Vous avez été titularisé à 10 reprises par Adi Hütter en 12 journées avant le match face au PSG, vendredi. Imaginiez-vous disposer d’un si grand temps de jeu cette saison ?
Honnêtement, je pensais avoir du temps de jeu mais pas autant qu'au cours de ces trois premiers mois. J'ai la chance de pouvoir m'exprimer chaque week-end et de montrer au coach de quoi je suis capable. J'espère que ça va continuer comme ça même si je ne m'attendais pas à jouer à ce poste (rires). J'avais l'habitude de remplacer le défenseur central pendant 10-15 minutes mais jamais pendant un match complet.

Y avait-il eu des signes lors de la pré-saison ?
Contre Leeds United, le coach m'a aligné comme défenseur central pendant les 20 dernières minutes après la blessure de Ruben Aguilar. J'ai fait bonne impression puis j'ai joué contre Gênes pendant 90 minutes en tant que défenseur central et j'ai encore fait un bon match. C'était encore la même chose contre Arsenal. Depuis, je suis abonné à ce poste.

Vous sentez-vous désormais plus à l’aise en tant que défenseur central ?
J'aime cette position parce que tu cours plus, tu vois plus le ballon, mais j'essaie d'apporter le plus possible en tant que défenseur. Je m’amuse beaucoup au milieu de terrain et j’aime beaucoup ce poste. J'y ai joué lors de mon entrée contre Rennes la saison dernière, un match difficile à 10 contre 11, et je m’étais bien comporté malgré des circonstances difficiles.

« J’aime prendre des risques et être agressif dans les duels »

Après ces débuts en Ligue 1 Uber Eats l’an dernier, pensiez-vous avoir plus de temps de jeu par la suite ?
Après ce match, j'avais prévu d'avoir ma chance. Mais cela ne s'est pas produit. Mon match suivant est arrivé six mois plus tard contre Rodez en Coupe de France. Cela a pris du temps, j'ai travaillé dur et j'ai joué avec le Groupe Élite. Il y a eu un peu de déception pendant ces six mois où je ne jouais pas en équipe première mais ce sont des choses qu’on oublie facilement. A présent, je suis heureux et je m'épanouis sur le terrain.

Comment décririez-vous votre style de jeu ?
Je pense que je suis un joueur doué pour ressortir le ballon de derrière avec des passes aussi bien longues que courtes. J'aime jouer vers l'avant, prendre des risques et être agressif dans les duels. Je suis un joueur avec de bonnes caractéristiques physiques et qui a une bonne lecture du jeu.

Nous avons vu ces qualités chez beaucoup de grands joueurs qui se sont illustrés à l’AS Monaco. On pense notamment à Aurélien Tchouaméni, Benoît Badiashile et Axel Disasi. Pensez-vous avoir des qualités similaires à celles de certains de ces joueurs ?
Je n'en suis pas sûr, mais ce sont de grands joueurs qui m'ont inspiré. Quand ils étaient ici, j'essayais d'apprendre d'eux au quotidien, de voir comment ils travaillaient, comment ils se comportaient en match et je leur demandais des conseils. J’ai essayé d’apprendre le plus possible d’eux et de m’inspirer d’eux car ce sont de grands joueurs qui font actuellement de grandes choses.

Il y a du Benoît Badiashile dans votre jeu. Êtes-vous d’accord avec ce constat ?
Benoît a fait de grandes choses au club et c'était, lui aussi, un joueur qui évoluait sur la gauche de la défense. Même si je joue à gauche et que je suis droitier, j'essaie de bien ressortir le ballon, ce qui était vraiment sa force. Si je peux m'inspirer de Benoît en tant que défenseur, je serais content.

Il y a eu des changements au cours de l'été, notamment avec l'arrivée d'Adi Hütter. Quelle est votre relation avec lui ?
C'est un entraîneur qui me montre qu’il a confiance en moi et je le ressens vraiment. Sur le terrain, il me parle beaucoup et c'est pareil à l'entraînement. Cela concerne en grande partie l'aspect mental. Il me donne des conseils sur comment rester concentré jusqu'à la fin et comment jouer avec sérénité. C'est un manager qui me fait avancer.

Que diriez-vous qu’Adi Hütter a apporté à l’AS Monaco ?
Il a une philosophie de jeu qui correspond bien aux joueurs qui sont ici. Nous avons de grands joueurs et il a réussi à mettre des choses en place. Nous sommes parvenus à bien nous adapter car nous sommes une équipe qui aime attaquer. Je dirais que tout le monde a su s’adapter : les joueurs comme le coach.

Compte tenu votre début de saison de Ligue 1 Uber Eats (3e du classement à la J12), est-ce réaliste de parler de titre ?
Il est encore tôt. Nous n'en sommes qu'au tiers de la saison, le chemin est encore long. Nous devons continuer à travailler dur, à être rigoureux, à rester cohérents et concentrés et à nous battre les uns pour les autres à chaque minute de chaque match, dans chaque duel. Si nous continuons ainsi, pourquoi ne pas atteindre notre objectif qui est une qualification européenne.

« Thierry Henry était déjà proche des jeunes à Monaco »

Maghnes Akliouche est votre coéquipier en club mais aussi en sélection depuis peu. Comment s’est passée votre première convocation en octobre en équipe de France U21 ?
Maghnes et Chrislain Matsima sont des habitués puisqu'ils avaient déjà été appelés lors de la précédente trêve internationale. Pour moi, c'était une première (en octobre). Je ne me suis pas mis la pression. Je viens jouer mon football comme je le joue en club. Et ça s'est bien passé puisque nous avons gagné les deux matchs.

Comment c'était de travailler avec Thierry Henry, une légende de l'AS Monaco et du football français ?
Je l'avais déjà rencontré. J’avais discuté à plusieurs reprises avec lui lorsque j'étais au centre de formation, car il était très proche des jeunes joueurs lorsqu'il entraînait ici (d'octobre 2018 à janvier 2019). Je me souviens que je l'ai rencontré pour la première fois lorsque je jouais pour l'équipe U17. Le retrouver avec les Bleuets, c'est quelque chose dont je suis vraiment fier. C'était un grand joueur et maintenant, c’est un grand entraîneur.