Le LOSC est la troisième meilleure défense de Ligue 1 Uber Eats et le doit en partie à sa pépite Leny Yoro, qui, à tout juste 18 ans, s'est imposé comme titulaire indiscutable au sein de la charnière centrale. Le jeune défenseur avait débuté la saison sur le banc mais depuis le match à Lorient le 27 août (3e journée), il n'est plus sorti du onze titulaire de Paulo Fonseca en championnat. Impressionnant par son calme, le natif de Saint-Maurice (Île-de-France) est un pilier de la solidité défensive du club nordiste (seulement 11 buts encaissés).

Au cumul des minutes jouées en Ligue 1 Uber Eats, celui qui a eu 18 ans lundi est d'ailleurs le quatrième joueur de champ lillois le plus utilisé (868 minutes) après Benjamin André (1080), Ismaily (984) et Jonathan David (910).

Son éclosion a relégué sur le banc le champion du monde 2018 Samuel Umtiti et son association avec Alexsandro depuis le match au Havre (1er octobre) en a fait la charnière la plus hermétique du championnat lors de cette période, juste derrière la défense de l’OGC Nice.

« Un apprentissage accéléré »

Depuis que Paulo Fonseca a installé ce duo, son équipe n'a encaissé que deux buts en six matchs de Ligue 1 Uber Eats, contre Lens le 8 octobre (8e journée) et contre Toulouse dimanche dernier (12e journée). « Il a une grande maturité et je pense qu'il aura un grand avenir », commentait l'entraîneur portugais le 16 septembre, après un déplacement à Rennes (2-2) où son défenseur avait marqué.

« Il a le sens du déplacement et un bon timing, par contre, sur le jeu défensif aérien, comme il est plus sur ses appuis arrières, je trouve qu'il doit encore progresser. Il doit encore travailler en puissance », observe Jean-Michel Vandamme. Le manager du centre de formation du LOSC suit de près l'évolution du joueur venu de Villeneuve-d'Ascq, arrivé au club à l'âge de 10 ans et qui a effectué toute sa pré-formation chez les Dogues.

Il n'est qu'à moitié surpris par la progression du joueur, qui effectue seulement sa deuxième saison chez les professionnels. « Il a eu un apprentissage accéléré car il n'a fait que deux ans de centre de formation, explique Vandamme. Leny a une capacité à apprendre vite. Il a envie de le faire et possède un réel intérêt pour analyser différentes situations, les comprendre, tout en se mettant une pression maîtrisée. Le coach a un plan de jeu extrêmement précis, rigoureux dans lequel le talent est important mais le respect des consignes l'est tout autant, poursuit-il. Quand le coach et le staff lui donnent des conseils, il écoute, absorbe et met en application. C'est aussi le cas quand il reçoit des conseils de ses équipiers. »

Encore appelé avec les Espoirs

Rémy Cabella, qui, à 33 ans, fait partie des joueurs d'expérience dans l'effectif, se joint à cet éloge : « A Marseille, j'ai connu Boubacar Kamara, à Saint-Étienne, William Saliba et Wesley Fofana, là, il y a Leny Yoro, souffle-t-il. Il a toutes les qualités et le potentiel pour faire quelque chose d'énorme. Il est très humble et c'est aussi une force qu'il a. »

Lors de la réception de Toulouse dimanche, Paulo Fonseca a une nouvelle fois reconduit son jeune diamant dans l'axe. Ce dernier s’est une nouvelle fois illustré par sa solidité mais aussi par sa faculté à marquer, en inscrivant le seul but nordiste de la rencontre. Une autre bonne performance après son match de la semaine en Coupe d’Europe, jeudi à Bratislava (1-1) en Ligue Europa Conférence, alors que sa sortie en cours de match avait fragilisé le bloc lillois.

« Parfois, j'oublie qu'il n'a que 17 ans », faisait remarquer l'entraîneur du LOSC la semaine dernière. Thierry Henry, lui, ne l'a pas oublié en convoquant pour la troisième fois de suite Yoro avec l'équipe de France Espoirs.