Pedro Mendes (MHSC)
Interview

Pedro Mendes : «J'espère qu'Andy Delort ira au bout»

Pedro Mendes : «J'espère qu'Andy Delort ira au bout»

Interview
Publié le 18/07 à 10:00 - ADS

Partager

La préparation aux Etats-Unis, la sélection portugaise, Hilton, Delort et la CAN... Le défenseur du Montpellier Hérault SC Pedro Mendes s'est confié depuis Washington où les EA Ligue 1 Games ont débuté jeudi.

C'est entre deux séances d'entraînement dans la chaleur et la moiteur des environs de Washington, sur le campus de l'université du Maryland, que Pedro Mendes s'est confié mercredi. La pré-saison, son association avec Hilton, la défense à trois, sa première sélection en équipe du Portugal ou encore la CAN et Andy Delort, entretien avec le défenseur du Montpellier Hérault SC, qui doit défier l'AS Saint-Etienne à l'Audi Field de Washington pour le début des EA Ligue 1 Games (dans la nuit de jeudi à vendredi, coup d'envoi à 00h00).

Quelle importance revêt la préparation pour la suite de la saison ?
Les résultats des matchs amicaux ne sont pas forcément importants lors de cette phase. Ce qui compte, c’est de faire des essais, surtout tactiquement pour le coach. Il faut faire un turnover entre les joueurs, pour que chacun puisse avoir du temps et retrouver le rythme petit à petit.

Toutes les pré-saisons se ressemblent-elles ?
La culture est différente selon les championnats. En Italie, l’accent est davantage mis sur le physique, sur l’intensité des entraînements, alors qu’en France, on va davantage toucher le ballon. A Parme, où j’ai joué, on n’a pas vu le ballon de la première semaine. A 8 heures du matin, on faisait des exercices dans le sable sur la plage, puis on nageait… L’après-midi, on allait enchaîner les kilomètres et on terminait la journée avec du gainage et du travail de proprioception. C’est un peu trop chargé à mon goût mais c’est une période qui sert pour la suite.

Après avoir terminé à une très jolie 6e place au classement de Ligue 1 Conforama, le Montpellier Hérault SC a enregistré les venues de joueurs comme Jordan Ferri ou Téji Savanier. De quoi reproduire les performances de la saison dernière ?
L’ambiance est très bonne au sein du groupe mais chaque saison est différente de la précédente. Certaines équipes vont se renforcer. Nous, on a recruté de très bons joueurs mais certains vont peut-être partir comme Ellyès (Skhiri) ou Ruben (Aguilar). C’est compliqué de faire des prédictions, on ne sait jamais ce qui va se passer.

« On se demande comment Hilton fait !  »

Michel Der Zakarian t'a fait jouer dans une défense à trois la saison dernière. Peux-tu expliquer les grands principes de cette organisation ?
Déjà, il faut beaucoup de communication, notamment entre les trois de derrière. J’avais déjà joué dans ce système en Italie, un pays où la défense à trois est très utilisée. L’avantage, c’est que tu as deux défenseurs au duel qui vont pouvoir se charger de neutraliser les attaquants adverses. Après, il faut faire attention à bien faire « basculer » le bloc. Par exemple, si le ballon est à droite, il faut coulisser, bien fermer l’axe. C’est un système qui rassure l’équipe et permet de bien attaquer derrière. C’est aussi celui que je préfère car j’aime bien harceler les attaquants, les duels et presser haut.

Dans la défense montpelliéraine, tu évolues avec Vitorino Hilton. Le considères-tu comme un modèle ?
Bien sûr. Il est encore à un excellent niveau alors qu’il a 41 ans. Même lui ne sait pas quand il va arrêter. C’est impressionnant car, moi, par exemple, je ne sais pas si je vais pouvoir continuer après 35-36 ans. Je n’ai que 28 ans et c’est déjà difficile physiquement, dans le sens où les lendemains de match sont douloureux, avec de petits bobos partout. Et lui n’a aucun souci, il est toujours devant lors des footings, sans aucun pépin physique. C’est incroyable, on se demande comment il fait !

Tu vas débuter ta 5e saison en Ligue 1 Conforama. Quel est ton regard sur le championnat de France ?
Honnêtement, avant de rejoindre le Stade Rennais, je ne connaissais pas beaucoup le championnat. Lorsque j’habitais encore au Portugal, la Ligue 1 Conforama n’était presque pas retransmise, même si on voyait parfois les rencontres de légendes comme Pauleta au PSG ou Tiago à l’OL. Franchement, j’ai été étonné du niveau de ce championnat. Il y a beaucoup de qualité, on le voit bien avec les performances de certains lors des grandes compétitions comme le dernier Euro ou la dernière Coupe du monde. Chaque année, des joueurs sont recrutés par de très grands clubs. Le prix des joueurs augmente aussi de saison en saison, ce qui veut tout dire…

« Une joie énorme, de la folie »

Tu as fêté ta première sélection avec l’équipe du Portugal en octobre dernier. Etait-ce une surprise pour toi d’être convoqué ?
Je savais que j’étais suivi par la sélection parce que je recevais des pré-convocations avant chaque trêve internationale depuis un an et demi mais je n’étais jamais appelé. Et la saison dernière, alors que j’étais en train de marcher dans la rue pour aller déjeuner, le coach m’a appelé pour me dire qu’il avait reçu un fax de la sélection portugaise et m'annoncer que j’étais sélectionné. Ça a été une joie énorme, de la folie, j’ai prévenu tout le monde.

En équipe du Portugal, tu as retrouvé plusieurs connaissances de Ligue 1 Conforama…
Oui, notamment Rony Lopes. Même si on n’a pas joué ensemble, à force d’affronter les mêmes joueurs, on a la sensation de se connaître. Il y avait aussi des joueurs que j’avais côtoyés chez les Espoirs ou au Sporting, où j’ai été formé, comme le gardien Rui Patricio.

Que dois-tu faire pour être appelé à nouveau ?
Ce ne sera possible de revenir en sélection qu’avec l’aide de mes partenaires et des résultats du MHSC. Tout s’enchaîne. Si les résultats sont positifs, on attire les regards, notamment celui du sélectionneur. A l’inverse, si l’équipe tourne moins bien, ça ne voudra pas dire que j’ai été mauvais mais ce sera plus compliqué de retenir l’attention. D'autant plus que mes concurrents jouent dans des clubs comme Manchester City, Valence… Il faut que je redouble d’efforts.

As-tu suivi les performances d’Andy Delort à la CAN ?
Bien sûr, quand tu as des potes qui disputent des compétitions de cette importance, ça te rend heureux. Là, il n’y avait pas qu’Andy puisque Ellyès (Skhiri) et Ambroise (Oyongo) jouaient aussi la CAN. Ça nous fait plaisir de les voir disputer des rencontres comme ça et ça donne envie ! J’espère qu’Andy ira au bout avec l’Algérie. J'essaie de communiquer avec lui sur Instagram, en répondant à ses stories.