Interview

Pierre Lees-Melou : « J’ai évolué dans les duels et l’agressivité »

Pierre Lees-Melou : « J’ai évolué dans les duels et l’agressivité »

Interview
Publié le 04/03 à 15:57 - ADS

Partager

Plaque tournante du Stade Brestois 29, Pierre Lees-Melou traverse une période faste avec 3 buts lors des 4 dernières journées. Son positionnement, son expérience en Premier League, ses pièces de collection... Retrouvez l’entretien qu’il nous avait donné il y a un an.

Depuis la saison dernière, tu évolues devant la défense, plus bas que là où tu jouais ces dernières années...
Même si ce n’est pas mon poste de prédilection, c’est un rôle qui me plaît et que je connais puisque j’ai déjà joué là quelques fois à Nice avec Patrick Vieira ainsi que la saison dernière à Norwich. C’est un rôle différent où l’on est davantage au départ des actions qu’à la finition mais ça me plaît. Les coachs m’ont mis à cet endroit pour que je sois davantage dans la construction du jeu, que je trouve des passes dans les intervalles, pas seulement pour que je défende. C’est sûr qu’il y a des matchs où c’est plus compliqué de jouer au ballon mais comme j’aime jouer court et propre, je prends du plaisir à ce poste. J’ai toujours été un joueur endurant, avec un profil box to box, donc ça ne m’a jamais dérangé de faire des kilomètres.

Quels sont les réflexes à prendre ou à perdre lorsque l’on recule devant la défense ?
La première chose, c’est que je ne peux plus me permettre de trop traîner dans le camp adverse (rires). Et devant la défense, il faut perdre encore moins de ballons, tenter moins de dribbles… Quand on perd le ballon en position de 8 ou de 10, il y a du monde derrière pour rattraper le coup mais là… C’est pour ça qu’il faut être plus propre et défendre un peu plus aussi. Mais dans les duels et dans l’agressivité, je sens que j’ai évolué, grâce notamment à mon année en Angleterre.

« Je ne regrette pas du tout d’avoir choisi Brest »

Pour revenir à l’été 2022, alors que tu avais encore deux ans de contrat à Norwich, tu as choisi de signer à Brest. Peux-tu nous parler de ta réflexion ?
Après la relégation de Norwich en Championship, j’ai reçu plusieurs propositions. Je ne veux pas dénigrer la deuxième division anglaise mais ça ne m’intéressait pas trop de jouer en Championship. C’est un beau championnat mais il y a beaucoup de matchs, deux coupes, et surtout, je voulais rester dans l’élite. Je voulais continuer à jouer au plus haut niveau. A côté de ça, le projet de Brest était ambitieux. Le recrutement était intéressant et ça me plaisait de rentrer en France. J’avais longuement parlé avec Grégory Lorenzi et avec le coach. J’avais aussi eu Christophe Hérelle, avec qui j’ai joué à Nice. J’ai bien réfléchi au moment de choisir Brest et je ne regrette pas du tout. On a un bon groupe, un bon collectif, avec une ambiance familiale.

Ton expérience en Premier League restera forcément contrastée puisque la saison s’est terminée par une relégation. Qu’est-ce que tu en retiens ?
Quand on signe dans un club, ce n’est pas pour descendre, forcément. Mais cette année à Norwich restera une bonne expérience d’un point de vue personnel. J’ai découvert la Premier League, ses stades, de belles ambiances… Quand on a joué contre Manchester United à Old Trafford, c’était quelque chose. On avait perdu 3-2 avec un triplé de Cristiano Ronaldo. Ils n’avaient plus grand-chose à jouer mais il y avait 80 000 personnes, ça m’avait marqué. Et, dans mon jeu, j’ai largement progressé niveau agressivité et défensivement. Désormais, je parle anglais couramment, je connais une nouvelle culture… Même si j’aurais voulu que Norwich se maintienne en Premier League, il y a beaucoup de positif, je n’ai pas vécu ça comme un échec.

Et la vie en dehors des terrains ?
C’était sympa même si, avec ma compagne, on n’était pas très fans de la nourriture. Les Anglais adorent mettre des haricots un peu partout. Mais la vie là-bas était agréable. D’autant plus que les clubs donnent davantage de jours de repos qu’en France au moment des trêves internationales donc on en a souvent profité pour aller à Londres.

« Je n'ai pas pu jouer longtemps avec les chaussures de Juninho »

Si je prononce le nom de Juninho, qu’est-ce que ça t’évoque ?
Une anecdote qui date d’il y a longtemps ! Quand j’étais au centre de formation de Bordeaux vers 14-15 ans, j’étais le plus petit donc beaucoup de joueurs plus grands m’aimaient bien et me prenaient un peu sous leur aile. C’était le cas de certains joueurs de la réserve comme Sébastien Bouscarrat, Sacha Clémence ou Jordan Galtier, qui était le plus petit de son équipe, comme moi ! Un jour, Jordan me demande ma pointure et, quand je lui réponds que je fais du 41, il me dit qu’il a un cadeau pour moi. C’était une paire de chaussures à crampons portée par Juninho. « Galette » les avait eues parce que son père Christophe était entraîneur adjoint à l’OL à l’époque. Malheureusement, je n’ai pas pu jouer longtemps avec car mes pieds ont grandi mais je les ai toujours dans une vitrine chez moi ! Ce sont des Adidas Predator blanches avec l’élastique qui va sous la semelle pour plaquer la languette. Elles sont personnalisées avec un drapeau du Brésil sur le talon et les prénoms de ses trois filles brodées sur la languette.

Depuis, tu as eu l’occasion de récupérer d’autres pièces de collection ?
Je n’ai pas d’autres chaussures mais, j’ai récupéré quelques beaux maillots en Premier League : ceux de Virgil van Dijk, Sadio Mané, Riyad Mahrez, N’Golo Kanté… Quelques jolis noms ! Mais je n’aime pas trop demander les maillots. Quand j’étais jeune pro, j’essayais parfois d’échanger mon maillot mais je suis devenu plus timide par la suite. Peut-être par peur de me prendre un refus ! Maintenant, je m’en fiche, et la plupart du temps, je n’échange mon maillot qu’avec des potes ou d’anciens coéquipiers.