les pros au PSG nous avons tout de suite bien accroché ensemble. Nous avons beaucoup bossé ensemble et il était à l’écoute de mes conseils.

Pouvez-vous nous citer celui qui vous a le plus impressionné ?
C’est Hugo Lloris, même s’il y en a beaucoup d’autres ! Je l’ai vu arriver très jeune avec beaucoup de qualités. J’avais été impressionné par sa façon d’attaquer les ballons, de ne jamais subir. Il avait ça en lui. Je ne le voyais jamais en arrière ou sur les fesses. Hugo allait toujours vers l’avant. Et il le fait encore d’ailleurs !

Enfin, quel est le meilleur conseil que vous avez reçu au cours de votre carrière ?
C’était dans une mauvaise période avec Toulouse, après quatre buts encaissés à Bordeaux (défaite 4-3 en décembre 2007). Car j’avais voulu faire une grosse séance le lendemain du match et travailler pour évacuer cette frustration, me faire mal. Et finalement, Alain Casanova (entraîneur des gardiens) m’a juste fait asseoir sur un ballon et on a discuté. Une phrase est ressortie : « Ce n’est pas quand ça va mal qu’il faut travailler plus, c’est lorsque ça va bien ». J’ai trouvé ça tellement juste. Il faut savoir rester sur du basique pour se remettre en confiance, et quand tout va bien on est capable d’encaisser les efforts.