Interview

Alidu Seidu : « J’étais un petit bandit »

Alidu Seidu : « J’étais un petit bandit »

Interview
Publié le 29/01 à 21:38 - N. Maître

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Recruté lundi par le Stade Rennais, le désormais ex-Clermontois Alidu Seidu nous racontait en début de saison son enfance dans son quartier au Ghana, entre bagarres et coups de machette, et retrace son parcours, de sa formation au sein de l’académie Jean-Marc Guillou à son arrivée à Clermont.

Alidu, que retiens-tu de ton enfance à Koumassi au Ghana ?
J’étais un petit qui n’allait pas trop à l’école et qui cherchait tout le temps où jouer au football. J’étais aussi un petit un peu bandit. Je faisais des combats là où je pouvais. Je tapais les gens ou les gens me tapaient. Comme je sortais tout le temps, je copiais les caractères des autres, les plus vieux m’apprenaient à devenir un méchant...

C’est-à-dire ?
Je faisais la guerre contre les autres quartiers. Par exemple, si on faisait un match de foot et qu’on perdait ou qu’il y avait un problème, on se battait. Et s’il y avait des machettes, on se tapait avec. Un jour, on m’a tapé avec une machette, mais j’ai eu de la chance, je ne suis pas mort. J’ai passé trois-quatre mois à l’hôpital. Aujourd’hui, heureusement, j’ai quitté ce côté bandit, et je suis un joueur de foot !

Comment as-tu intégré l’académie Jean-Marc Guillou à l’âge de 11 ans ?
L’académie organisait un stage dans mon quartier, à Koumassi, pour récupérer des enfants pour son centre de formation. J’ai été recruté et je suis parti à l’académie. Quand je suis arrivé, j’ai dû refaire un test pour confirmer si je pouvais rester, j’ai été bon et j’ai pu l’intégrer officiellement.

Est-ce qu’il y avait un joueur dont tu voulais suivre les traces ?
Quand j’étais petit, j’aimais beaucoup Sergio Ramos. C’est un joueur qui va au duel, qui tape, qui est toujours là. Dans les bons moments, il est là, dans les moments difficiles, il est là. Il va toujours au charbon. C’est vrai, il prend beaucoup de cartons rouges, mais c’est un joueur qui ne lâche rien. Quand j’ai pu jouer face à lui en Ligue 1 Uber Eats, c’était un rêve qui se réalisait !

Tu as un petit gabarit (1m73). C’est souvent vu comme un inconvénient, surtout lorsqu’on évolue en défense. Comment as-tu réussi à en faire une force ?
Déjà, dès l'académie, j'ai été formé en tant que défenseur central. Quand je joue face à un grand gabarit, comme Steve Mounié, qui est très, très bon de la tête, je sais que s’il saute, il va gagner le duel. Donc, ce que je fais, c’est que lorsqu’il saute, je le pousse un peu pour le déséquilibrer, ou si je vois que je peux prendre le ballon en vitesse, je lui passe devant et je saute avant.

Qui est le joueur qui t’a livré le plus beau duel en Ligue 1 Uber Eats ?
Le duel où j’étais content, c’était à Marseille contre Alexis Sanchez. Quand il est arrivé, il faisait la misère à plein de défenseurs, mais quand j’ai joué contre lui, il n’a quasiment pas touché de ballons. Tous les duels, je les ai gagnés, tous, tous… Le coach m’avait dit : « Attention, Sanchez, il est très fort ! » Parce qu’Alexis, tu le laisses un peu, il va te faire la misère et il va marquer. Je crois qu’on a perdu 1-0, mais... Alexis Sanchez, il n’a pas bougé.

(Interview intégrale à retrouver dans la vidéo)