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Ibrahima Koné, « le Lukaku malien » de Lorient

Ibrahima Koné, « le Lukaku malien » de Lorient

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Publié le 07/04 à 15:04 - AFP

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En ouverture de la J31, le FC Lorient misera sur l’impact d’Ibrahima Koné (22 ans, 3 buts en 8 matchs) dans le choc pour le maintien face à l’AS Saint-Etienne en Ligue 1 Uber Eats.

Auteur de plusieurs entrées fracassantes pour ses débuts cet hiver à Lorient, Ibrahima Koné assure avoir digéré l'échec de la sélection malienne à se qualifier pour la prochaine Coupe du monde, alors que le Merlus (16e) abordent le sprint final en Ligue 1 Uber Eats avec un match, vendredi, face à Saint-Etienne (18e) qui ne pointe qu’à une longueur au classement. « Je me sens prêt, je veux oublier ce qu'il s'est passé en sélection, je suis focus ici », explique-t-il dans un entretien à l'AFP.

Avec Dango Ouattara et Sambou Soumano, les pépites montées de la réserve, il est le nouvel espoir du maintien de Lorient, débarqué de Norvège en toute fin de mercato d'hiver pour élargir la palette d'une attaque minée par le manque de réussite de Terem Moffi.

En pleine confiance après ses trois buts inscrits sur penalty pendant la Coupe d'Afrique des nations, ce grand gabarit (1,90 m, 92 kg) de 22 ans en a inscrit trois autres pour les Merlus, à chaque fois peu après être entré en jeu en fin de match. Si bien qu’il figure en bonne place parmi les buteurs les plus rentables avec un but toutes les 96 minutes. Seuls Briand (FCGB, 1/85 minutes) et Bakambu (OM, 1/87 min) font mieux parmi les joueurs à plus d’un but marqué cette saison en championnat.

Ainsi, pour sa première apparition contre Lens, quelques jours après son arrivée, il n'a eu besoin que de 39 secondes (2-0) pour glisser dans le but vide une balle repoussée sur lui par Jean-Louis Leca.

De Bamako aux fjords

La magie n'a pas opéré à Monaco ou face à Montpellier et Lyon, mais il a récidivé avec un bijou de vitesse, de force et de précision 2 min 42 sec après son entrée en jeu contre Brest (1-0) et en chipant lui-même la balle à la défense pour ouvrir le score en solitaire après seulement onze minutes sur le terrain à Clermont (2-0). 

Mais lui n'a que faire d'un rôle de super-remplaçant : « Je travaille pour être titulaire », comme cela a été le cas au Parc des Princes, dimanche dernier. Il n'a pas toujours été aussi franc, lui qui se cachait de sa famille pour aller jouer au foot à Bamako : « En Afrique, quand tu ne vas pas à l'école, tu vas traîner dans la rue, tu vas devenir un bandit, les familles ont peur de ça ».

En février 2018, à 18 ans, il signe au club norvégien de Haugesund, passant des 40° de la capitale malienne aux -10° des fjords, installé seul dans une chambre d'hôtel, alors qu'il ne parle encore pas un mot d'anglais.

« Pas facile », résume-t-il sobrement. Même si un ami capverdien l'aide à s'adapter, il peine à s'imposer sur le terrain, passe par un prêt peu concluant début 2020 en Turquie, jusqu'à ce que l'entraîneur de Sarpsborg (1re div. norvégienne), au sud d'Oslo, vienne le chercher en janvier 2021.

« La CAN m'a fait grandir »

Désormais titulaire, il marque 11 buts en 28 matchs et gagne le surnom de « Lukaku malien ». « C'est un grand joueur, un grand attaquant. On a un peu le même gabarit et j'espère un jour être comme lui, même le dépasser ! » Il gagne aussi une place en sélection malienne, juste à temps pour la CAN. Un grand souvenir, malgré l'élimination frustrante aux tirs au but en 8e de finale par la Guinée équatoriale.

« J'étais fier, même si ce n'était pas facile. J'étais nouveau, j'étais jeune, ça m'a donné beaucoup d'expérience et j'ai beaucoup appris. Jouer avec cette pression, ça m'a fait grandir... », raconte-t-il. Même s’il a encore abordé le match face aux stars du PSG avec les yeux de l’admiration : « Quand j'étais jeune, je les voyais à la télé, et aujourd'hui je vais jouer contre eux », confiait-il avant la rencontre.


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