Interview

Youssouf Fofana : « Le coach veut me voir partout »

Youssouf Fofana : « Le coach veut me voir partout »

Interview
Publié le 06/02 à 17:42 -

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Youssouf Fofana continue de s’épanouir avec l’AS Monaco dont il est devenu l’un des cadres en Ligue 1 Uber Eats. Avant le derby contre l’OGC Nice, entretien avec le Tricolore qui évoquait il y a quelques semaines un des aspects de son jeu plus en vue sous Hütter : son rôle offensif.

Comment vous sentez-vous dans le Monaco d’Adi Hütter ?
J’ai découvert une nouvelle philosophie. J’aime bien ce style de jeu, du tout pour l’attaque avec un jeu de transition. J’adore les espaces. Cela correspond à mes qualités. Et cette saison, la mayonnaise a bien pris avec le nouveau coach et les nouveaux joueurs. Le coach nous a montré plus tôt dans la saison une stat disant que 11 joueurs différents avaient marqué (ils sont désormais 12). Ce qui montre que tout le monde est dangereux et peut être décisif.

Comme vous faites partie des buteurs monégasques, pouvez-vous nous raconter votre but de cette saison en Ligue 1 Uber Eats face à Rennes ?
Sur ce but, je joue un peu la carotte sur le dégagement de Philip (Köhn). Car je sais que Krépin (Diatta) est bon de la tête. Donc j’essaye d’anticiper la déviation. Manque de chance, il me loupe…mais il touche Balogun et je me retrouve dans une position qui n’est pas vraiment naturelle pour moi. Je vais pour fixer jusqu’au dernier moment. J’attends qu’un défenseur rennais sorte sur moi pour donner le ballon. Comme personne ne sort, je vois un petit trou et je décide de placer le ballon.

Sur les images, vous semblez presque être surpris que personne ne monte sur vous.
Un peu, parce que c’est ce que j’attendais. Sur ma course, je n’y vais pas de façon déterminée. J’y vais seulement pour fixer les deux défenseurs. Avec cette fenêtre en étant dans la surface, je pense que n’importe qui aurait tiré. Et j’ai finalement tenté ma chance.

« Je suis un couteau suisse »

Pour un joueur défensif, vous tentez beaucoup offensivement avec des tirs (29) ou en délivrant des dernières passes (23, 25e de Ligue 1 Uber Eats). Est-ce quelque chose que vous travaillez particulièrement ?
C’est quelque chose que j’ai d’assez naturellement. Mais ça dépend des coachs, car je suis un couteau suisse. Donc je m’adapte par rapport aux consignes données par le staff. Si  offensivement j’ai toujours eu le droit de me projeter, auparavant j’avais surtout des consignes défensives. Mais avec le coach Hütter c’est différent : il souhaite vraiment que j’accompagne les actions. Il veut me voir partout, à la finition et parfois même au début des actions. Ce rôle me va plutôt bien.

Et quel impact cela-t-il sur votre place en Equipe de France ?
Justement avec les Bleus, j’ai un rôle différent de celui avec l’AS Monaco. Je dois être à la récupération. Je suis le besogneux (rires). Je travaille. J’attends mon tour et je fais avec le temps de jeu que je peux obtenir. Mais c’est vrai qu’après plusieurs mois à jouer offensivement en club, quand je me retrouve dans une position offensive, cela devient plus naturel.

Que préférez-vous entre marquer, faire une passe décisive ou effectuer un sauvetage sur ta ligne ?
Faire une passe décisive. Mais une belle passe décisive ! Une où le buteur n’a plus qu’à pousser le ballon au fond, pas où il doit faire tout le travail. Comme pour Golovin à Lorient et Buadu contre Angers la saison passée. J’en ai 2-3 autres, mais ils ne les ont pas mises au fond. Donc ça ne compte pas…

Est-ce que votre rôle offensif dépend des coéquipiers que vous avez autour de vous ?
Oui, forcément. Si je suis avec Minamino, ça ne sera pas la même chose qu’avec Akliouche. Par exemple, je sais que Golovin a besoin de beaucoup d’espaces, donc lorsque je me projette, j’essaye d’être côté opposé pour lui apporter une autre solution. Sinon, je sais que je ne suis pas le joueur offensif de l’équipe, donc je m’adapte à mon n°10 et à mes attaquants. Si mon attaquant décroche, j’essaye d’aller plus loin et s’ils ont besoin d’espace, je pars.

« J’aurais préféré jouer Nice en mai pour plus de saveur »

Comment êtes-vous devenu un cadre de l’équipe ?
Malgré mon jeune âgé (25 ans), j’ai disputé pas mal de matchs. Ce qui fait naturellement de moi un cadre de l’équipe. Et je suis Français, donc je connais très bien le pays et le championnat, contrairement à d’autres. Les nouveaux se reposent sur mon vécu en Ligue 1 Uber Eats. Et avec la politique du club qui recrute beaucoup de jeunes joueurs, après 4 ans je me retrouve parmi les plus âgés.

Etes-vous plutôt du genre à « assurer le 1-0 » ou pour le « 4-3 football total » ?
Football total ! Le 1-0 on s’ennuie…Cette saison, dans les matchs où j’ai pris le plus de plaisir, il y a le 3-3 à Nantes. J’ai pris mon pied ! Et aussi le premier match à Clermont (victoire 4-2), ce n’était pas fameux, mais j’ai senti une équipe portée vers l’avant et qui voulait gagner. Le 3-0 contre Lens, le 3-2 contre l’OM…

Quel regard portez-vous sur votre prochain adversaire, l’OGC Nice ?
Ils s’en sortent bien par rapport aux dernières saisons. On voit que tous les joueurs ont adhéré au projet du nouveau coach. Ils sont efficaces et ne prennent pas beaucoup de buts. Ça compte. Maintenant, j’espère un petit faux-pas de leur part pour qu’on leur passe devant. C’est dommage de les jouer maintenant. J’aurais préféré le faire en mai pour avoir un beau match avec encore plus de saveur.

Contre quelle équipe détestez-vous le plus perdre ?
Forcément face à Nice, car ça fout un peu les boules…En général, je déteste la défaite, mais c’est plus en fonction de la manière. Si pendant 90 minutes, l’équipe a mis les ingrédients pour bien faire, ça passera…Dans le cas inverse, si on ne montre rien – que ce soit face à Nice ou autre – ça ne passera pas.

Fiche de Youssouf Fofana