Jessy Deminguet (RCSA).
Interview

Jessy Deminguet : « J’avais besoin d’un nouveau souffle »

Jessy Deminguet : « J’avais besoin d’un nouveau souffle »

Interview
Publié le 17/08 à 17:58 - NM

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Première recrue du mercato du RC Strasbourg Alsace, le milieu de terrain Jessy Deminguet revient sur ses quinze années au SM Caen et se confie sur sa soif de s’imposer en Ligue 1 Uber Eats.

On vous redécouvre cette saison en Ligue 1 Uber Eats. Pour les gens qui ne vous connaissent pas, comment vous décririez-vous ?
Je suis un milieu de terrain gaucher de 25 ans. Je retrouve cette saison un championnat que j’avais quitté il y a quatre ans (2018/19) avec la volonté de prouver que je peux y avoir ma place. Dans la vie, je suis quelqu’un de joyeux et d’assez introverti. Je ne suis pas timide non plus mais je reste beaucoup en famille, je suis plutôt casanier. J’aime aussi énormément regarder le foot à la télé, donc je ne sors pas beaucoup.

Vous avez effectué toute votre formation au SM Caen avant de porter les couleurs de l’équipe première. Pouvez-vous nous raconter votre parcours au sein du club normand ?
J’ai passé 15 ans au SM Caen où j’ai gravi les échelons un à un. Donc, c’est un gros changement pour moi aujourd’hui d’avoir rejoint le RC Strasbourg Alsace. J’ai tout connu avec le Stade Malherbe : mes débuts dans le foot, mon premier but en pro, la Ligue 1 Uber Eats, un maintien, une descente... C’est pour cela que je pense quand même avoir de l’expérience au haut niveau. J’ai aussi participé à la Coupe Gambardella (2016) où on avait perdu en quart de finale face à l’AS Monaco. Mais mon meilleur souvenir reste l’année où on s’est maintenu en Ligue 1 Uber Eats (2017/18), alors que je n’avais pas encore signé professionnel.

Comment s’est déroulée votre formation ?
Je suis arrivé assez tôt au club, à l’âge de 10 ans, et, comme je n’habitais pas très loin, mes parents faisaient les allers-retours jusqu’à ce que j’intègre le centre de formation. A 13 ans, je l’ai intégré et j’y suis resté jusqu’à mes 19 ans. C’était long mais c’était une très belle période. C’est là où on se forge en tant qu’homme et footballeur. Il y avait aussi les études à côté qu’on ne devait pas oublier parce qu’on n’allait pas forcément finir professionnel. J’ai eu la chance de percer dans le foot mais j’ai énormément d’amis pour qui cela n’a pas été le cas. On nous apprend la vie dans un centre de formation et on était très bien suivi.

« Je suis plus mature »

Etiez-vous considéré comme un joueur prometteur ?
Non, non, non. Je n’étais pas prometteur mais j’ai toujours été quelqu’un qui travaille énormément. Je n’avais pas de lumière sur moi, c’est-à-dire que j’étais dans mon coin et je faisais mon travail. J’avais déjà cette mentalité de donner le meilleur de moi-même sans en garder sous le pied. Donc, je ne lâchais rien et je donnais tout pour ne pas avoir de regret à la fin.

Pour parler un peu plus du terrain, comment décririez-vous votre profil ?
Je suis un joueur qui court énormément et qui essaie de récupérer un maximum de ballons. Je n’ai pas envie de dire box-to-box, car je ne pense pas que ce soit mon jeu, mais j’aime bien me projeter vers l’avant. J’aime aussi servir mes attaquants, j’ai une belle qualité de passe je pense. Voilà le package !

Et vous avez aussi une grosse frappe de balle...
Ça m’arrive de temps en temps (rires). C’est vrai que j’ai marqué de beaux buts dans les années passées et je pense qu’il faut que je prenne encore plus ma chance. J’ai la qualité pour marquer plus de buts, surtout de l’extérieur de la surface.

Quelles sont les différences entre le Jessy Deminguet qu’on avait découvert lors de la saison 2017/18 et le Jessy Deminguet d’aujourd’hui ?
Je dirais que j’ai plus d’expérience, que je suis plus aguerri, plus costaud dans les duels... Je suis plus mature tout simplement ! On dit souvent qu’on n’achète pas l’expérience mais c’est la réalité. Ça vient avec le temps et c’est vrai, aujourd’hui, je suis quelqu’un de plus posé.

« Je voulais sortir de ma zone de confort »

Avez-vous des modèles ?
J’en ai beaucoup même si c’était surtout quand j’étais plus jeune. J’aimais et j’aime encore énormément Luka Modrić. Plus jeune, je regardais beaucoup de vidéos sur lui. Après, il y a forcément Zizou. Quand j’étais gamin, c’était encore l’époque des cassettes, mais j’aimais énormément le joueur et la classe qu’il avait. Je me suis beaucoup inspiré de ces deux joueurs.

Comme vous l’avez évoqué au début de l’entretien, c’est la première fois que vous changez de club et partez loin de chez vous. Comment le vivez-vous ?
Sincèrement, très bien ! J’avais une appréhension au début car lorsqu’on a passé 15 ans dans un club, ce n’est jamais simple de découvrir un autre environnement. Mais j’avais cette volonté de sortir de ma zone de confort et de connaître un nouveau club, une nouvelle structure, un nouveau public, de nouvelles personnes... J’avais vraiment besoin de ça. Je l’avais expliqué à Caen et, d’ailleurs, c’est pour cela que ça ne s’est pas très bien terminé. Je leur avais dit que j’avais besoin d’un nouveau souffle, clairement.

Certaines choses vous ont-elles surpris depuis votre arrivée ?
Premièrement, les gens ont été très, très accueillants avec moi. C’est vraiment un beau club. Après, en Ligue 1 Uber Eats, on a forcément des choses qu’on n’a pas en Ligue 2 BKT en termes de structure et de personnel dans le staff. Il y a plus de choses et c’est surtout ça qui m’a marqué, autrement ça reste du football.

« Strasbourg ? Ça faisait déjà deux ans qu’on avait des discussions »

Qu’est-ce qui vous a convaincu dans le projet du RC Strasbourg Alsace ?
J’ai envie de parler des supporters et de l’ambiance qu’il y a tout autour de ce club. C’est énorme. J’étais venu en Ligue 1 Uber Eats avec le SM Caen, je n’avais pas eu la chance de jouer, j’étais resté sur le banc, mais la première image que j’ai eue, c’est le chant des supporters au début du match. Ça m’avait beaucoup marqué. A ce moment-là, je n’avais pas encore de contact avec le Racing, mais il faut savoir qu’avant cet été, ça faisait déjà deux ans qu’on avait des discussions. On ne trouvait simplement pas le juste milieu pour que je vienne. Ce club a une âme et il faut que nous, les joueurs, on s’en imprègne.

Quelles sont les attentes de Patrick Vieira à votre égard ?
Il attend beaucoup des milieux de terrain. On est la transition entre les défenseurs et les attaquants. Il nous demande de fournir un gros travail avec beaucoup de volume de jeu, des mouvements, de la simplicité et aussi des prises de risque. Beaucoup de choses reposent sur nous, mais c’est ce que j’aime. Je sens que je peux progresser ici et que le coach a cette volonté de m’accompagner. De toute façon, on sent dans le groupe, que ce soit les jeunes ou les moins jeunes, qu’il y a une volonté commune de progresser.

Quand on connaît la carrière de Patrick Vieira, a-t-on une oreille plus attentive en tant que milieu de terrain ?
C’est sûr ! J’allais en parler, quand on connaît le parcours du coach… On est forcément plus attentif et à l’écoute quand il nous donne un conseil au poste de milieu de terrain. On a envie de lui rendre la pareille en match.

Pour finir, quels sont vos objectifs pour votre retour en Ligue 1 Uber Eats ?
Personnellement, c’est de jouer le plus de matchs et d’intégrer pleinement cette équipe. Je vais donner le maximum pour être à chaque fois sur le terrain. Puis, sur le plan collectif, j’espère qu’on va réaliser tous ensemble la meilleure saison possible pour le début de ce nouveau cycle au sein du club.