Armel Le Cléac'h
Interview

Armel Le Cléac'h : «Roberto Cabañas, le Neymar de l'époque»

Armel Le Cléac'h : «Roberto Cabañas, le Neymar de l'époque»

Interview
Publié le 01/11 à 19:00 - ADS

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Le navigateur breton Armel Le Cléac'h revenait en janvier 2018 sur sa passion pour le football. Entretien avec ce supporter du Stade Rennais F.C.

Si les terrains de Ligue 1 Conforama ont longtemps eu leur « charo » avec Blaise Matuidi, le milieu récupérateur charognard, la mer a son « Chacal ». Surnommé ainsi pour son mental de guerrier, le navigateur breton Armel Le Cléac'h s'apprête à prendre le départ de la Route du Rhum. Il s'agira de la troisième participation du skipper de 41 ans à la célèbre transatlantique en solitaire qui consiste à rallier la Guadeloupe. Mais avant de s'élancer de Saint-Malo dimanche (14h) sur son maxi-trimaran Banque Populaire IX, le vainqueur du dernier Vendée Globe est revenu sur sa passion pour le football, lui le fan du Stade Rennais.

Armel, comment êtes-vous devenu supporter du Stade Rennais ?
Déjà, je suis Breton. J’ai commencé à jouer au foot vers six ou sept ans, en poussins, dans le club de mon village, Saint-Pol-de-Léon. C’était le sport de prédilection, qu’on pratiquait avec tous les copains. Je suivais aussi les matchs à la télévision avec mon père. Je me rappelle bien de la Coupe du monde 1986 avec Platini, Tigana, Giresse, le fameux quart contre le Brésil et la demie perdue contre l’Allemagne, comme quatre ans auparavant. Mes premiers souvenirs du Stade Rennais et de la première division remontent à la même époque. Quand il faut choisir un club à supporter, on écoute son cœur mais on raisonne aussi de façon géographique. Et même s’il y a plusieurs bons clubs en Bretagne, comme Brest ou Guingamp, pour moi, c’était le Stade Rennais.

Vous avez donc joué en club...
Oui, j’ai joué deux ou trois ans. On m’a très vite mis gardien car j’étais déjà très grand. J’aimais beaucoup Joël Bats, qui était un peu mon idole. Ça me plaisait bien, je m’amusais avec mes copains dans le championnat local mais j'ai arrêté pour me mettre à la voile. Depuis, je n’ai plus vraiment l’occasion de taper dans la balle à part sur la plage, avec mes enfants. Ah si, il y a quelques années, il m'était arrivé de participer à des petits matchs entre marins organisés sur certaines courses à étapes. Jérémie Beyou se débrouillait bien, Nicolas Troussel également.

« Sur le dernier Vendée Globe, on m'envoyait les résultats tous les jours »

Réussissez-vous à vous tenir au courant de l'actualité footballistique lorsque vous êtes en mer ?
Sur les courses longues, on ne peut pas consulter Internet en permanence, comme dans la vie de tous les jours. On essaie de se tenir au courant de l'actualité épisodiquement mais, sur le dernier Vendée Globe par exemple, mon chargé de communication m’envoyait les résultats sportifs tous les jours. Le fil conducteur était bien entendu la Ligue 1 Conforama et les championnats étrangers, pour que je puisse suivre les scores et l’évolution des classements.

Il y a d’autres fans de foot parmi les navigateurs ?
Jérémie Beyou, avec qui j’ai commencé l’Optimist à l’âge de huit ou neuf ans, est un grand supporter de l’En Avant de Guingamp. Il suit le foot de manière très assidue et va au Roudourou avec ses enfants. Moi, j’en discute à table ou pendant la pause café avec les membres de mon équipe technique et mon entourage. On revient sur les matchs de l’équipe de France, comme celui disputé contre l’Islande à Guingamp justement, la Ligue des champions et les affiches de Ligue 1 Conforama.

Avez-vous l’occasion d’aller au stade ?
J’y vais rarement désormais. Je regarde surtout les matchs à la télévision. Mais, enfant, j’avais vu des matchs à Brest grâce à des déplacements organisés par mon club. Mon père m’y emmenait aussi. A l’époque (des années 80 jusqu'au début des années 90), Brest avait une très belle équipe de Ligue 1, avec des grands joueurs comme Bernard Lama, Vincent Guérin, Paul Le Guen et Roberto Cabañas (attaquant international paraguayen)… Lui, c’était la star, le Neymar de l’époque. Ah oui, en 2013, après ma 2e place sur le Vendée Globe, j’avais aussi été invité avec François Gabart, le vainqueur de l’épreuve, à donner le coup d’envoi de la finale de la Coupe de la Ligue BKT entre l’AS Saint-Etienne et le Stade Rennais.

« J'ai fait équipe avec Alain Roche et Alan Shearer »

Quels sont vos souvenirs liés au foot les plus marquants ?
Si je ne devais en retenir qu’un, ce serait forcément la victoire des Bleus au Mondial 98. Comme beaucoup de Français, je considère ce succès comme un tournant. D’ailleurs, j’ai déjà croisé un des joueurs de cette équipe, Laurent Blanc, sur un parcours de golf. Je suis un vrai passionné de golf (il était ambassadeur de la dernière Ryder Cup). De la même manière, j’ai eu l’occasion de rencontrer Antoine Kombouaré, David Ginola ou encore Paul Le Guen. Sur un tournoi pro-am, au Golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines, j’ai même fait équipe avec Alain Roche et l’ancien attaquant anglais Alan Shearer.

Le départ de la Route du Rhum sera donné ce dimanche. Le week-end suivant, il y a le derby entre le Stade Rennais et le FC Nantes. Vous savez qu’il vous faudra battre le record de l’épreuve d’un peu plus de 12 heures si vous ne voulez pas rater le coup d’envoi ?
Je n’avais pas fait attention au calendrier mais maintenant que vous le dites, j’en prends bonne note (rires). Avec les bateaux qui se sont améliorés depuis quatre ans, le record est envisageable. C'est possible !