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Angelo Fulgini, l'éclosion angevine

Angelo Fulgini, l'éclosion angevine

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Publié le 09/12 à 13:45 - LFP

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De retour en Ligue 1 Uber Eats au RC Lens, le polyvalent Angelo Fulgini s'était affirmé comme un joueur capable d’être décisif avec Angers SCO lors des saisons 2020/21 et 2021/22. Retour sur sa belle période au SCO.

« On a changé de système. Habituellement, on a joué avec une pointe basse, là on a mis un joueur sous l’attaquant, Angelo Fulgini, pour essayer de le trouver entre les lignes et jouer dans le dos de la défense, surtout côté gauche. Les deux buts arrivent comme ça. », expliquait Stéphane Moulin au soir d’une première victoire pour lui avec Angers SCO sur la pelouse du Stade Rennais, le 23 octobre 2020 (1-2).

Dans la foulée de cette soirée bretonne, Angers avait pleinement profité du talent de son stratège alors âgé de 24 ans. Si bien que lors des six rencontres suivantes de Ligue 1 Uber Eats, le SCO avait empoché quatre victoires. A ces occasions, les joueurs de Stéphane Moulin avaient performé offensivement en marquant à 12 reprises.

Fulgini repositionné comme Reine-Adélaïde

L’une des principales raisons de cette jolie forme à l'époque est certainement l’influence grandissante d’un Angelo Fulgini repositionné au cœur du jeu angevin : lui le polyvalent ayant presque déjà occupé tous les postes sur un terrain, mais ayant bien été formé comme milieu de terrain au VAFC. Lors de cette saison angevine (20/21), le joueur évolue au poste de n°10, comme son numéro de maillot. Plus proche de la zone de vérité, le talent du SCO en devient du coup plus dangereux. Le tout avec une allure qui rappelle celle de l’ancien de la maison, Jeff-Reine Adélaïde : son ancien complice d’un an et demi plus jeune qu’il conduisait aux entraînements du SCO en 2018.

JRA parti, Fulgini a connu une évolution rappelant celle du désormais troyen. « On savait que Jeff préférait évoluer dans le milieu mais il a bossé à droite. Ça l’a fait progresser défensivement, physiquement. Et c’est la même chose pour moi. Ça m’a appris à répéter les efforts et aujourd’hui c’est plus facile de le faire au milieu, parce que j’y ai été habitué. Et puis j’ai aussi beaucoup progressé tactiquement. Je ne sais pas si le coach a fait exprès, mais c’est vrai qu’il y a une similitude avec Jeff (sourire). », affirmait Fulgini dans Le Courrier de l’Ouest en décembre 2019.

En 20/21, c’est son association avec Sofiane Boufal qui a fonctionné (« on ressent les mêmes choses sur le terrain », estimait Fulgini). A Rennes, le n°10 du SCO a accompagné sa solide prestation d’une 2e réalisation de la saison, marquant comme un nouveau départ. « Ce poste me permet d’être plus haut sur le terrain, plus proche du but. Quand je jouais en relayeur, j’étais déjà assez libre, mais là, avec deux milieux derrière moi, je le suis encore plus. Cette position joue en ma faveur, c’est certain. Je peux faire plus d’appels en profondeur, je suis dans les zones où je peux marquer », validait de son côté le joueur dans Ouest France.

Un discours pas tout à fait nouveau pour celui qui affirmait déjà un an auparavant, « depuis que j’évolue régulièrement dans l’axe du milieu de terrain, je me sens plus responsable. Tu dois défendre et faire le jeu. C’est quelque chose qui me convient, c’est mon jeu. Sur le côté, c’était différent parce que ça correspondait moins à mon style. Là, je suis à mon poste ».

Stats et efficacité en hausse

La différence réside dans l’efficacité. « L’an dernier (19/20), je faisais des bons matchs mais il me manquait les statistiques. Je n’étais pas assez efficace », confirmait-il encore fin octobre, avant de finir l'exercice avec un record de buts sur une saison de Ligue 1 Uber Eats (7 buts). Quand lors de l’exercice 2019/2020 Fulgini restait muet lors des 13 dernières journées pour une réalisation en 20 matchs, la saison suivante s'est révélée plus prolifique. Offensivement, le joueur devient plus qu’une menace pour l’adversaire. Pour preuve, l’ancien angevin est le joueur qui subit le plus de fautes en Ligue 1 Uber Eats. Un record aussi parmi les cinq grands championnats cette saison. Il figure aussi sur le podium dans plusieurs catégories statistiques en championnat : à ceux du nombre de dribbles tentés (61), de duels gagnés (99), de dernières passes avant un tir (29) et de passes vers les 30 derniers mètres (223).

« J’ai essayé de rajouter l’efficacité à mon jeu. Pour un milieu de terrain, c’est très important. Il faut avoir cet esprit finisseur, être lucide. Avant, je manquais d’agressivité devant le but. ». Cette nouvelle approche de son n°10 a de quoi combler Stéphane Moulin. Notamment à Lens fin novembre 2020 (1-3), où « à chaque fois qu’on a réussi à le trouver, c’était intéressant, ça partait vite vers l’avant. J’ai bien aimé ce qu’on a fait. », avait souligné le déjà mythique coach angevin.



Son repositionnement sur le terrain de l'époque a aussi succédé à une remise en question personnelle. « Même si je ne le fais pas exprès, je peux être un peu nonchalant. J'essaye de gommer ça le plus possible. », assumait-il en février 2019 après une première partie de saison qui l’avait vu perdre sa place de titulaire. Un passage par la réserve et « des petites choses », lui ont fait comprendre « qu’il fallait se réveiller. Il faut surtout que j’essaye de marquer plus de buts et d’être plus décisive ». La suite a été dans ce sens, puisqu'Angelo Fulgini a cumulé 12 buts et 7 passes décisives lors de ces deux dernières saisons au SCO.

 

 

Fulgini : précocité et talent

Une belle progression pour un joueur dont le talent l’a souvent rapidement mis sur le devant de la scène. Angelo Fulgini est arrivé à Angers à l’été 2017 après 10 ans à Valenciennes et une jolie réputation. Dans le Nord, la pépite était devenue un élément majeur du VAFC de Faruk Hadzibegic, s’adaptant aux changements de postes avec une impressionnante facilité. De quoi en faire un joueur convoité…

Car ce fils de militaire y a fait preuve d’une belle précocité : Bernard Casoni était allé le chercher en U19 en 2015 pour le faire jouer milieu ou latéral droit. « Il voit tout très vite et sent le foot », confiait David Le Frapper, un autre entraîneur fréquenté au VAFC, comme pour justifier sa présence sur la ligne défensive. Ensuite pour sa première avec les pros, le néophyte avait signé dès la 3e minute de jeu le seul but du match contre Niort en Ligue 2 (0-1), lors de son unique association avec Lucas Tousart en partance pour l’OL.

Après une demi-finale à l’Euro U19 la même année avec les Bleuets, le natif d’Abidjan, d’un père Italien et d’une mère Néo-Calédonienne, s’était illustré avec un triplé aussi express qu’historique en Ligue 2, signé en l’espace de 5 minutes ! A VA, il a aussi profité de l’expérience de Sébastien Roudet en n°10. « J’apprends tous les jours : le placement, la lecture de jeu… Quand il faut conseiller, parler, il le fait », déclarait Angelo Fulgini sur le site du club en 2016. Une fois au SCO, la pépite n’avait eu besoin que de 11 minutes pour débloquer son compteur en Ligue 1 Uber Eats, en août 2017 contre Bordeaux (2-2).

Habitué donc aux bonnes entames, celui qui affiche 20 buts en 149 matchs avec le SCO en Ligue 1 Uber Eats avant son retour à Lens, sera donc particulièrement surveillé avec le maillot Sang et Or.