Luka Elsner, l'entraîneur du Havre AC.
Interview

Luka Elsner : « La passion pour le coaching a été là très tôt »

Luka Elsner : « La passion pour le coaching a été là très tôt »

Interview
Publié le 06/11 à 09:44

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Auteur d’un bon début de saison avec le Havre AC (7e du classement) avec une victoire dimanche au Toulouse FC (1-2), Luka Elsner s’est récemment confié sur son métier d’entraîneur dans le Ligue 1 Show.

Après une carrière de joueur professionnel, comment en êtes-vous venu au métier d’entraîneur ?
Jusqu’à mes 22, 23 ans et mon retour en Slovénie, je n’avais jamais pensé devenir un joueur de football professionnel parce que je n’avais pas assez de talent, surtout en France. C’est pourquoi j’ai étudié et je me suis préparé pour évoluer dans le football mais dans un autre rôle. J’ai ensuite arrêté ma carrière de joueur à 31 ans car je voulais devenir entraîneur rapidement, faire des erreurs tôt et acquérir de l’expérience le plus vite possible. La passion pour le coaching a été là très tôt.

Quelles sont vos sources d’inspiration ? On vous a notamment prêté une admiration pour la mentalité défensive de l’Atlético de Madrid de Diego Simeone au début de votre carrière…
Il y a eu mon grand-père, un ancien grand entraîneur, et mon père, un joueur qui avait une vision romantique du football. J’essaie de mélanger les deux, cela constitue mon identité en tant qu’entraîneur de football. Concernant Diego Simeone, je pense que c’est la bonne façon pour commencer une carrière de coach, construire son idée du football en s’assurant que sa défense est forte. Les quelques jours passés avec Mauricio Pochettino à Tottenham m’ont marqué également. L’humanité de sa relation avec les joueurs m’a vraiment inspiré.

« Nous ne voulons pas être ennuyeux »

Qu’avez-vous appris de votre précédent passage en Ligue 1 Uber Eats avec l’Amiens SC (2019-sept. 2020) ? Comment vous êtes-vous adapté avec le Havre AC ?
Lors de mon premier passage avec Amiens, j’ai appris à être vraiment flexible concernant mon modèle de jeu. J’ai fait des erreurs à certains moments où nous voulions développer du beau football et stratégiquement l’équipe adverse était préparée à ça. Aujourd'hui, nous ne voulons absolument pas être naïfs. C’est sympa d’avoir l’air d’être une équipe agréable à voir jouer, mais ça peut vouloir dire 2-0 ou 3-0 pour l’adversaire, donc c’est ce que je veux éviter. Nous devons être bons à plusieurs niveaux, mais nous ne voulons pas être ennuyeux non plus. C’est sûr qu’au Havre AC, nous avons la culture de l’effort. Nous devons travailler là-dessus tous les jours et je pense que le moyen le plus simple d’y arriver est l’entraînement. Si nous travaillons dur, durant de longues heures, on a l’assurance que nos séances sont dures et intenses. Mais il faut aussi être détendu et s’amuser avec les gars, avec le staff.

Vous faites partie d’une nouvelle génération d’entraîneurs jeunes et étrangers qui évoluent cette saison en Ligue 1 Uber Eats. Comment expliquez-vous cette nouvelle tendance ?
Je pense qu’il y a eu plusieurs décennies durant lesquelles ce sont les mêmes entraîneurs qui ont tourné en France. Maintenant, il y a des nouvelles structures avec des investisseurs étrangers dans de nombreux clubs et ils sont plus ouverts au fait d'offrir une opportunité à de jeunes entraîneurs ou à des entraîneurs de l’étranger. Je pense que ce n’est pas une si mauvaise chose pour le football français car il va se diversifier un peu plus. Ça va être un joli choc des générations et ça va nous offrir beaucoup de belles batailles à regarder en Ligue 1 Uber Eats, je trouve ça très excitant.