Pelouses

Pelouses : Mode d’emploi

Pelouses : Mode d’emploi

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Publié le 03/09 à 10:20 - LFP

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Réglementation, entretien, propriétés des différents types de gazon… Tout savoir sur les pelouses de Ligue 1 Uber Eats.

Après 4 journées de Ligue 1 Uber Eats, le Paris SG devance le Montpellier HSC et Angers SCO en tête du classement du championnat des pelouses BKT (21/22). Un championnat justement imaginé il y a plusieurs saisons pour promouvoir la qualité des pelouses. S’il n’existe pas de recette miracle pour disposer d’une belle pelouse en permanence, plus l’attention portée à son terrain est grande, plus les chances de se retrouver avec un « billard » sont importantes. Le gazon est un être vivant soumis à de nombreux facteurs extérieurs que les clubs de Ligue 1 Uber Eats suivent de près. Réglementation, entretien, différents types de pelouse… Tout ce qu’il faut savoir sur les pelouses du championnat, de leurs dimensions aux effectifs de jardiniers en passant par la maudite Pyricularia.

Dimensions égales et référents pelouses

Les terrains de Ligue 1 Uber Eats et Ligue 2 BKT obéissent à un certain nombre de règles. La FFF fixe ainsi l’ensemble des dimensions relatives au terrain, le niveau professionnel requérant une stricte égalité entre tous les terrains. L’aire de jeu doit mesurer 105 mètres de long et 68m de large, les cages 2,44m de haut et 7,32m de large. Quant aux lignes blanches, elles mesurent entre 10 et 12 centimètres de large.

De son côté, la LFP réglemente l’utilisation du terrain : du timing des arrosages de la pelouse à l’utilisation de cages mobiles lors de l’échauffement en passant par la hauteur de tonte du gazon (de 24 à 28 millimètres). Concernant le dessin de tonte, la LFP demande aux clubs de suivre les règles UEFA, c’est-à-dire 18 bandes longitudinales de 5,50m à 6,10m, ainsi que 12 bandes en largeur, de 5,50m à 6,00m. L’objectif est d’avoir un quadrillage, nettement plus marqué dans la longueur, afin d’avoir une uniformité entre tous les stades, et d’accompagner la lisibilité du jeu, notamment pour les arbitres dans leur gestion des situations de hors-jeu. Contrairement à d’autres sports comme le rugby, les dessins ou publicités sont interdits par les règlements de l’IFAB (l’instance qui détermine les règles de jeu), qui souhaite conserver le terrain vierge de tout élément extérieur à la pratique du football.

La LFP impose également aux clubs d’avoir un référent pelouse, une personne qualifiée en matière de gestion et d’entretien de terrains de sports, afin de s’assurer d’un interlocuteur compétent sur les thématiques techniques spécifiques liées au gazon. Cette personne est parfois internalisée par le club mais, dans la majorité des cas, on retrouve un employé de la collectivité propriétaire du stade ou d’une entreprise prestataire du club. Justement, quid des jardiniers ? En moyenne, il y a une personne à temps complet sur le stade au quotidien, qui reçoit le soutien d’une équipe de cinq personnes pour les matchs.

Pelouses synthétiques interdites

On trouve 3 types de substrats sur les terrains des championnats professionnel français :
- terre-sable (13%)
- élaboré (7%)
- renforcé ou « hybride » (80%)

Les terrains en pelouse synthétique ont été interdits par la LFP en 2017 car ils présentent un confort de jeu bien différent pour les joueurs par rapport aux terrains naturels. Les pelouses synthétiques influent sur la qualité du spectacle et, pour des raisons d’uniformité et d’équité, seuls les gazons naturels sont acceptés.

Le gros avantage des terrains élaborés, et encore plus renforcés, est leur capacité à absorber une utilisation importante (10 heures par semaine en moyenne sur un site d’entraînement selon la technologie et la période de l’année). L’autre gros avantage des terrains élaborés et renforcés est leur capacité à être uniformes sur l’ensemble de l’aire de jeu en termes de propriétés, ce qui limite les blessures. Ils sont préparés plus spécifiquement pour la pratique du sport de haut niveau et résistent mieux aux conditions climatiques difficiles de l’hiver.

Plus les technologies sont récentes, plus elles demandent un entretien spécifique, avec des opérations régulières pour maintenir la qualité du produit : aération, défeutrage, carottage, scarification… Un scalpage est souvent nécessaire l’été pour enlever un maximum de matière afin de régénérer le terrain avec un gazon nouveau. Une telle pratique n’est pas toujours possible avec un terrain terre-sable où l’enracinement est important pour conserver une stabilité du sol. En l’état, un terrain dernière génération dure une saison pour sa partie florale, avant d’être changé chaque été (en conservant toute la partie renforcée), afin de limiter les risques de perte de qualité en vue de la saison suivante.

L’organisation de manifestations autres que sportives comme des concerts ou même des événements motocross est complexe à gérer sur la période de fin de saison, le calendrier de rénovation se réduisant. En effet, le temps nécessaire à la régénération complète est d’environ 8 semaines dans des bonnes conditions pour retrouver un terrain de qualité.

Un être vivant à part entière

Comme tout être vivant classique, le gazon a de nombreux besoins. Il faut l’abreuver (arrosage), le nourrir (fertilisation) mais aussi l’aider à respirer (aération), dans une optique de favoriser la photosynthèse de la plante, avant de le mettre sur son 31 (tonte) quand il aura suffisamment poussé.

Le suivi météorologique est également capital dans la gestion du terrain, afin de le protéger de conditions climatiques problématiques. La configuration du stade, notamment son orientation, la hauteur de ses tribunes, son éventuelle fermeture totale, ou encore l’emprise de son toit sont autant de facteurs qui peuvent influer sur la pousse. Pour compenser cela, de nombreuses technologies ont été développées. La luminothérapie vient apporter de la lumière supplémentaire sur des zones majoritairement ombragées. La ventilation permet d’assécher les feuilles. La régulation thermique maintient, elle, la végétation en activité même durant la période hivernale autant qu’elle évite la formation de gel sur l’aire de jeu.

Le monitoring des différents paramètres est également très important. Ce suivi permet de prévenir l’apparition de maladies ou de champignons, qui peuvent se révéler dévastateurs pour le terrain en très peu de temps. Les fortes chaleurs estivales, combinées à une importante humidité, représentent les plus importants ennemis des graines fraîchement ensemencées. Le travail préventif des référents pelouse est capital car certaines maladies ne peuvent toujours pas être soignées, ce qui est le cas de la Pyricularia, une maladie fongique redoutée.

Palmarès du championnat de France des pelouses BKT 20/21