Interview

Vincent Le Goff : « Ça fait plaisir de voir un Moustoir plein ! »

Vincent Le Goff : « Ça fait plaisir de voir un Moustoir plein ! »

Interview
Publié le 25/01 à 14:54

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Latéral gauche de métier, Vincent Le Goff est dans sa 9e saison au FC Lorient. Pour le moment la plus belle. Entretien avant le derby face au Stade Rennais vendredi.

Actuel 7e du classement de Ligue 1 Uber Eats, le FC Lorient a régulièrement pointé dans le top 5 et même sur le podium cette saison. Vivez-vous votre meilleure période au club ?
Jouer les premiers rôles, c’est en effet quelque chose que je n’avais jamais vécu. Et c’est plutôt sympa. On avait débuté par un gros match avec ce derby à Rennes qui était un défi pour nous. Et nous avons réussi à gagner (1-0). Ça faisait très longtemps que le club n’avait plus gagné là-bas (1-2 en 2012). Cette victoire nous a vraiment bien lancés et donné de la confiance. Avec les résultats positifs, il y a plus de sérénité. Pour nous, c’est un peu différent car nous sommes une surprise. Nous ne sommes pas spécialement programmés pour être aussi haut, ce qui fait que nous avons sans doute moins de pression que d’autres qui ont l’obligation d’être dans les premières positions au classement.

Pour vous qui êtes dans votre 9e saison au club, cela doit avoir un goût particulier...
Avoir vécu des moments plus difficiles fait que l’on apprécie particulièrement lorsque les résultats sont là. C’est ce que l’on se dit avec ceux qui ont joué la Ligue 2 BKT avec Lorient (entre 2017 et 2020). Les saisons à lutter pour le maintien sont usantes. Cette saison, nous profitons tout en restant très concentrés pour garder ce niveau de performance. Nous prenons beaucoup de plaisir et nous devons apprécier ces moments car ils sont souvent rares. Du coup, les semaines sont plus faciles à aborder que lorsque nous sommes dans l’obligation de prendre des points pour maintenir le club. Il y a moins de tension et plus de sourires.

La belle saison des Merlus suscite beaucoup d’engouement. Comment le ressentez-vous ?
On l’a bien senti au moment de notre série de six victoires consécutives (septembre-octobre). Dans la ville, les gens étaient heureux de parler de foot. Ensuite, l’engouement se constate par les sollicitations, comme celle des médias. Il faut s’y habituer pour ne pas être perturbé. Mais c’est d’abord au stade que cela se voit, avec plus de spectateurs qui viennent nous supporter (affluence en hausse de 10% vs 21/22). Ayant connu des moments avec des tribunes plus clairsemées, ça fait plaisir de voir un Moustoir plein ! Ça donne lieu à de sacrées ambiances ! Notamment lors du but de Moffi contre Monaco pour nous donner l’avantage à 2-1, on a vraiment senti quelque chose. C’est un moment qui nous a marqués. Après le match, on s’est dit que c’était extraordinaire ! C’est beau de voir ça au Moustoir. On sent bien que l’ambiance est montée d’un cran cette saison.

« Régis Le Bris dégage de la sérénité »

Pouvez-vous nous expliquer l’apport du coach Régis Le Bris ?
Il apporte beaucoup de calme et de confiance, il dégage de la sérénité, ce qui se répercute sur tout le monde. Au vu de notre début de saison, on a bien compris qu’en allant dans son sens, il y avait de grandes chances pour ça se passe bien.

Sur quels points insiste-t-il particulièrement ?
La capacité d’adaptation. Je dirais que c’est sa référence. Car il sait que les équipes évoluent sans arrêt. Et par rapport à ce que l’on a mis en place cette saison, les adversaires s’adaptent à nous. Donc nous devons évoluer nous aussi. Il nous dit que nous devons être prêts à nous adapter à un adversaire ou à un fait de jeu.

Comment définiriez-vous le jeu « à la lorientaise » qu’il a mis en place cette saison ?
Il y a d’abord beaucoup de mouvements et de courses. Le coach nous rappelle que l’objectif principal reste de marquer. Car lorsque l’on a beaucoup le ballon, c’est quelque chose que l’on peut parfois perdre de vue. Il faut être dans l’efficacité et ne pas faire des passes simplement pour que ce soit beau, mais toujours essayer de faire mal à l’adversaire, c'est très présent dans son discours.

« Une motivation au max contre Rennes »

Ce vendredi, vous retrouvez le Stade Rennais à domicile pour la 20e journée de Ligue 1 Uber Eats…
C’est le très gros club breton. Depuis que je suis à Lorient, ils ont toujours un effectif de grande qualité. En plus d’un derby, c’est un challenge. La motivation est toujours au max pour faire plaisir à nos supporters. Ça sera très difficile, comme à l’aller.

S’agit-il de votre derby breton préféré ?
Je suis finistérien et formé à Nantes donc le match contre Rennes est un derby qui m’attire. Je dirais que c’est un plus gros match que les autres. Il a une saveur particulière. Je sais que pour les supporters, Brest est un vrai derby, une rivalité de villes.

A cette occasion, vous retrouverez dans votre zone Benjamin Bourigeaud. Préparez-vous particulièrement ce duel à venir ?
C’est une chose à laquelle je fais attention. Je l’ai affronté quand il était à Lens, puis plusieurs fois depuis qu’il joue à Rennes. Il met beaucoup de mouvements et il a un pied droit incroyable. Il s’entend également très bien avec son latéral droit (Hamari Traoré), qui joue très souvent vers l’avant. C’est toujours top d’affronter des joueurs de cette qualité.

De votre côté, vous fonctionnez aussi bien avec Théo Le Bris qui évolue à vos côtés dans le couloir gauche (14 matchs)...
Même si j’étais déjà jeune (24 ans), Théo est encore plus jeune que moi à mon arrivée au club (20 ans). Ce qu’il réussit à faire est prometteur. Il parvient à créer de grosses différences. Entre nous, il y a cette lecture commune du jeu qui facilite certaines passes ou des mouvements.

Direz-vous que c’est un profil à la Raphaël Guerreiro avec qui vous avez évolué à vos débuts chez les Merlus ?
Je lui souhaite en tous les cas d’avoir une aussi belle carrière que lui ! Mais Théo est encore un très jeune joueur. Pour l’instant, Raphaël, ça reste un niveau au-dessus. J’ai tellement apprécié d’évoluer avec lui. Ce n’est que maintenant que je m’en rends compte, parce que c’était vraiment très fort.

Vous êtes fidèle aux Merlus depuis 2014, mais vous avez tout de même changé quelque chose. Votre numéro de maillot…
J’ai changé une seule fois, car j’ai commencé avec le n°4. Je l’ai d’abord eu à Laval, puis partout où je suis passé : à Vitré, au Poiré-sur-Vie et à Istres. Ici à Lorient, Lamine Gassama le portait avant moi. Dès qu’il est parti (2016/17), j’ai demandé à le récupérer. C’est une histoire de continuité et sans doute un peu de superstition…

Vous êtes un témoin de l’évolution du foot pro et du FC Lorient. Qu’est-ce qui a le plus changé depuis que vous êtes un Merlu ?
Je dirais tout l’aspect autour du travail vidéo. Aussi bien individuellement que collectivement. C’est un domaine qui a beaucoup progressé et qui permet d’avoir une analyse plus poussée. Quand je suis arrivé au club, les entraînements n’étaient pas filmés, ce qui est désormais le cas depuis quelques années. Cela fait une grande différence de pouvoir revoir et analyser les séances.

En revanche, y a-t-il une chose qui n’a pas changé depuis ce temps ?
Oui, les supporters qui nous suivent après les entrainements ! C’est fou ! Car ce sont toujours les mêmes. Je vois toujours les mêmes têtes. C’est beau cette fidélité. Ils ont toujours été là, que l’on soit en Ligue 2 BKT ou bien classés en Ligue 1 Uber Eats.