Adrien Thomasson (RC Lens).
Interview

Adrien Thomasson : « La saison peut devenir exceptionnelle »

Adrien Thomasson : « La saison peut devenir exceptionnelle »

Interview
Publié le 05/05 à 17:04

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Arrivé au RC Lens lors du mercato hivernal, Adrien Thomasson a évoqué sur la chaîne Twitch de la Ligue 1 Uber Eats son intégration, la ferveur lensoise ou encore la méthode Franck Haise.

Quel que soit votre classement à l’issue du championnat, la saison du RC Lens est-elle d’ores et déjà réussie ?
Franchement, elle sera quoi qu’il arrive réussie. Au vu de l’effectif et du budget du club, on n’était pas vraiment programmé pour être aussi haut au classement. C’est pour ça que quoi qu’il arrive, la saison sera belle, mais elle peut devenir exceptionnelle. On en a bien conscience et on ne se satisfait pas de ce qu’on a actuellement. On veut finir le plus haut possible. Mais on sait que dans tous les cas, les gens seront fiers de nous à la fin et on le sera également. Ça reste du bonus ce qui va arriver dans les prochaines semaines.

Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre le RC Lens en janvier ?
Dès les premiers contacts avec le club, je n’ai pas réfléchi longtemps à la possibilité de le rejoindre. Au vu de son classement, de ce qu’il dégage avec un engouement très fort, de sa structuration et de sa volonté d’être au plus haut niveau, mon choix a été très simple à prendre. Je ne me suis pas trop questionné. Après, j’étais engagé dans une saison compliquée avec Strasbourg et c’est toujours difficile de quitter un club en cours de saison, mais ça fait partie d’une carrière et je ne regrette pas du tout mon choix.

Vous semblez vous être très vite épanoui au sein du vestiaire lensois. Comment s’est déroulée votre intégration ?
La première chose que j’ai constatée en arrivant cet hiver, c’est que ce n’est jamais évident de rejoindre une équipe en cours de saison. Le temps d’adaptation est réduit. On n’a pas toute la présaison pour apprendre à connaître ses coéquipiers et la manière de jouer de l’équipe mais c’est vrai que ça s’est plutôt bien passé et je me suis adapté rapidement. Je pense que le fait que le groupe soit vraiment exceptionnel m’a beaucoup aidé. Les mecs m’ont bien accueilli. Que ce soit avec le staff, les dirigeants et les supporters, je me suis tout de suite senti très à l’aise dans ce club. Mes premiers matchs ont été corrects et ça a facilité aussi mon intégration. Quand j’évolue dans cette équipe, j’ai l’impression d’être là depuis de nombreuses saisons.

Après Nantes et Strasbourg, vous découvrez la ferveur lensoise. Est-ce un aspect qui compte dans vos choix de carrière ?
A partir du moment où j’ai connu une superbe ambiance au FC Nantes, c’est devenu un de mes critères de choix de club. Quand j’ai signé à Strasbourg, je savais que le club était très suivi en Alsace mais aussi à l’extérieur. Donc après cela, c’était difficile de retomber dans un club avec un certain anonymat et je pense qu’à Lens, je pouvais difficilement rêver mieux. Chaque match, à domicile comme à l’extérieur, car les supporters se déplacent en nombre, c’est toujours une bonne expérience et j’espère satisfaire ces nombreux supporters.

« Loïs Openda ? On sent qu’il est craint par les défenseurs »

Aviez-vous eu des discussions avec Franck Haise avant votre signature ?
J’ai eu la chance d’avoir beaucoup d’échanges avec lui avant de signer au club et c’est aussi ce qui a fait pencher la balance dans mon choix final. Il m’a beaucoup rassuré dans sa façon de me parler et dans sa façon de vouloir m’intégrer dans le dispositif. Après, il ne m’a pas du tout garanti une place de titulaire, loin de là.

Pouvez-vous nous parler de sa méthode au quotidien ?
C’est un tacticien hors pair. C’est quelqu’un qui connait le football vraiment parfaitement parce qu’il a une expérience globale, que ce soit avec les équipes de jeunes et les équipes premières. Et là où il peut se différencier par rapport à beaucoup d’autres, c’est sur son côté humain. Il laisse beaucoup de responsabilités aux joueurs et est là quand il le faut. Quand il faut être un peu plus dur, il sait l’être. C’est ce qui fait sa force. Il ne différencie pas un joueur un peu plus expérimenté d’un jeune joueur et c’est aussi pour ça qu’il est apprécié par tout le groupe.

Pour un milieu créatif comme vous, vous devez vous régaler dans une équipe aussi joueuse ?
J’ai toujours excellé dans un collectif qui était vraiment rodé et porté vers l’avant et c’est notre cas actuellement. On a des pistons qui se projettent quasiment sur la totalité des matchs, on a des milieux qui ne sont pas vraiment défensifs et qui apportent le surnombre et on a beaucoup de variations de système de jeu qui font que je me sens vraiment à l’aise dans notre équipe. C’est vraiment un plaisir d’évoluer dans ce collectif.

La présence de Loïs Openda doit également vous faciliter la tâche…
On préfère l’avoir avec nous que contre nous. C’est un joueur qui a un talent exceptionnel. Il est capable de faire beaucoup de choses alors qu’il est encore très jeune. Il sait aussi bien être à la finition que faire des passes décisives. Il nous apporte beaucoup de profondeur, il a une vitesse assez incroyable et on sent qu’il est craint par les défenseurs. Ça nous (les joueurs offensifs) permet d’avoir plus d’espaces parce que les défenseurs sont totalement focalisés sur lui.

Dans le dispositif de Franck Haise cette saison, tous les joueurs semblent avoir comme consigne de déséquilibrer l’adversaire par des dépassements de fonction ?
Tout à fait. Par exemple, le coach attend des défenseurs centraux, que ce soit Facundo Medina, Jonathan Gradit ou Kevin Danso, d’apporter le surnombre offensivement par une passe ou par une conduite de balle. C’est ce qui amène justement de la nouveauté et c’est difficile pour les équipes adverses de lire tous ces systèmes de jeu. Le danger peut venir de tout le monde et c’est ce qui fait notre force depuis que je suis arrivé au club et même bien avant.

A quatre journées de la fin de saison, pensez-vous à la musique de la Ligue des champions ?
Honnêtement, je n’y pense pas trop. J’essaie de faire abstraction de tous ces commentaires élogieux même s’ils font toujours plaisir à entendre ou à voir. Je sais très bien que tout peut arriver. On ne va pas se mentir, tous les joueurs rêvent de jouer la Ligue des champions. J’en ai rêvé quand j’étais plus jeune et c’est vrai que j’ai la capacité pour peut-être la jouer la saison prochaine, donc j’espère qu’on ne s’en privera pas mais rien n’est fait. Il faut qu’on reste les pieds sur terre.