Interview

Jonathan Gradit : « Des émotions décuplées à Bollaert »

Jonathan Gradit : « Des émotions décuplées à Bollaert »

Interview
Publié le 05/06 à 10:41 -

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Arrivé la saison de la montée en Ligue 1 Uber Eats, Jonathan Gradit a connu à 30 ans une 3e saison consécutive réussie au RC Lens, où il vit de grands moments. Lui qui n’a auparavant pas connu un parcours facile.

Comment expliquez-vous l’évolution du RC Lens, 7e l’an passé, et encore en progrès cette saison en Ligue 1 Uber Eats ?
Ce qui a le plus changé, c’est la maturité avec toute l’expérience qui a été emmagasinée chaque saison. Par exemple pour ce qui me concerne avec les trois de derrière (Danso-Medina et lui), cela fait maintenant deux ans que nous jouons ensemble. Au début, nous avions trois langues différentes avec un qui parle en anglais, un en espagnol et un autre en français. C’était donc difficile au niveau de la communication. Alors que maintenant nous nous comprenons parfaitement aussi bien dans le langage que sur les déplacements sur le terrain. Nous sommes aussi beaucoup plus matures. Les saisons passées, il nous arrivait de commettre l’erreur de vouloir trop pousser et nous finissions par perdre le match. L’expérience fait qu’aujourd’hui nous essayons d’être solides avant de vouloir marquer. L’objectif étant de continuer à produire du jeu, tout en restant costauds.

Pour vous qui n’avait pas vécu beaucoup de saisons de ce type dans votre carrière, cela doit être encore plus agréable à vivre.
Oui, je savoure beaucoup, car je n’ai pas vraiment eu une carrière « comme tout le monde »… J’ai galéré. Je suis reparti dans le monde amateur après avoir été dans une bulle au centre de formation à Bordeaux. En redescendant, tu vois la différence…Tu ne t’entraînes que deux fois par semaine, car il y des coéquipiers qui travaillent. Donc c’est un milieu complètement différent. Il faut s’accrocher, car on se demande si nous aussi on va pouvoir continuer le foot ou devoir aller travailler. Même après, cela a toujours été un peu compliqué, car j’ai connu des saisons ou je jouais le maintien.

« Avoir une équipe soudée, ça fonctionne »

Etes-vous surpris par ce que vous réalisez avec le RC Lens depuis la saison de la montée en Ligue 1 Uber Eats, en 2019/20 ?
Quand j’ai signé au RC Lens en Ligue 2 BKT, je n’aurais jamais pensé pouvoir connaître une saison pareille ! Depuis la remontée, nous vivons des moments extraordinaires.

Selon vous, qui avez été le témoin de cette progression saison après saison, quel serait la recette de cette réussite ?
Quand d’un côté nous observons nos résultats et de l’autre notre effectif, sans joueur ultra-connu par rapport à d’autres clubs de Ligue 1, cela prouve bien que cela fonctionne d’avoir une équipe soudée en donnant du sens à ce que l’on fait avec des idées bien précises. Dans l’équipe, nous avons tous été choisis selon un profil bien précis, donc je pense que cela y contribue. Nous vivons ensemble H-24, l’entente est excellente et tous les joueurs s’entendent bien entre eux. Ce groupe est fabuleux !

Terminons avec une des forces du RC Lens, son public. Pouvez-vous nous décrire son apport pour vous joueur ?
Il difficile de mettre des mots dessus, mais nous sommes transcendés grâce au public. Les émotions y sont décuplées. Nous pratiquons un jeu porté vers l’avant comme pour leur rendre ce qu’ils nous donnent. Quand j’ai signé ici, on me disait – tu verras le public -. On s’en fait donc une certaine image, mais pas au niveau de ce que cela est réellement sur le terrain. En Ligue 2 BKT, nous avions eu par exemple plus de 30.000 un mardi soir face à Chambly, c’était incroyable !